Al Jazeera, des frères Frydman à Al-Qaradaoui
Les sommes faramineuses qui auraient été volées par les «dictateurs» arabes, Ben Ali, Moubarak, Kadhafi défient l’entendement, des tonnes d’or pour Ben Ali, des milliards de dollars pour Moubarak, mais on ne sait issus de quels budgets ni de quelles recettes imaginaires ! Beaucoup d’Algériens transfèrent la situation désastreuse de leur pays sur des pays et des régimes complètement différents, sans ressources et où la grosse corruption est beaucoup plus faible.
Mais revenons à la genèse de cette hydre médiatique. Thierry Meyssan révèle qu’Al Jazeera a été conçue par deux personnalités franco-israéliennes, les frères David et Jean Frydman, en partant d’une idée saoudienne, selon les confidences qu’il a eues auprès de ces deux hommes de médias juifs français(1).
En effet, en juin 1994, le groupe BBC et la compagnie saoudienne Orbit avaient créé un journal télévisé en arabe, BBC Arabic, mais la rigidité de la monarchie saoudienne se révéla vite incompatible avec la liberté de ton du géant britannique. «Après que la chaîne ait diffusé des programmes dénigrant le royaume, selon les Saoudiens, Orbit a unilatéralement résilié son contrat avec la BBC en avril 1996.»(2) David et Jean Frydman ont alors proposé à l’émir Hamad de créer une chaîne qatarie et de recruter les journalistes arabophones mis au chômage par la BBC.
Hamad n’a pas hésité. «Le montage financier initial prévoyait à la fois une mise de fonds des frères Frydman et un prêt de l’émir de 150 millions de dollars sur 5 ans,» écrit Meyssan. Mais le «boycott des annonceurs organisé par l’Arabie Saoudite» a obligé l’émir de devenir «le bailleur de fonds de la chaîne et donc son commanditaire». Pendant des années, Al Jazeera donnera la parole à de nombreux opposants islamistes, parfois exilés à Doha, qui tiennent aujourd’hui les rênes en Libye, en Tunisie et en Égypte.
Puis, en 2001, comme par hasard, c’est Al Jazeera qu’Oussama Ben Laden choisit pour revendiquer les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis. La médiatisation du terrorisme devient la spécialité de la chaîne, et ce, à quelques kilomètres de la base américaine d’Al Oudeïd ! Les Américains tueront deux journalistes de la chaîne en Irak au lieu de demander à Hamad de se la boucler ! Les Américains offrent deux martyrs à Al Jazeera pour renforcer sa «crédibilité» alors qu’il aurait suffi d’un seul mot de Bush pour fermer toute la chaîne. En 2005, l’émir qatari fait appel au cabinet international JTrack pour lui dispenser une formation personnelle en communication.
La société JTrack, présidée par le libyen Mahmoud Jibril, lui octroiera donc cette formation comme elle restructurera la chaîne qui aura à sa tête un nouveau directeur, le Palestinien Wadah Khanfar, un islamiste qui aurait même fait l’objet d’une arrestation en Jordanie où il avait fait ses études. La ligne éditoriale islamiste d’Al Jazeera ne changera pas et son fonds de commerce, non plus : soutien à l’opposition antiaméricaine en Irak, opposition au sionisme et soutien au Hamas de Khaled Mechaal lorsqu’à Ghaza, en 2007, il a écarté par les armes les nationalistes liés à l’Autorité palestinienne. Une tribune est alors offerte à Al-Qardaoui, dont les fatwas béniront les crimes à venir. Pourquoi Hamad, Jibril et Khanfar n’ont-ils pas ramené à Al Jazeera l’imam syrien El Bouti ou un autre prêcheur modéré mais le plus extrémiste des faux dévots ?
Mais revenons à la genèse de cette hydre médiatique. Thierry Meyssan révèle qu’Al Jazeera a été conçue par deux personnalités franco-israéliennes, les frères David et Jean Frydman, en partant d’une idée saoudienne, selon les confidences qu’il a eues auprès de ces deux hommes de médias juifs français(1).
En effet, en juin 1994, le groupe BBC et la compagnie saoudienne Orbit avaient créé un journal télévisé en arabe, BBC Arabic, mais la rigidité de la monarchie saoudienne se révéla vite incompatible avec la liberté de ton du géant britannique. «Après que la chaîne ait diffusé des programmes dénigrant le royaume, selon les Saoudiens, Orbit a unilatéralement résilié son contrat avec la BBC en avril 1996.»(2) David et Jean Frydman ont alors proposé à l’émir Hamad de créer une chaîne qatarie et de recruter les journalistes arabophones mis au chômage par la BBC.
Hamad n’a pas hésité. «Le montage financier initial prévoyait à la fois une mise de fonds des frères Frydman et un prêt de l’émir de 150 millions de dollars sur 5 ans,» écrit Meyssan. Mais le «boycott des annonceurs organisé par l’Arabie Saoudite» a obligé l’émir de devenir «le bailleur de fonds de la chaîne et donc son commanditaire». Pendant des années, Al Jazeera donnera la parole à de nombreux opposants islamistes, parfois exilés à Doha, qui tiennent aujourd’hui les rênes en Libye, en Tunisie et en Égypte.
Puis, en 2001, comme par hasard, c’est Al Jazeera qu’Oussama Ben Laden choisit pour revendiquer les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis. La médiatisation du terrorisme devient la spécialité de la chaîne, et ce, à quelques kilomètres de la base américaine d’Al Oudeïd ! Les Américains tueront deux journalistes de la chaîne en Irak au lieu de demander à Hamad de se la boucler ! Les Américains offrent deux martyrs à Al Jazeera pour renforcer sa «crédibilité» alors qu’il aurait suffi d’un seul mot de Bush pour fermer toute la chaîne. En 2005, l’émir qatari fait appel au cabinet international JTrack pour lui dispenser une formation personnelle en communication.
La société JTrack, présidée par le libyen Mahmoud Jibril, lui octroiera donc cette formation comme elle restructurera la chaîne qui aura à sa tête un nouveau directeur, le Palestinien Wadah Khanfar, un islamiste qui aurait même fait l’objet d’une arrestation en Jordanie où il avait fait ses études. La ligne éditoriale islamiste d’Al Jazeera ne changera pas et son fonds de commerce, non plus : soutien à l’opposition antiaméricaine en Irak, opposition au sionisme et soutien au Hamas de Khaled Mechaal lorsqu’à Ghaza, en 2007, il a écarté par les armes les nationalistes liés à l’Autorité palestinienne. Une tribune est alors offerte à Al-Qardaoui, dont les fatwas béniront les crimes à venir. Pourquoi Hamad, Jibril et Khanfar n’ont-ils pas ramené à Al Jazeera l’imam syrien El Bouti ou un autre prêcheur modéré mais le plus extrémiste des faux dévots ?
Les peuples arabes continuent à croire à l’angélisme américain s’agissant de l’instauration de la démocratie en Libye, en Syrie et ailleurs, alors que la manipulation est strictement la même que celle sur l’Irak en 1991 et 2003, basée sur les mêmes slogans : terrorisme, instauration d’une démocratie, dictature, Etat voyou, armes de destruction massive, massacres, crimes contre l’humanité, menace contre la sécurité d’Israël…
Nid de traîtres et d’espions
Revenons à Mahmoud Jibril : durant ses études universitaires aux Etats-Unis, ce docteur en sciences économiques fut parrainé par un officier de la CIA impliqué dans le coup d’Etat contre le Premier ministre d’Iran, Mohamed Mossadegh, en 1953(3). Kadhafi fait appel à Jibril en 2007 et lui octroie les postes de ministre du Plan et de directeur de l’Autorité de développement, soit le fauteuil numéro 2 du gouvernement, avant qu’il ne trahisse et rejoigne le CNT ainsi que le ministre de la Justice, Abdel Jalil, également lié à Hamad. En mars 2012, Jibril créera l’Alliance des forces nationales, le parti politique qui remportera les élections du 7 juillet dernier ! Le Libyen Mahmoud Chamman, futur ministre de l’Information du CNT, était membre du Conseil d’administration d’Al Jazeera. Quant à l’actuel ministre tunisien des Affaires étrangères, Rafik Abdessalem (gendre de Rachid Ghennouchi, chef d’Ennahda), il était directeur du département études de la chaîne qatarie !
Ne peut-on pas déduire que le «printemps arabe», cette immense manipulation des masses, est parti d’Al Jazeera, c’est-à-dire du chapeau de Hamad et donc de la CIA ? Al Jazeera est le nid des «révolutionnaires» que la CIA a placé sous ses ailes. Hamad ayant aidé à éliminer Kadhafi et à placer quelques-uns des pions américains au pouvoir dans leurs pays respectifs, Obama se devait de le recevoir à la Maison-Blanche et Hillary Clinton de dire du bien de sa chaîne devant les membres de la commission des affaires étrangères du Sénat américain, le 2 mars 2011 : «L’audience d’Al Jazeera aux Etats-Unis augmente parce qu’elle apporte de véritables informations (…) Que vous l’aimiez ou non, elle est vraiment puissante. Elle est en train de changer les esprits et les comportements.»
Qatar a bien compris que la télé est un beau miroir pour l’ego et un outil de falsification médiatique pour arriver à ses fins de joueur. La CIA, qui a noyauté des étudiants et des princes, tire les marrons du feu en transformant une chaîne en laboratoire de futurs gouvernements. Les frères Frydman savaient ce qu’ils faisaient en conseillant l’ami Hamad de créer la chaîne, à transformer en cas de besoin en nid d’espions et de conspirateurs. Pour leurs propres intérêts franco-américano-sionistes d’abord, même si cette histoire de soutien à la Palestine et à la résistance irakienne ne sont que des détails dans un intérêt global à leur avantage.
D’ailleurs, attiser le conflit israélo-palestinien ne sert-il pas la course aux armements dont le premier bénéficiaire est un Israël en conflit, soit le cinquième exportateur d’armes du monde ? Ce n’est pas par hasard si, en 2010, Hamad a demandé à l’Autorité palestinienne de lui céder son tour de présidence à la Ligue arabe : assurer cette présidence en 2011 lui a permis de mettre le plan «printemps arabes» à exécution ; et s’agissant de la Libye, de demander la réunion urgente du Conseil de sécurité le lendemain même de la diffusion du faux massacre sur Al Jazeera, réunion où sera adoptée la résolution 1973.
La chute du régime Kadhafi fut exclusivement gagnée grâce aux mensonges des médias des pays de l’OTAN et d’Al Jazeera, qui en a fabriqué pas mal. La présidence de la Ligue arabe autorisera Doha de faire carrément main basse sur l’institution — devenue une sorte de loge maçonnique dictatoriale — et de pratiquer sa diplomatie excommunicatrice en en excluant Damas avant de l’exclure de l’OCI ! Durant les «printemps arabes», la propagande d’Al Jazeera a battu tous les records, avec un très fort impact psychologique. En relayant les révoltes de Tunisie, d’Égypte, du Yémen et de Libye, elle leur a donné plus d’ampleur, voire canalisés dans le sens voulu par Hamad, ses conseillers et ordonnateurs.
Des peuples entiers ont cru que la chaîne leur donnait la parole, par simple éthique professionnelle, sans calcul aucun. Mais lorsque les canons ont commencé à tonner en Libye et que l’image atroce de Kadhafi est apparue à l’écran, les peuples ont aussitôt compris la traîtrise. Le double scénario irakien s’est répété en Libye : un mensonge à grande échelle dont des médias arabes étaient cette fois partie prenante. Enième trahison des émirs. Et suivisme des débiles.
Le 20 septembre 2011, le DG d’Al Jazeera, Wadah Khanfar, ce Palestinien de service, est remplacé par une autorité plus sûre, un cousin de l’émir, cheikh Hamad Bin Jassem Al-Thani. Tandis que des journalistes à principes (Ghassan Ben Jeddou, Louna Chebel, Eman Ayad) démissionnaient à cause de la désinformation sur le «printemps arabes» ou son instrumentalisation. Ali Hachem, quant à lui, démissionne car la direction a refusé de diffuser une vidéo datant d’avril 2011 et montrant des «combattants» anti-Assad s’infiltrant en Syrie depuis le Liban, ce qui signifie que l’opposition de type terroriste dans ce pays remonte au début de l’année et non pas à sa fin. Quant à Ghassan Ben Jeddou, il a démissionné car «les actions d’agitation qui se déroulent à Al Jazeera échappent au professionnalisme et sont inadmissibles, particulièrement dans le contexte historique décisif que traverse la région». Il reprochait à sa direction de focaliser sur la Tunisie, l’Egypte, le Yémen, la Syrie et la Libye en occultant Bahreïn où le sang a aussi coulé sans qu’elle s’en émeuve.
Revenons à Mahmoud Jibril : durant ses études universitaires aux Etats-Unis, ce docteur en sciences économiques fut parrainé par un officier de la CIA impliqué dans le coup d’Etat contre le Premier ministre d’Iran, Mohamed Mossadegh, en 1953(3). Kadhafi fait appel à Jibril en 2007 et lui octroie les postes de ministre du Plan et de directeur de l’Autorité de développement, soit le fauteuil numéro 2 du gouvernement, avant qu’il ne trahisse et rejoigne le CNT ainsi que le ministre de la Justice, Abdel Jalil, également lié à Hamad. En mars 2012, Jibril créera l’Alliance des forces nationales, le parti politique qui remportera les élections du 7 juillet dernier ! Le Libyen Mahmoud Chamman, futur ministre de l’Information du CNT, était membre du Conseil d’administration d’Al Jazeera. Quant à l’actuel ministre tunisien des Affaires étrangères, Rafik Abdessalem (gendre de Rachid Ghennouchi, chef d’Ennahda), il était directeur du département études de la chaîne qatarie !
Ne peut-on pas déduire que le «printemps arabe», cette immense manipulation des masses, est parti d’Al Jazeera, c’est-à-dire du chapeau de Hamad et donc de la CIA ? Al Jazeera est le nid des «révolutionnaires» que la CIA a placé sous ses ailes. Hamad ayant aidé à éliminer Kadhafi et à placer quelques-uns des pions américains au pouvoir dans leurs pays respectifs, Obama se devait de le recevoir à la Maison-Blanche et Hillary Clinton de dire du bien de sa chaîne devant les membres de la commission des affaires étrangères du Sénat américain, le 2 mars 2011 : «L’audience d’Al Jazeera aux Etats-Unis augmente parce qu’elle apporte de véritables informations (…) Que vous l’aimiez ou non, elle est vraiment puissante. Elle est en train de changer les esprits et les comportements.»
Qatar a bien compris que la télé est un beau miroir pour l’ego et un outil de falsification médiatique pour arriver à ses fins de joueur. La CIA, qui a noyauté des étudiants et des princes, tire les marrons du feu en transformant une chaîne en laboratoire de futurs gouvernements. Les frères Frydman savaient ce qu’ils faisaient en conseillant l’ami Hamad de créer la chaîne, à transformer en cas de besoin en nid d’espions et de conspirateurs. Pour leurs propres intérêts franco-américano-sionistes d’abord, même si cette histoire de soutien à la Palestine et à la résistance irakienne ne sont que des détails dans un intérêt global à leur avantage.
D’ailleurs, attiser le conflit israélo-palestinien ne sert-il pas la course aux armements dont le premier bénéficiaire est un Israël en conflit, soit le cinquième exportateur d’armes du monde ? Ce n’est pas par hasard si, en 2010, Hamad a demandé à l’Autorité palestinienne de lui céder son tour de présidence à la Ligue arabe : assurer cette présidence en 2011 lui a permis de mettre le plan «printemps arabes» à exécution ; et s’agissant de la Libye, de demander la réunion urgente du Conseil de sécurité le lendemain même de la diffusion du faux massacre sur Al Jazeera, réunion où sera adoptée la résolution 1973.
La chute du régime Kadhafi fut exclusivement gagnée grâce aux mensonges des médias des pays de l’OTAN et d’Al Jazeera, qui en a fabriqué pas mal. La présidence de la Ligue arabe autorisera Doha de faire carrément main basse sur l’institution — devenue une sorte de loge maçonnique dictatoriale — et de pratiquer sa diplomatie excommunicatrice en en excluant Damas avant de l’exclure de l’OCI ! Durant les «printemps arabes», la propagande d’Al Jazeera a battu tous les records, avec un très fort impact psychologique. En relayant les révoltes de Tunisie, d’Égypte, du Yémen et de Libye, elle leur a donné plus d’ampleur, voire canalisés dans le sens voulu par Hamad, ses conseillers et ordonnateurs.
Des peuples entiers ont cru que la chaîne leur donnait la parole, par simple éthique professionnelle, sans calcul aucun. Mais lorsque les canons ont commencé à tonner en Libye et que l’image atroce de Kadhafi est apparue à l’écran, les peuples ont aussitôt compris la traîtrise. Le double scénario irakien s’est répété en Libye : un mensonge à grande échelle dont des médias arabes étaient cette fois partie prenante. Enième trahison des émirs. Et suivisme des débiles.
Le 20 septembre 2011, le DG d’Al Jazeera, Wadah Khanfar, ce Palestinien de service, est remplacé par une autorité plus sûre, un cousin de l’émir, cheikh Hamad Bin Jassem Al-Thani. Tandis que des journalistes à principes (Ghassan Ben Jeddou, Louna Chebel, Eman Ayad) démissionnaient à cause de la désinformation sur le «printemps arabes» ou son instrumentalisation. Ali Hachem, quant à lui, démissionne car la direction a refusé de diffuser une vidéo datant d’avril 2011 et montrant des «combattants» anti-Assad s’infiltrant en Syrie depuis le Liban, ce qui signifie que l’opposition de type terroriste dans ce pays remonte au début de l’année et non pas à sa fin. Quant à Ghassan Ben Jeddou, il a démissionné car «les actions d’agitation qui se déroulent à Al Jazeera échappent au professionnalisme et sont inadmissibles, particulièrement dans le contexte historique décisif que traverse la région». Il reprochait à sa direction de focaliser sur la Tunisie, l’Egypte, le Yémen, la Syrie et la Libye en occultant Bahreïn où le sang a aussi coulé sans qu’elle s’en émeuve.
Le charme perdu d’Al Khanzira
Aujourd’hui Al Jazeera a perdu l’audience d’antan, ses journalistes sont chassés de partout, et la rue arabe l’appelle Al Khanzira (la cochonne). Basées sur un même modèle de propagande et de désinformation, d’autres chaînes ont été créées, Al Arabia pour l’Arabie Saoudite, France 24, la chaîne américaine Al-Hurra (Irak) créée en 2004… Al Jazeera attend toujours une vraie concurrente, que les masses arabes espèrent vraiment digne. Une chaîne puissante, ce n’est au fond que du professionnalisme articulé sur un soutien étatique et un budget suffisant pour rayonner à l’échelle arabe et représenter des masses privées de télés à la hauteur de leurs attentes.
Al Jazeera n’existerait pas sans journalistes tunisiens, syriens, palestiniens, libanais, algériens et autres, tous ces exilés que leurs pays respectifs n’ont pas valorisés. En Algérie, l’Etat n’autorise pas encore l’activité de chaînes privées de télévision, laissant le champ libre aux complots et manipulations des masses par un potentat du Golfe. Elle laisse Hamad faire des «printemps arabes» et payer les fatwas pour les crimes halal et les massacres yadjouz d’Al-Qardaoui ! Pour l’émir, l’Islam c’est l’islamiste, cet éloge de la fitna qui fait couler du sang musulman, ce fonds de commerce qui permet d’écouler les armes du complexe militaro-industriel israélo- occidental.
Aujourd’hui une monarchie archaïque qui n’a même pas de Parlement s’est dotée d’une chaîne qui prétend donner des leçons de démocratie ; une oligarchie ploutocratique qui n’autorise ni mixité ni syndicat qui parle de promouvoir la «démocratie» en envoyant des armes aux terroristes islamistes dans des cargos de l’OTAN. Ce discours sur la «démocratie» n’est pas nouveau chez le Qatar : en 2002, il a organisé une conférence internationale sur le thème «Démocratie et liberté.»
Et Hamad, le chef de ce pays aux réflexes tribaux bien ancrés ose dire dans son discours inaugural : «L’avenir de la région dépend largement du succès à instaurer une démocratie et les principes d’une liberté politique et économique.» Il ajoute : «Le Qatar ambitionne, à travers l’organisation de conférences internationales, de s’affirmer aussi bien sur la scène régionale qu’internationale» ! Affirmant l’engagement de son pays dans le «processus démocratique », l’émir avait dit vouloir inciter les autres pays de la région à le suivre dans cette voie ! Cela ne fut pas du goût du roi d’Arabie Saoudite, qui n’avait pas compris que le «processus démocratique» ne visait pas les monarchies mais la Libye, la Tunisie, l’Égypte, la Syrie… Lorsque les Américains et les Anglais ont autorisé son coup d’Etat en 1995, ils ont donné le mode d’emploi du pays à Hamad, cet ambitieux diplômé de l’Académie royale militaire de Sandhurst que le MI6 a pris soin de couver.
Aujourd’hui Al Jazeera a perdu l’audience d’antan, ses journalistes sont chassés de partout, et la rue arabe l’appelle Al Khanzira (la cochonne). Basées sur un même modèle de propagande et de désinformation, d’autres chaînes ont été créées, Al Arabia pour l’Arabie Saoudite, France 24, la chaîne américaine Al-Hurra (Irak) créée en 2004… Al Jazeera attend toujours une vraie concurrente, que les masses arabes espèrent vraiment digne. Une chaîne puissante, ce n’est au fond que du professionnalisme articulé sur un soutien étatique et un budget suffisant pour rayonner à l’échelle arabe et représenter des masses privées de télés à la hauteur de leurs attentes.
Al Jazeera n’existerait pas sans journalistes tunisiens, syriens, palestiniens, libanais, algériens et autres, tous ces exilés que leurs pays respectifs n’ont pas valorisés. En Algérie, l’Etat n’autorise pas encore l’activité de chaînes privées de télévision, laissant le champ libre aux complots et manipulations des masses par un potentat du Golfe. Elle laisse Hamad faire des «printemps arabes» et payer les fatwas pour les crimes halal et les massacres yadjouz d’Al-Qardaoui ! Pour l’émir, l’Islam c’est l’islamiste, cet éloge de la fitna qui fait couler du sang musulman, ce fonds de commerce qui permet d’écouler les armes du complexe militaro-industriel israélo- occidental.
Aujourd’hui une monarchie archaïque qui n’a même pas de Parlement s’est dotée d’une chaîne qui prétend donner des leçons de démocratie ; une oligarchie ploutocratique qui n’autorise ni mixité ni syndicat qui parle de promouvoir la «démocratie» en envoyant des armes aux terroristes islamistes dans des cargos de l’OTAN. Ce discours sur la «démocratie» n’est pas nouveau chez le Qatar : en 2002, il a organisé une conférence internationale sur le thème «Démocratie et liberté.»
Et Hamad, le chef de ce pays aux réflexes tribaux bien ancrés ose dire dans son discours inaugural : «L’avenir de la région dépend largement du succès à instaurer une démocratie et les principes d’une liberté politique et économique.» Il ajoute : «Le Qatar ambitionne, à travers l’organisation de conférences internationales, de s’affirmer aussi bien sur la scène régionale qu’internationale» ! Affirmant l’engagement de son pays dans le «processus démocratique », l’émir avait dit vouloir inciter les autres pays de la région à le suivre dans cette voie ! Cela ne fut pas du goût du roi d’Arabie Saoudite, qui n’avait pas compris que le «processus démocratique» ne visait pas les monarchies mais la Libye, la Tunisie, l’Égypte, la Syrie… Lorsque les Américains et les Anglais ont autorisé son coup d’Etat en 1995, ils ont donné le mode d’emploi du pays à Hamad, cet ambitieux diplômé de l’Académie royale militaire de Sandhurst que le MI6 a pris soin de couver.
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