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BIENTOT LA FIN DES HARICOTS POUR LES USA ET LA FINANCE MONDIALE :Barack Obama et les républicains ne cèdent pas sur la dette

Barack Obama et les républicains ne cèdent pas sur la dette

par Steve Holland et Andy Sullivan

WASHINGTON (Reuters) - Le président démocrate Barack Obama et les républicains ont campé vendredi sur leurs positions quant à la manière d'éviter aux Etats-Unis un défaut de paiement sur leur dette, chaque partie invitant l'autre à présenter un plan à long terme de réduction des déficits.

Les marchés financiers commencent à craindre que les positions républicaine et démocrate soient irréconciliables pour un accord sur le budget d'ici le 2 août. A cette date, les Etats-Unis se retrouveront à court d'argent - et donc en risque de défaut de paiement - à moins que le plafond légal de la dette ne soit relevé.

Le département du Trésor a annoncé vendredi qu'il s'apprêtait à prendre la dernière mesure technique à sa disposition pour permettre à l'Etat de continuer ses emprunts sur les marchés financiers.

En cessant les investissements dans une caisse spéciale prévue pour faire face à l'éventuelle instabilité des marchés monétaires, le Trésor prévoit de se doter de 23 milliards de dollars de plus en marge de manoeuvre.

La perspective d'un défaut sur la dette américaine fait craindre une nouvelle crise financière et économique mondiale.

"ÉVITER L'APOCALYPSE"

Lors d'une conférence de presse à la Maison blanche, Barack Obama a exhorté ses adversaires républicains à lever leur opposition à un alourdissement de la fiscalité et à accepter un vaste programme combinant baisse des dépenses et hausses des impôts sur les Américains les plus riches.

Il a dit avoir accepté avec réticence le principe de coupes claires et de réformes de certains programmes sociaux populaires mais coûteux et il a invité les républicains à faire eux aussi des concessions après cinq séances de négociations infructueuses à la Maison blanche.

"Présentez-moi un plan de ce que vous souhaitez faire en terme de dette et de réduction du déficit. S'ils me soumettent un plan sérieux, je suis prêt à agir même si cela me demande de prendre des décisions difficiles", a dit le président américain.

"Le temps presse. C'est ma principale inquiétude à l'heure actuelle", a-t-il ajouté.

Il a écarté l'idée d'une réduction de 2.400 milliards de dollars du budget fédéral "sans rien demander aux plus riches d'entre nous".

John Boehner, le président républicain de la Chambre des représentants, a renvoyé l'argument à Barack Obama et aux démocrates.

"Ils ne souhaitent pas mettre un véritable plan sur la table. Sans de sérieuses réductions de dépenses, sans de véritables réformes des programmes d'assistance sociale, ce problème ne sera pas résolu", a-t-il dit après une réunion des représentants républicains.

Barack Obama comme une grande partie des parlementaires souhaitent parvenir à un accord à long terme afin de ne pas être contraints de rouvrir le dossier dans un an, en pleine campagne électorale pour la présidence et le renouvellement partiel du Congrès.

Un plan de dernier recours proposé par le chef du groupe républicain au Sénat, Mitch McConnell, introduirait un cadre légal pour le relèvement de la dette, et placerait la responsabilité de son application sur les épaules d'Obama.

Ce dernier a estimé que cette solution avait le mérite "au moins d'éviter l'apocalypse ('armageddon')", mais souligné qu'elle ne réglait pas la question persistante du déficit budgétaire. Ni Obama ni Boehner n'ont écarté l'idée de McConnell, qui reste toutefois impopulaire auprès des plus conservateurs.

Les discussions devraient reprendre au cours du week-end.

VERS UNE "RÈGLE D'OR" À L'AMÉRICAINE?

Les dirigeants républicains ont annoncé vendredi qu'ils soumettraient la semaine prochaine au Congrès une proposition de loi liant un relèvement du plafond de la dette à des réductions de dépenses fortes et immédiates, à une limitation des niveaux futurs de dépenses et à un amendement constitutionnel exigeant la présentation d'un budget à l'équilibre chaque année.

Ce dernier aspect, similaire à la "règle d'or" que souhaite imposer le gouvernement en France, a peu de chances d'obtenir les deux tiers de suffrages nécessaires à son adoption par les deux chambres du Congrès et les responsables de la Chambre n'ont pas prévu de vote sur ce point.

Nancy Pelosi, la chef de file des représentants démocrates, a qualifié le projet républicain de "scandaleux".

En l'absence de tout accord sur le relèvement du plafond de la dette, l'agence Standard & Poor's a fait savoir jeudi qu'il y avait une chance sur deux pour qu'elle abaisse la note des Etats-Unis.

Même en cas d'accord, la note serait abaissée si les deux camps ne parvenaient pas à passer un arrangement sérieux sur une réduction de la dette à long terme, a toutefois ajouté S&P.

Vendredi, Standard & Poor's a de plus placé plusieurs groupes financiers américains sous perspective négative, et prévenu que leurs notes pourraient être abaissées si celle des Etats-Unis l'était également.

On trouve parmi les sociétés concernées les groupes de gestion hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac, ainsi que la chambre de compensation Depository Trust, qui facilite les transferts de paiements entre les banques.

Les risques d'un défaut de paiement sur les obligations d'Etat américaines, qui passent pour être l'investissement le plus sûr au monde, ont augmenté depuis que l'Etat a atteint, le 16 mai, le plafond légal d'endettement de 14.294 milliards de dollars.

Le Trésor américain a fait savoir qu'en cas de non renouvellement du plafond, il devrait installer un système de priorités dans les remboursements.



15/07/2011
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