VOCOMIXVSHOLLAND

Le président bolivien, Evo Morales, a annoncé mercredi 5 janvier une série de mesures, dont une hausse des salaires de 20 % dans "la police, l'armée, la santé et l'éducation", pour amortir une brutale hausse des prix des carburants, source depuis lundi de mobilisations sociales dans le pays andin. Dans une allocution télévisée à la veille de nouvelles manifestations et grève des transports, prévues dans les principales villes du pays, Morales a annoncé avoir déjà signé le décret fixant à 20 % l'augmentation des salaires pour 2011 pour ces quatre corps de métier.

Le président socialiste a aussi annoncé la création d'une "assurance agricole" visant les paysans pauvres, l'investissement de 300 000 dollars dans de nouvelles infrastructures d'eau dans les campagnes d'ici à juillet, des primes dans la fonction publique en 2011 et une intervention de l'Etat pour garantir certains prix alimentaires comme ceux du maïs.

HAUSSE DE 73 À 83 % À LA POMPE

Morales, un des chefs de file de la gauche latino-américaine, est confronté à une des épreuves sociales les plus délicate depuis son arrivée au pouvoir en 2006, après avoir décidé de mettre fin aux subventions de l'Etat au prix des carburants, provoquant des hausses de 73 % à 83 % à la pompe.

Il a de nouveau défendu l'arrêt des subventions, qui maintenaient depuis des années le prix des carburants en Bolivie, un des plus pauvres pays d'Amérique du Sud, très en-deçà de ses voisins du Pérou, du Chili, du Brésil ou d'Argentine, suscitant une forte contrebande.

"JE SOIGNE L'ÉCONOMIE NATIONALE"

Par cette mesure, "je ne soigne pas mon image de président, je soigne l'économie nationale", a justifié Morales, qui avait auparavant déploré "la saignée" que représentaient 380 millions de dollars annuels de subventions aux carburants, s'évaporant pour moitié en contrebande. Le chef de l'Etat a concédé que l'inflation devrait finalement s'établir à entre 7 et 8 % pour 2010, voire "un peu plus" à la suite de l'effet de la hausse des carburants.