Chavez joue les gros bras face à Washington
Hugo Chavez, président du Venezuela, lors d'un meeting avec ses partisans, à Caracas, le 11 septembre 2008.
(Photo : Reuters)
« Allez en enfer, yankees de merde ! Nous sommes un peuple digne, allez en enfer cent fois ». Hugo Chavez a pris son ton tonitruant habituel pour annoncer devant une foule de plusieurs milliers de partisans l’expulsion sous 72 heures de l’ambassadeur des Etats-Unis à Caracas. Le président a présenté cette décision comme « un geste de solidarité envers la Bolivie et le peuple bolivien ». La veille, le président bolivien Evo Morales avait en effet également expulsé l’ambassadeur américain, l’accusant d’attiser les manifestations contre son gouvernement
Hugo Chavez : « J'expulse l'ambassadeur de l'Empire. »
Président vénézuelien
« En réponse à l'agression impérialiste contre le Venezuela, contre la Bolivie, contre les peuples de nos Amériques, je le confirme : j'expulse l'ambassadeur de l'Empire. »
Comme à La Paz, où siège le gouvernement bolivien, Caracas dit craindre un coup d’Etat. Et dans les deux pays on voit derrière ces éventuelles tentatives de putsch la main des puissants Etats-Unis. Une vidéo a été divulguée au Venezuela dans laquelle de prétendus comploteurs semblent vouloir organiser le renversement du président vénézuélien. Selon Hugo Chavez, ce complot aurait été mené par d’anciens généraux de l’armée vénézuélienne dirigés par Washington : « Derrière ces soldats à la retraite, il y a l’opposition politique désespérée et derrière elle, il y a l’empire nord-américain », a-t-il lancé à ses sympathisants lors du rassemblement, jeudi soir, dans les rues de Caracas.
Pourtant, la possibilité d'un coup d’Etat au Venezuela ne semble pas sérieuse. Hugo Chavez contrôle en effet tous les rouages du pays. Il semble donc que l’auto-déclaré leader de la révolution bolivarienne cherche avant tout un nouveau moyen pour provoquer Washington et radicaliser les opinions publiques latino-américaines afin de s'en assurer le leadership.
Rapprochement entre Caracas et Moscou
Dans ce cadre, le rapprochement entre le Venezuela et la Russie arrange fort bien les affaires du président Chavez. Depuis mercredi, deux bombardiers russes se trouvent au Venezuela pour y effectuer « des vols d’entraînement ». C’est en tout cas la version officielle, avancée par Moscou et Caracas. La présence des appareils russes - tout comme l’annonce de manœuvres navales conjointes pour le mois de novembre dans les eaux des Caraïbes - permet à Hugo Chavez de jouer les gros bras vis-à-vis de Washington : « C’est un avertissement. C’est un message à l’empire (américain) », a-t-il déclaré. « La Russie est avec nous. Nous sommes des alliés stratégiques. Le Venezuela n’est désormais plus un pays pauvre et solitaire ».
Washington expulse l’ambassadeur vénézuélien
Le département d'Etat américain a réagi ce vendredi en annonçant l’expulsion de l’ambassadeur du Venezuela aux Etats-Unis, en représailles à l’expulsion de son homologue à Caracas. D’autre part, Washington a fait savoir qu’il suivait avec beaucoup d’attention les mouvements des deux bombardiers russes dans les Caraïbes, une région que les Etats-Unis considèrent comme leur chasse gardée. « Il s’agit de matériel datant de la guerre froide, et je laisse aux Russes et aux Vénézuéliens le soin de décrire l’objet de leurs activités », a déclaré le porte-parole du département d’Etat.
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