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Le président sortant Hamid Karzaï a passé la barre des 50% à l'élection présidentielle d'après des résultats portant sur la quasi-totalité des bureaux de vote, mais sur fond de soupçons de fraude de plus en plus insistants et de nouvelles attaques des talibans au coeur de Kaboul. Le chef de l'Etat, de plus en plus mollement soutenu par la communauté internationale qui l'avait installé au pouvoir il y a huit ans, disposait mardi de 54,1% des voix contre 28,3% à son principal rival Abdullah Abdullah, selon les comptages réalisés dans 91,6% des bureaux de vote.

Les preuves de fraudes concernent principalement des bureaux de vote où la participation a été supérieure au nombre de bulletins distribués. « Les urnes de plus de 600 bureaux de vote ont été mises en quarantaine », a déclaré Daoud Ali Najafi, un des dirigeants de la Commission électorale afghane (IEC), au cours d'une conférence de presse annonçant de nouveaux résultats partiels.

La Commission des plaintes électorales (ECC) qui est chargée d'enquêter sur les milliers de plaintes pour fraude reçues, se dit également « convaincue » des « irrégularités », notamment dans les bureaux où un seul candidat obtient la quasi-totalité des voix.

Bourrage d'urnes

Elle demande donc à la Commission électorale afghane d'enquêter et de recompter les bulletins dans ces centres de vote. Au total, plus de 2 800 plaintes ont été déposées et 726 ont été jugées sérieuses, car susceptibles d'influer sur le résultat final.

De son côté, la Commission électorale afghane a annulé environ 200 000 votes, enregistrés principalement dans le sud et l'est du pays. Elle a notamment expliqué que des urnes avaient été bourrées avec des bulletins qui n'ont même pas été détachés de leurs souches.

Les enquêtes demandées par la Commission des plaintes électorales pourraient retarder l'annonce des résultats définitifs, initialement prévus le 17 septembre. Elles pourraient aussi théoriquement empêcher le président sortant Hamid Karzaï d'obtenir plus de 50% des voix et d'être réélu au premier tour.