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KHOST, Afghanistan - Les forces de l'Otan ont ouvert le feu mardi sur un véhicule suspect dans une province du sud-est de l'Afghanistan, tuant quatre personnes dont deux initialement présentées comme des "insurgés notoires", alors qu'il ne s'agissait que de trois adolescents et d'un jeune policier dont aucun n'était armé.

L'Otan a ensuite reconnu son erreur et le président Hamid Karzaï a fermement condamné cette nouvelle bavure des forces occidentales censées l'aider à tenir le pays mais qui vont, selon lui, à l'encontre de leur mission de protection de la population civile.

L'incident a eu lieu dans la province de Khost, lorsque le véhicule qui transportait les victimes a essuyé le feu des militaires occidentaux après avoir ignoré des appels de phares et des tirs de sommation visant à ce qu'il se tienne à l'écart d'un convoi occidental.

"Le véhicule a continué à accélérer. Plusieurs salves ont été tirées pour le neutraliser et, finalement, des tirs ont été dirigés sur le véhicule lui-même", a déclaré l'Otan dans un communiqué.

Le père de deux des adolescents tués, Rahmatullah Mansoora, a précisé que ceux-ci et deux de ses neveux revenaient d'un match de volley-ball dans le district de Gorbas lorsque leur véhicule a essuyé les tirs des soldats occidentaux.

Ses enfants Faizullah et Nasratullah étaient âgés de 14 et 17 ans respectivement, leur cousin Maiwan avait 15 ans et le troisième neveu, Amrullah, était un policier d'une vingtaine d'années employé à la prison de Khost.

"Tout personne est suspecte ou membre des taliban aux yeux de l'Otan. Ils ne sont pas ici pour nous protéger mais pour nous tuer (...) Je veux que les meurtriers soient jugés en cour martiale", a confié Mansoor.

Plus de 2.400 civils ont été tués en Afghanistan en 2009, selon les Nations unies. Le nombre de civils tués par les militaires étrangers et afghans a diminué de 25% par rapport à 2008.

Mais, ces dernières semaines, le nouveau représentant de l'Onu en Afghanistan, Staffan de Mistura, a relevé un nouveau "regain inquiétant" de bavures contre des civils.