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Deux policiers de Clermont-Ferrand mis en cause après une interpellation violente

Le procureur de la République à Clermont-Ferrand, Gérard Davergne, a ouvert, vendredi 6 janvier, une information judiciaire pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique" : il s'agit d'établir les circonstances de l'interpellation par la police de Wissan El-Yamni, 30ans, dans la nuit du 31 décembre 2011 au 1er janvier 2012, dans le quartier de La Gauthière. L'homme est, depuis, dans le coma.

"L'enquête devra déterminer quelles sont les causes exactes de ce malaise cardiaque et si la violence qui a été exercée était nécessaire ou illégitime compte tenu de l'état d'énervement de la personne interpellée", aprécisé, vendredi, M. Davergne.

Deux juges d'instruction ont été désignés pour superviser l'enquête, qui avait été confiée dès lundi à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la "police des polices". Une évolution rapide plutôt inhabituelle pour ce type d'affaire, tout comme l'est le choix de mettre en cause, nommément, les deux policiers qui ont escorté M. El-Yamni jusqu'au commissariat, plutôt que d'ouvrir une information contre X.

Cela suffira-t-il à calmer les esprits dans ce quartier sensible de Clermont-Ferrand ? Jeudi soir, une quinzaine de voitures ont brûlé dans la ville, malgré la présence d'une demi-compagnie de CRS. Une marche devait avoir lieu samedi après-midi. Dans un tract, les organisateurs, des amis de Wissan El-Yamni, se disent "révoltés par ce qui ressemble à une ratonnade exécutée par des agents de l'Etat".

"La manifestation sera bien encadrée, assurent-ils. Nous voulons établir un rapport de force pour que l'enquête aille jusqu'au bout. Il faut qu'il y ait un peu de confiance envers la justice." Malgré ces précautions, certains ne cachent pas que les suites de la manifestation pourraient être difficiles à contrôler. C'est la raison pour laquelle la famille de M. El-Yamni s'est désolidarisée, dès jeudi, de l'événement.

Les proches de la victime ne sont pas pour autant satisfaits de l'évolution du dossier. Car le procureur souffle le chaud et le froid: vendredi, il a annoncé l'ouverture de l'information, mais il a également révélé les premiers résultats de l'analyse toxicologique. M. El-Yamni était sous l'influence de l'alcool, du cannabis et de la cocaïne, ce qui pourrait expliquer son comportement anormal ce soir-là un point que personne ne conteste. Ces précisions exaspèrent Me Jean-François Canis, l'avocat de la famille. "Le quotidien de la police, c'est d'interpeller des gens violents, rappelle-t-il. Cela ne peut constituer une quelconque excuse à d'éventuelles violences."



07/01/2012
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