Double défection embarrassante dans l'administration Obama
WASHINGTON (Reuters) - Barack Obama a connu mardi une première contrariété avec le désistement de deux membres désignés de son administration éclaboussés par des problèmes fiscaux, dont son candidat pour le secrétariat à la Santé, Tom Daschle.
Daschle a renoncé au poste en déclarant ne pas vouloir que ses démêlés avec le fisc n'interfèrent dans sa tâche. Plus tôt dans la journée, Nancy Killefer, qui devait devenir conseillère du nouveau président et superviser la réforme du budget et des dépenses publiques, avait fait de même.
Le président américain a accepté la décision de Daschle avec "tristesse et regret", a fait savoir son administration.
L'ancien chef de la majorité démocrate au Sénat a ainsi renoncé à piloter la grande réforme du système de santé américain, une mission qu'il devait, en parallèle, assurer auprès de la Maison blanche.
Dans un communiqué, Daschle a déclaré qu'il laissait la place pour ne pas être un élément perturbateur.
"Pour ce travail, il faut un dirigeant qui puisse oeuvrer avec la totale confiance du Congrès et du peuple américain, sans interférence", a-t-il dit.
Daschle avait publié lundi une lettre d'excuses plaidant l'erreur de bonne foi pour expliquer ses ennuis fiscaux. Il a versé 140.000 dollars d'arriérés d'impôts et d'intérêts au fisc
OBAMA SUR LA DÉFENSIVE
De son côté, Nancy Killefer a justifié son retrait en évoquant des problèmes fiscaux qui "pourraient être utilisés pour générer exactement le type d'interférences et de retards" qu'une administration se doit d'éviter.
Killefer est la troisième personne désignée par Barack Obama à connaître des démêlés avec le fisc.
La nomination du secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner avait également soulevé des critiques, l'ancien président de la Réserve fédérale de New York ayant tardé à verser 34.000 dollars d'impôts. Il a par la suite été confirmé dans ses fonctions.
Ces troubles dans l'équipe Obama placent le nouveau président sur la défensive, deux semaines seulement après son entrée en fonction et alors qu'il tente d'accélérer l'adoption par le Congrès d'un plan de relance de près de 900 milliards de dollars.
Pendant sa campagne électorale, Barack Obama avait promis d'imposer de fortes exigences éthiques au sommet de l'Etat et de bouleverser les moeurs politiques en vigueur à Washington.
Dans la presse, certaines voix ont remis en question la volonté du locataire de la Maison blanche de moraliser le fonctionnement de son administration.
"M. Daschle est un nouvel avatar d'une longue lignée d'hommes politiques qui louvoient tranquillement entre gouvernement et industrie", écrit le New York Times.
Mardi, Obama a tenté de reprendre la main en annonçant la nomination de Judd Gregg au secrétariat au Commerce, soit le troisième républicain choisi pour un poste clé de son administration.
Âgé de 61 ans, Gregg est le plus haut responsable du parti de l'éléphant au sein de la commission du Budget du Sénat. Il pourrait jouer un rôle clé en aidant à convaincre les parlementaires de son bord de la nécessité d'adopter le plan de relance.
Le texte rencontre des réticences croissantes chez les Républicains, qui préfèreraient davantage de réductions d'impôts et moins de dépenses publiques.
Un groupe de sénateurs républicains a proposé en ce sens mardi un contre-plan de 445 milliards, dont la moitié serait consacrée à des baisses d'impôts.
Barack Obama a dit souhaiter voir adopter ce plan avant la mi-février.
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