ET LA PHOTO DE GILAT SHALIT SOLDAT ISRAELIEN PRISONNIER DE GUERRE AFFICHé DANS PAS MAL DE MAIRIE : Le drapeau palestinien flotte à la mairie, le préfet saisit la justice
Depuis le 30 juin dernier, le drapeau palestinien flotte fièrement sur le fronton de l’hôtel de ville de Vaulx-en-Velin, à côté des drapeaux français, européen et celui de la ville. « C’est un acte de soutien à toutes celles et ceux qui veulent relancer le processus de paix, en Palestine comme en Israël », explique le maire, Bernard Genin (Front de Gauche), qui part lundi dans la ville palestinienne de Beit Sahour, jumelée à Vaulx-en-Velin. L’initiative avait à l’époque fortement heurté le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) : « Nous avons alerté les plus hautes autorités de l’Etat. Sur le fronton de la mairie, c’est le drapeau de la République qui doit flotter. On peut être pro-Palestinien, mais on ne doit pas attiser les haines, il y en a déjà trop.
Cela me paraît dangereux, surtout dans une ville où l’on voit un exode de la population juive, souvent agressée. Il y a quinze ans, 250 familles juives vivaient à Vaulx-en-Velin, et elles sont aujourd’hui 35. C’est un échec du vivre ensemble. Quand le drapeau a été installé, nous sommes intervenus auprès du ministre de l’Intérieur, M. Brice Hortefeux à l’époque, qui avait été choqué », affirme Marcel Amsellem, président du Crif Rhône-Alpes.
En septembre, le préfet, Jacques Géraud, envoie un premier courrier au maire pour lui demander d’enlever le drapeau palestinien. La lettre reste sans réponse.
Nouveau courrier en janvier du nouveau préfet, Jean-François Carenco, qui fait la même demande. Le maire se fend en mars d’une belle lettre où il explique sa position, mais refuse fermement d’enlever le drapeau. Le préfet a saisi le tribunal administratif. La date de l’audience n’est pas encore fixée.
« Le principe de neutralité des services publics s’oppose à l’affichage de signes politiques, religieux ou philosophiques », explique la Préfecture, en se fondant sur la jurisprudence concernant la commune de Sainte-Anne, en Martinique, qui avait hissé un drapeau indépendantiste.
« On préfère la solidarité à la neutralité. Comprenne qui pourra d’ailleurs quand le préfet nous parle de laïcité sur ce dossier. Si nous sommes obligés d’enlever le drapeau, nous le ferons : le tribunal tranchera, et on aura l’occasion d’organiser des rassemblements et des manifestations. », affirme Bernard Genin, qui dénonce avec vigueur les propos du Crif : « Le drapeau palestinien devant notre mairie n’exacerbe en rien des actes antisémites. De tels raccourcis sont dangereux ».
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