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Investiture de Obama : Glissade à Wall Street. Où sont passés tous les créanciers ? ...

 

« Quand donc saurons-nous ? »


Global Research, Michel Chossudovsky, 20 janvier 2009


      Une atmosphère d'espoir et d'optimisme prévaut dans tous le pays. Le régime Bush est parti. Un nouveau Président est à la Maison Blanche.


      Pendant que les États-Unis ont les yeux rivés sur la télévision diffusant en direct l'investiture présidentielle de Barack Obama, les marchés financiers dérapent.


      Une grande « correction du marché » s’est produite. À l’abri des yeux du public, pratiquement inaperçue, s’est déroulée une nouvelle étape de la crise financière.


      Immédiatement après l'investiture, le Dow Jones a plongé, affectant largement le cours des actions des plus grandes institutions financières.


      La valeur de la cote boursière des grandes banques de Wall Street a fortement baissé. Royal Bank of Scotland a chuté de 69 pour cent dans les échanges à New York.


Cotes apparentées

Symbole

Cours

Modification

Bank of America Corp

5,10

-2,08

Bank of NY Mellon CP

19,00

-3,96

Citigroup Inc

2,80

-0,70

Fifth Third Bancorp

4,22

-1,21

JP Morgan Chase & Co

18,09

-4,73

Source : Yahoo

      Les déboires et la valeur comptable des pertes des grandes banques étaient connus bien avant la cérémonie d'investiture du Président Obama.


      Alors, pourquoi maintenant ?


      L'investiture du Président Obama devrait donner confiance aux marchés financiers. Il s’est produit exactement le contraire.


      Il n'y avait rien de spontané ni d’accidentel dans l’effondrement des valeurs boursières des banques.


      Le discours de Obama à l'extérieur du Capitole avait été rédigé à l'avance. Son contenu était soigneusement préparé.


      Le Président Obama a fait une référence explicite aux malheurs de l'économie mondiale, tout en soulignant que : « sans un œil vigilant, le marché peut échapper à tout contrôle. »

      Obama a prévenu du fait que la reprise économique pourrait être difficile et que la nation doit choisir « l'espoir à la peur, l'union pour l’objectif au conflit et à la discorde » afin de surmonter la pire crise économique depuis la Grande Dépression. (Associated Press, 20 janvier 2009)


      Il y avait de grandes attentes à Wall Street. De nombreux courtiers de Wall Street, qui n’avaient pas connaissance du contenu du discours de Obama, avaient « parié » que les déclarations du Président Obama contribueraient à stabiliser les marchés financiers.


      Ceux qui ont rédigé le discours de Obama étaient pleinement conscients de ses éventuelles répercussions financières.

      Les grands espoirs sur le détail de la manière dont la nouvelle administration abordera la montée de la crise bancaire et l'économie défaillante ont été refroidis après le discours d'investiture. (Reuters, 20 janvier 2009)


      Par coïncidence, le président de la Securities and Exchange Commission, Christopher Cox, nommé par Bush en 2005, a démissionné le jour même de l'investiture présidentielle, entraînant une vacance pour l'adoption des décisions cruciales de la réglementation financière. Son successeur, Mary Shapiro, ne prendra ses fonctions qu’au terme des longues auditions d’approbation au Sénat.


      Ceux qui savaient d’avance le texte du discours d'Obama et/ou avaient des informations privilégiées sur lui, et qui avaient la possibilité de « mettre le marché en mouvement » au bon moment et au bon endroit, avaient tout à gagner dans la conduite de grandes opérations spéculatives sur les marchés boursiers et des échanges de monnaie.


      Des opérations spéculatives de ce genre étaient-elles planifiées à l'avance pour le 20 janvier ? (Voir la vidéo)


      Y a-t-il eu un effort concerté et délibéré pour « court-circuiter le marché » le jour même de l'investiture présidentielle ?


      Sur les marchés des changes, le mouvement a été inversé, le dollar US était en hausse, l'euro, la livre sterling et le dollar canadien en chute libre. Le gouverneur de la Banque centrale du Canada a choisi la date de l'investiture présidentielle pour annoncer la réduction du taux directeur, apparemment dans une « enchère pour stimuler l'économie et relancer le prêt au consommateur et aux entreprises. » Impact : la valeur du dollar canadien a diminué de façon spectaculaire par rapport au billet vert.



Où sont allés tous les créanciers ?


      Les plus grandes institutions financières seraient en eaux troubles et endettées envers des créanciers anonymes. Depuis le déferlement de la crise financière, l'identité des créanciers reste un mystère.


      Au fil des ans, l'establishment financier privé a instauré des fonds de couverture (hedge funds) toujours enregistrés au nom de particuliers fortunés. De grandes richesses ont été transférées des grandes institutions financières vers ces hedge funds appartenant au privé, qui échappent largement à la réglementation gouvernementale.


      Pourquoi les banques sont-elles endettées ? Envers qui ? Sont-elles les victimes ou les bénéficiaires ? Sont-elles les débiteurs ou les créanciers ?


      Au fil des ans les plus grandes banques des États-Unis se sont séparé d’une partie de leur bénéfices excédentaires en faveur de divers groupes de mandataires financiers : hedge funds, comptes dans les paradis bancaires des mers tropicales, etc.


      Bien que ces transferts de milliards de dollars soient effectués par voie électronique d'une entité financière à une autre, l'identité des créanciers n'est jamais mentionnée. Qui ramasse ces dettes de plusieurs milliards, qui sont en grande partie la conséquence de la manipulation financière ?


      Selon toute probabilité, l'effondrement de la valeur boursière des actions bancaires était connue d'avance. Les banques avaient déjà transféré leur butin dans un paradis financier sûr.


      Les banques sont en eau trouble après avoir reçu les centaines de milliards de dollars de l'argent du renflouage.


      Où est passé l’argent du renflouage ? Qui tire profit des multiples milliards de dollars de l’argent du renflouage gouvernemental ? Ce processus contribue à une concentration sans précédent de la fortune privée.


      La presse reconnaît l'existence des milliards de dollars de la « dette interbancaire. » Mais pas un mot n’est dit sur les créanciers.


      Il y a un créancier pour chaque débiteur.


      Est-ce de l'argent que les élites se doivent à elles-mêmes ?


      En fin de compte, ceux qui détiennent ces billions ramasseront les morceaux. Ils vont transformer leurs énormes richesses de papier en achats de patrimoines réels.



Le réveil du lendemain


      Et, au lendemain des espoirs et des promesses de l'investiture présidentielle, la classe moyenne étasunienne qui avaient investi dans des actions bancaires « sûres, » en viendra à réaliser une fois de plus qu’une partie de ses économies de toute une vie ont été confisquées.



21/01/2009
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