Israël, allié de la Géorgie, tente de ménager la susceptibilité de la Russie
Le journal en ligne Ynetnews.com s’intéresse, le lundi 11 août, en plein conflit russo-géorgien, aux liens qui unissent la Géorgie et Israël dans le domaine militaire.
L’Etat juif a commencé à vendre des armes à la Géorgie il y a sept ans, du fait de l’implication croissante de citoyens géorgiens ayant fait leur aliyah, devenus en Israël des hommes d’affaires influents dans le secteur de l’armement. Le rapide développement de la coopération militaire entre les deux pays tient en partie au fait que le ministre de la Défense géorgien, Davit Kezerashvili, a été éduqué entre la Géorgie et Israël et parle couramment l’hébreu. Ainsi, M. Kezerashvili s’est personnellement investi pour faire accélérer les transactions entre Israël et la Géorgie, laissant largement ouverte sa porte aux industriels israéliens de passage à Tbilissi, la capitale géorgienne. Parmi les Israéliens qui ont tiré profit de cette opportunité, on trouve, par exemple, le général Hirsh, qui a donné à l’armée géorgienne de précieux conseils sur l’établissement d’une unité d’élite géorgienne comparable à la Sayeret Matkal (l’unité d’élite la plus prestigieuse d’Israël), en plus de divers enseignements sur le combat rapproché en zone urbaine. De surcroît, le ministre géorgien de la Réintégration Temur Yakobshvili, de confession juive, qui maîtrise lui aussi parfaitement l’hébreu, a déclaré que l’« Etat d'Israël doit être fier de ses instructeurs, qui ont entraîné les soldats géorgiens (…) Notre espoir est de recevoir de l’aide de la Maison blanche, car la Géorgie ne peut survivre par elle-même ». Et un membre du Parlement de la Géorgie d’ajouter : « Nous avons besoin de l’aide de l’ONU et de nos amis, en tête desquels se trouvent les Etats-Unis et Israël. Aujourd’hui, la Géorgie est en danger, et demain tous les pays démocratiques de la région et du monde entier seront en danger aussi ».
Cependant, une source du ministère israélien de la Défense a précisé qu’Israël ne permettrait pas que les accords existant avec la Géorgie portent atteinte aux intérêts israéliens. En conséquence, beaucoup de demandes de vente d’armes à la Géorgie sont restées sans réponse de la part d'Israël, et celles qui ont été approuvées sont dûment contrôlées. Ainsi, des entreprises israéliennes spécialisées dans le domaine aérospatial n’ont pas été autorisées à vendre divers systèmes d’armement à l’armée de l’air géorgienne, en raison des liens unissant les industries aérospatiales russes et israéliennes, et de peur qu’un tel accord irrite les Russes, et les pousse à rompre leurs accords avec Jérusalem. Alors que les tensions entre la Russie et la Géorgie se développaient, des voix croissantes se sont fait entendre en Israël, en particulier au ministère des Affaires étrangères, pour inviter le ministère de la Défense à opérer une sélection plus stricte dans l’approbation des transactions avec la Géorgie, la Russie risquant d’y voir une provocation de la part de l’Etat hébreu. Or, le rôle joué par la Russie, membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU et disposant, à ce titre, d’un droit de veto dans la crise iranienne est déterminant pour Israël. En mai, il a finalement été décidé de maintenir la coopération avec la Géorgie uniquement dans le domaine de la défense (fourniture de matériel informatique, de systèmes de communication, etc.), en ne fournissant plus d’armes offensives (fusils, avions, etc.).
Alors que les affrontements se poursuivent entre la Russie et la Géorgie, El-Al va affréter, ce mardi 12 août, un vol spécial qui sera de retour dans la soirée en Israël avec 230 personnes à son bord. Les Israéliens résidant durablement en Géorgie ont, semble-t-il, eu plus de chance, puisque la majorité d’entre eux ont déjà été rapatriés en Israël par un avion de la compagnie Georgian Airlines.
Israël se préoccupe aussi de la population juive non israélienne de la Géorgie (environ 12 000 personnes). Des émissaires de l’Agence juive ont été envoyés en Ossétie du Sud dès le début de la confrontation armée, afin de rapatrier les familles juives à Tbilissi, la capitale de la Géorgie. De surcroît, une soixantaine de Juifs de Géorgie se sont adressés à l’Agence juive afin d’effectuer le plus rapidement possible leur aliyah, alors que 200 autres ont demandé des renseignements en vue de s'installer en Israël, dans un futur proche. Une première vague d’immigrants est programmée pour les deux semaines à venir, tandis qu’un deuxième groupe devrait rejoindre Israël d’ici deux mois. Enfin, plusieurs familles juives de Gori, ville géorgienne bombardée par l'armée russe, ont déjà été évacuées sur Tbilissi et prises en charge par l’Agence juive. Israël a aussi envoyé en renfort, dimanche 10 août, le député israélien, Léon Litinsky, qui tente de s'enquérir du sort des Juifs géorgiens dont les proches vivent en Israël, et de faire évacuer les dernières familles juives de la ville de Gori vers la capitale.
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