KFC non halal : le réalisateur dénonce la censure de M6
Halal. Moins d’une semaine après la censure de M6 d’un reportage démontrant images à l’appui que les poulets chez KFC, fourni principalement par le groupe Doux, lequel fournit par ailleurs le Moyen-Orient, dont notamment l’Arabie saoudite, où des millions de futurs pèlerins vont bientôt accomplir leur hajj, et entre deux adorations manger du poulet, Jean-Charles Doria, le journaliste à l’origine de ce reportage, a répondu aux questions de Télé 2 semaines.
Une censure en bonne et due forme
Troublé, « déçu, frustré », Jean-Charles Doria estime que son « enquête méritait de passer à l’antenne », puisqu’elle « remplissait le cahier des charges ». On apprend par ailleurs dans cette interview que le reportage a été validé par la chaîne en septembre, malgré des réticences liées au fait qu’il concernait des grands groupes. Jean-Charles Doria balaie par ailleurs les problèmes juridiques évoqués par M6. Et rappelle avec justesse qu’ « étrangement, les boulangeries et kebabs de quartier également filmés n’ont pas posé de soucis ». Effectivement, chez M6, les écarts des snacks insalubres, tenus par des petites gens, qui plus est étrangers ou d’origine étrangère, sont bien plus problématiques que les manquements de grands groupes. La liberté d’informer, c’est aussi cela.
Il est à noter que Jean-Charles n’en est pas à son premier reportage. Journaliste aguerri, il collabore depuis des années avec M6. Malgré tout, la raison économique, si l’on en croit le syndicat SNJ-CGT, a eu raison de la sacro-sainte liberté de la presse dont on nous rebat les oreilles du matin au soir.
Un cauchemar pour KFC et Doux
Télé 2 semaines nous apprend que M6 n’a pas souhaité communiquer. Ce qui ne peut être autrement. M6 est piégé. KFC est piégé. Doux est piégé. Tous jouent la montre et attendent que l’orage passe. Si la chaîne, qui détient les droits du reportage et qui seule peut décider ou non de le diffuser, ne se fait pas trop de soucis quant aux conséquences de cette affaire, il en est tout autrement de KFC et de Doux, qui risquent de subir des pertes abyssales. Imaginez trente secondes que le reportage soit diffusé et que les autorités saoudiennes, pour ne citer qu’elles – Doux est aussi au Qatar, en Jordanie, à Oman -, prennent véritablement conscience de ce qui se passe. Imaginez trente secondes que les musulmans se réveillent véritablement et se rendent compte que des poulets non halal leur sont vendus depuis des années sous couvert de halal (notamment les poulets Dar El Mazak). Imaginez qu’ils se rendent compte que ces mêmes poulets sont massivement exportés en Arabie saoudite, pays des lieux saints. Imaginez trente secondes qu’après avoir accompli les manassik (rites) du hajj, après avoir tourné autour de la Kaaba, après avoir invoqué Allah d’exaucer vos prières, vous vous nourrissez à votre insu d’un poulet non halal. Imaginez et dites-vous bien que KFC et Doux ne sont que l’arbre qui cache la forêt. La situation est dramatique, mais pas désespéré, à condition que chacun se sente responsable et refuse désormais véritablement de manger du non halal.
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