L'Egypte ferme l'accès au Sinaï pour empêcher une marche vers Ghaza
AL-ARICH (Egypte) - Les autorités égyptiennes ont fermé l'accès au Sinaï, frontalier de la bande de Ghaza, et renforcé la sécurité dans la péninsule pour empêcher une marche devant rallier Le Caire au territoire palestinien, a constaté vendredi un correspondant de l'AFP.
Cette marche qui doit partir de la symbolique place Tahrir, au Caire, prévue samedi et dimanche, date anniversaire de la création d'Israël en 1948 --appelée "Nakba (catastrophe)" dans le monde arabe-- a pour but de dénoncer l'occupation par Israël des Territoires palestiniens, défendre le droit au retour des réfugiés et réclamer la libération des détenus.
Le pont de la paix, l'un des principaux accès vers le Sinaï, a été placé sous forte protection de l'armée, qui a notamment déployé des blindés selon le correspondant de l'AFP.
Plusieurs barrages ont été installés dans la péninsule pour contrôler l'identité des personnes souhaitant gagner le Sinaï et seuls les Egyptiens y résidant ont été autorisés à passer.
Le ministère égyptien de l'Intérieur avait demandé jeudi aux organisateurs d'annuler cette marche, invoquant "le contexte sensible actuel".
"Il y a des préparatifs de manifestations vers les frontières palestiniennes", le 15 mai, a souligné jeudi un haut responsable du Fatah, parti dirigeant de l'Autorité palestinienne, Nabil Chaath, lors d'une rencontre avec des journalistes.
"Ce sera probablement plus facile en provenance du côté égyptien", par rapport aux autres pays limitrophes, Jordanie, Syrie et Liban, a-t-il estimé.
"Mais de manière générale, il y aura une grande action populaire ce jour-là, probablement bien davantage que les années précédentes, à l'intérieur et à l'extérieur de la Palestine", a-t-il affirmé, en référence à la Palestine sous mandat britannique jusqu'en 1948, qui couvrait les actuels territoires israélien et palestiniens.
Les animateurs d'un site en faveur d'une "troisième Intifada" le 15 mai, jour anniversaire de la "Nakba", ont appelé à des manifestations dans les territoires palestiniens, les pays voisins, et devant les ambassades israéliennes dans le monde.
La "Nakba" s'est traduite par l'exode de quelque 760.000 Palestiniens, point de départ de la question des réfugiés, actuellement au nombre de 4,8 millions avec leurs descendants, répartis pour l'essentiel entre la Jordanie, la Syrie, le Liban et les territoires palestiniens.
Pour marquer la "Nakba", des dizaines d'Egyptiens ont manifesté vendredi devant l'ambassade d'Israël au Caire en réclamant l'expulsion de l'ambassadeur et la rupture des relations diplomatiques, a rapporté l'agence officielle Mena.
"La première revendication du public est la fermeture de l'ambassade et l'expulsion de l'ambassadeur", "A Jérusalem nous allons, martyrs par millions", ont scandé les manifestants selon l'agence. La sécurité a été renforcée devant le bâtiment.
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