L'Égypte répond aux critiques du Hezbollah sur son rôle à Gaza
ANKARA (Reuters) - L'Égypte a répondu lundi avec force aux attaques formulées la veille par le Hezbollah libanais sur son rôle dans la crise actuelle dans la bande de Gaza.
En visite en Turquie, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit, a déclaré que le chef du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, cherchait à semer le trouble en Égypte pour le bien d'intérêts étrangers, en référence visiblement à l'Iran, qui soutient le mouvement chiite.
"Les forces armées (égyptiennes) sont capables de défendre leur patrie contre des gens comme vous. Vous voulez créer le chaos dans la région au service d'intérêts qui ne veulent pas le bien de cette région", a déclaré Aboul Gheit, cité par l'agence égyptienne Mena.
Selon lui, Nasrallah "a demandé au peuple égyptien de descendre dans la rue et de créer un état de chaos en Égypte comme (les activistes du Hezbollah) ont provoqué le chaos dans leur pays. Il s'est aussi adressé aux forces armées égyptiennes, en leur intimant de se mutiner. Cette personne ne comprend rien à rien".
Dimanche, Nasrallah avait accusé Le Caire de complicité avec Israël et exhorté le gouvernement égyptien à ouvrir sa frontière avec l'enclave palestinienne pour y laisser affluer l'aide humanitaire.
"Il y a un vrai partenariat de certains régimes arabes dans cette affaire, en particulier de ceux qui ont signé des accords de paix avec Israël", a-t-il dit lors d'un rassemblement religieux dans la banlieue sud de Beyrouth.
"La position égyptienne est la pierre angulaire de ce qui se passe à Gaza (...) Responsables égyptiens: si vous n'ouvrez pas le point de passage de Rafah, vous êtes les partenaires du crime, les partenaires du meurtre."
La crise à Gaza est l'un des dossiers de politique étrangère les plus complexes que l'Egypte, seul pays à avoir une frontière avec le territoire palestinien, ait eus à gérer depuis des années.
Le gouvernement égyptien est la cible de critiques du monde arabe depuis deux jours en raison de son manque d'ouverture envers Gaza.
Le chef de la diplomatie égyptienne a mis en garde contre les attitudes belliqueuses émanant selon lui de certains États, responsables et chaînes de télévision. "S'il s'agit d'une déclaration de guerre contre le peuple égyptien, alors le peuple égyptien ira en guerre."
Aboul Gheit est aussi personnellement sur la défensive depuis la parution de photographies le montrant en train de serrer la main à la ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni, deux jours avant le lancement de l'offensive sur Gaza.
A découvrir aussi
- Egypte : Israel tente d'obtenir la libération de son espion avant l'arrivée au pouvoir des islamistes
- Le Maroc condamne des déclarations sur la Mosquée al-Aqsa
- QUE DES CRITIQUES PAS DE SANCTION :Palestine : La Banque mondiale critique Israël
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 51 autres membres