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TEHERAN - L'Iran a adressé aux autorités américaines de nouveaux documents sur la disparition d'un scientifique nucléaire qui a selon lui été enlevé par la CIA et il a réclamé sa libération, déclare un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Shahram Amiri, un chercheur universitaire travaillant pour l'Organisation iranienne de l'Energie atomique, a disparu il y a un an lors d'un pèlerinage à La Mecque et l'Iran accuse Ryad de l'avoir livré aux Etats-Unis, ce que l'Arabie saoudite dément.

"Les documents sur l'enlèvement de Shahram Amiri par la CIA ont été remis à l'ambassade de Suisse qui représente les intérêts de l'Amérique", a dit Ramin Mehmanparast cité par l'agence iranienne Irna.

C'est la deuxième fois que l'Iran remet des documents concernant cette affaire à l'ambassade de Suisse.

ABC News a rapporté en mars qu'Amiri avait fait défection aux Etats-Unis et aidait la CIA. L'agence s'est à l'époque refusée à tout commentaire, mais des responsables à Washington ont démenti qu'il ait été enlevé par des agents américains.

Au cours du mois dernier, des documents vidéo contradictoires sont apparus sur internet, montrant un homme se présentant comme Amiri.

ÉCHANGE DE PRISONNIERS

Dans la première vidéo, diffusée par la télévision iranienne, l'homme disait avoir été enlevé et être retenu aux Etats-Unis.

Il affirmait avoir été contraint de participer à une interview "pour dire que je suis une personnalité importante du programme nucléaire iranien et que j'ai demandé l'asile à l'Amérique de mon propre gré".

Dans la deuxième vidéo, un homme se présentant aussi comme Amiri disait étudier aux Etats-Unis.

Dans la troisième, apparue fin juin, l'homme dit avoir échappé à des agents américains et se cacher. Il rejette la deuxième vidéo qu'il qualifie de "mensonge éhonté" et exhorte les mouvements de défense des droits de l'homme à l'aider à retourner en Iran.

L'homme dans les trois vidéos ressemble aux photos d'Amiri parues précédemment dans des médias iraniens, mais Reuters n'a pu vérifier de manière indépendante l'authenticité d'aucune d'entre elles.

L'Iran affirme que plusieurs de ses ressortissants sont secrètement détenus aux Etats-Unis, notamment un ancien vice-ministre de la Défense disparu en 2007.

Les médias iraniens lient souvent le cas de trois Américains arrêtés il y a un an près de la frontière irakienne où ils disent qu'ils effectuaient une randonnée à celui d'Iraniens détenus aux Etats-Unis, selon Téhéran.

Certains hommes politiques iraniens ont invité les Etats-Unis à proposer un échange de prisonniers.