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La gauche sud-américaine face à la crise au Honduras

La gauche sud-américaine face à la crise au Honduras

TEGUCIGALPA - Les dirigeants de gauche d'Amérique latine ont manifesté lundi leur soutien au président du Honduras, Manuel Zelaya, renversé la veille par l'armée.

Réunis à Managua, capitale du Nicaragua voisin, ils étudient leur réponse au premier putsch, réussi, en Amérique centrale depuis la fin de la Guerre froide.

Manuel Zelaya, un dirigeant socialiste proche de Cuba et du Venezuela, a retrouvé à Managua les présidents vénézuélien Hugo Chavez, équatorien Rafael Correa et nicaraguayen Daniel Ortega, pour une réunion prévue avant cette crise.

Le chef de l'Etat bolivien Evo Morales et le secrétaire général de l'Organisation des Etats américains (OEA), Jose Miguel Insulza, devaient les rejoindre dans la journée.

Les Etats-Unis, qui ont condamné le coup de force, ont dit suivre la situation attentivement.

Des coups de feu, apparemment tirés en l'air, ont éclaté dimanche soir dans la capitale, Tegucigalpa, placée sous couvre-feu, lors d'une manifestation de soutien au chef de l'Etat destitué.

Les incidents ont eu lieu devant le palais présidentiel, où plusieurs centaines de partisans du président déchu - dont certains masqués et armés de bâtons - ont dressé des barricades.

Un char de l'armée s'est placé devant le palais présidentiel, canon pointé vers les protestataires.

De nombreux habitants de Tegucigalpa se sont enfermés chez eux par crainte de violence, après avoir envahi les magasins pour se ravitailler en vivres.

De son exil, le président déchu a appelé les Honduriens à la résistance pacifique face aux putschistes.

UN PUTSCH "CRIMINEL"

L'administration de Barack Obama, l'Union européenne, l'Onu et l'OEA ont toutes condamné le renversement de Manuel Zelaya.

"Nous n'autoriserons pas un retour au passé", a déclaré Hugo Chavez qui a placé les troupes vénézuéliennes en alerte au cas où le Honduras menacerait l'ambassade du Venezuela.

Cuba a condamné un putsch "criminel et brutal".

La crise couvait depuis des jours au Honduras, où Manuel Zelaya avait destitué le chef d'état-major, le général Romeo Vasquez, parce qu'il refusait de l'aider à organiser un référendum, dimanche, sur une modification de la Constitution visant à lui permettre de briguer un second mandat de quatre ans.

La Cour suprême du Honduras s'était prononcée contre le limogeage de Romeo Vasquez et avait demandé au chef de l'Etat, au pouvoir depuis 2006, de le rétablir dans ses fonctions.

Elle a indiqué avoir elle-même demandé à l'armée d'évincer le président Zelaya en raison de son intention d'organiser un référendum "illégal". Manuel Zelaya a été arrêté à l'aube par des militaires qui l'ont envoyé au Costa Rica.

Sous bonne garde des soldats postés devant le parlement, les députés du Honduras ont ensuite nommé à main levée le président du Congrès, Roberto Micheletti, au poste de chef de l'Etat.

Ce dernier a décrété un couvre-feu nocturne pour dimanche et lundi et déclaré qu'aucun dirigeant étranger, "que ce soit Barack Obama ou, encore moins, Hugo Chavez, n'a le droit de venir menacer le Honduras".

UN TEST POUR OBAMA

Le coup de force de Tegucigalpa constitue le premier test sud-américain de Barack Obama, déterminé à renouer avec les pays de la région un dialogue mis à mal par les années Bush.

"C'est une occasion en or (pour Obama) de rompre avec le passé et de montrer qu'il se range sans équivoque dans le camp de la démocratie, même si les gens de Washington n'apprécient guère l'homme (Zelaya)", juge l'ancien vice-président du Costa Rica Kevin Casas-Zamora.

Manuel Zelaya a estimé que l'administration américaine devait exiger le retour au pouvoir du gouvernement légitime.

Les Etats-Unis disposent au Honduras de 600 militaires stationnés à la base aérienne de Soto Cano.

Ce pays de sept millions d'habitants, ancien allié des Etats-Unis pour combattre les gouvernements marxistes d'Amérique centrale, a connu la stabilité politique depuis la chute du régime militaire au début des années 1980.



29/06/2009
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