LA GRANDE MANIPULATION : A Deir Ezzor, L’Express nous refait le coup de Hama
« L’armée attaque Deir Ezzour ». On peut dire que L’Express, sur son site, maintient la pression et la tension sur son lectorat, au moins autant que sur le gouvernement syrien. Les forces syriennes se sont en effet déployées autour de la ville de l’est, non loin de la frontière irakienne, et ont entrepris d’y rétablir l’ordre : des opposants ont dressé des barricades dans la ville et, comme tout le monde le sait, sauf apparemment les grands médias du type L’Express, certains de ces opposants sont armés.
Il nous faut d’ailleurs rappeler, puisque notre « confrère » ne le fait pas, que les chefs de tribus de la région de Deir (1) avaient par le biais d’un communiqué, et aussi d’une délégation reçue à Damas, demandé aux autorités de rétablir l’ordre à Deir Ezzor. Radio France International s’est d’ailleurs – quand même – fait l’écho, dimanche 7 août, de cette démarche : si les représentants traditionnels de la population en appellent à l’armée, c’est bien qu’il y a problème, non ?
Un « best of » de la désinformation
Mais L’Express ne s’en tient pas à son titre sensationnaliste et on peut dire qu’il nous offre un véritable « digest » de propagande anti-régime comme on a appris à l’ « apprécier » depuis quatre mois et quelque. Jugez plutôt :
-D’abord on assène le chiffre effrayant des victimes civiles : 42 selon la Ligue syrienne des droits de l’homme d’Abdel Karim Rihaoui, un concurrent, pas plus crédible a priori, que Rami Abdel Rahmane et son OSDH. Mais on recycle pour l’occasion les incontournables snipers bacharistes postés sur les toits pour décimer les protestataires, aperçus donc par les « comités de coordination locaux » qui collectent les infos pour les cyber-propagandistes de l’opposition.
-On a même droit aux révélations sensationnelles d’un soldat déserteur – un officier d’un corps d’élite nous assure-t-on – qui dans un entretien accordé au site arabe Asharqal Aswat – et relayé par le Nouvel Observateur – affirme que l’armée syrienne a reçu l’ordre « de mener à bien une opération de génocide » sans épargner les femmes et les enfants. Rien que ça ! On pense au bouleversant témoignage d’un autre renégat de l’armée syrienne – tout aussi imaginatif – ce colonel Harmoush qui avait expliqué à la BBC qu’il avait retardé l’entrée de l’armée à Jisr al-Choughour en posant des mines avec une dizaine de mutins. (voir « Encore une baudruche qui se dégonfle » mis en ligne le 27 juin).
-Ensuite on nous explique que Bachar est « lâché par ses alliés » : Ha bon, la Russie, l’Iran et le Liban ont rappelé leurs ambassadeurs ? La Chine, l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud envisagent cette fois de voter le projet de résolution onusien de Sarkozy ? L’Irak ne veut plus du gazoduc irano-irako-syrien ? Hugo Chavez s’est rallié au point de vue américain ?
En fait non, c’est juste que la Ligue arabe a fait part au président syrien de sa « grande angoisse » – que ne le fait-elle à propos de la Libye, du Yémen ou du Bahrein ! – et que le Conseil de coopération du Golfe – qui regroupe les exemplaires démocraties saoudienne, émiratie, bahreïnie, qatarie et koweitienne – dénonce l’« augmentation de la violence et l’usage excessif de la force en Syrie » – et la répression saoudienne au Bahrein par l’armée saoudienne, n’a-t-elle pas été quelque peu excessive ? Et aussi que la Turquie envoie à Damas son ministre des Affaires étrangères avec un message paraît-il « déterminé » du Premier ministre Erdogan.
Si ce sont là les « alliés » qui « lâchent » Bachar, celui-ci peut encore dormir sur ses deux oreilles !
Méthode Coué pro-américaine
Pour finir ce best of de la désinformation L’Express, alors que les vidéos montrant des insurgés armés tenir des quartiers de Hama, ou d’autres profaner des cadavres de policiers ou de partisans du régime, sont visibles partout sur la toile, L’Express qui relaie sans ciller ni vérifier toutes les affirmations de l’opposition exilée, L’Express donc se permet de parler méprisamment des « agissements présumés de groupes armés extrémistes » invoqués par Damas. A ce degré de mauvaise foi, on prendra l’hebdomadaire pour ce qu’il est, un agent d’influence atlantiste, qui façonnera le plus longtemps possible à l’intention de ses lecteurs et de ses soutiens financiers une réalité virtuelle. Laquelle se heurtera immanquablement aux réalités de terrain : Bachar et son régime conservent d’importants soutiens populaires, l’opposition est divisée et « plombée » par une aile activiste et islamiste téléguidée de l’étranger, Moscou et Téhéran ne laisseront pas tomber Damas… On continue ? Non car c’est inutile : dans cette affaire syrienne L’Express, comme beaucoup de ses confrères, fonctionne selon le principe de la bonne vieille méthode Coué, recyclée dans une perspective atlantiste. Et est donc inaccessible à notre argumentation.
Il nous faut d’ailleurs rappeler, puisque notre « confrère » ne le fait pas, que les chefs de tribus de la région de Deir (1) avaient par le biais d’un communiqué, et aussi d’une délégation reçue à Damas, demandé aux autorités de rétablir l’ordre à Deir Ezzor. Radio France International s’est d’ailleurs – quand même – fait l’écho, dimanche 7 août, de cette démarche : si les représentants traditionnels de la population en appellent à l’armée, c’est bien qu’il y a problème, non ?
Un « best of » de la désinformation
Mais L’Express ne s’en tient pas à son titre sensationnaliste et on peut dire qu’il nous offre un véritable « digest » de propagande anti-régime comme on a appris à l’ « apprécier » depuis quatre mois et quelque. Jugez plutôt :
-D’abord on assène le chiffre effrayant des victimes civiles : 42 selon la Ligue syrienne des droits de l’homme d’Abdel Karim Rihaoui, un concurrent, pas plus crédible a priori, que Rami Abdel Rahmane et son OSDH. Mais on recycle pour l’occasion les incontournables snipers bacharistes postés sur les toits pour décimer les protestataires, aperçus donc par les « comités de coordination locaux » qui collectent les infos pour les cyber-propagandistes de l’opposition.
-On a même droit aux révélations sensationnelles d’un soldat déserteur – un officier d’un corps d’élite nous assure-t-on – qui dans un entretien accordé au site arabe Asharqal Aswat – et relayé par le Nouvel Observateur – affirme que l’armée syrienne a reçu l’ordre « de mener à bien une opération de génocide » sans épargner les femmes et les enfants. Rien que ça ! On pense au bouleversant témoignage d’un autre renégat de l’armée syrienne – tout aussi imaginatif – ce colonel Harmoush qui avait expliqué à la BBC qu’il avait retardé l’entrée de l’armée à Jisr al-Choughour en posant des mines avec une dizaine de mutins. (voir « Encore une baudruche qui se dégonfle » mis en ligne le 27 juin).
-Ensuite on nous explique que Bachar est « lâché par ses alliés » : Ha bon, la Russie, l’Iran et le Liban ont rappelé leurs ambassadeurs ? La Chine, l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud envisagent cette fois de voter le projet de résolution onusien de Sarkozy ? L’Irak ne veut plus du gazoduc irano-irako-syrien ? Hugo Chavez s’est rallié au point de vue américain ?
En fait non, c’est juste que la Ligue arabe a fait part au président syrien de sa « grande angoisse » – que ne le fait-elle à propos de la Libye, du Yémen ou du Bahrein ! – et que le Conseil de coopération du Golfe – qui regroupe les exemplaires démocraties saoudienne, émiratie, bahreïnie, qatarie et koweitienne – dénonce l’« augmentation de la violence et l’usage excessif de la force en Syrie » – et la répression saoudienne au Bahrein par l’armée saoudienne, n’a-t-elle pas été quelque peu excessive ? Et aussi que la Turquie envoie à Damas son ministre des Affaires étrangères avec un message paraît-il « déterminé » du Premier ministre Erdogan.
Si ce sont là les « alliés » qui « lâchent » Bachar, celui-ci peut encore dormir sur ses deux oreilles !
Méthode Coué pro-américaine
Pour finir ce best of de la désinformation L’Express, alors que les vidéos montrant des insurgés armés tenir des quartiers de Hama, ou d’autres profaner des cadavres de policiers ou de partisans du régime, sont visibles partout sur la toile, L’Express qui relaie sans ciller ni vérifier toutes les affirmations de l’opposition exilée, L’Express donc se permet de parler méprisamment des « agissements présumés de groupes armés extrémistes » invoqués par Damas. A ce degré de mauvaise foi, on prendra l’hebdomadaire pour ce qu’il est, un agent d’influence atlantiste, qui façonnera le plus longtemps possible à l’intention de ses lecteurs et de ses soutiens financiers une réalité virtuelle. Laquelle se heurtera immanquablement aux réalités de terrain : Bachar et son régime conservent d’importants soutiens populaires, l’opposition est divisée et « plombée » par une aile activiste et islamiste téléguidée de l’étranger, Moscou et Téhéran ne laisseront pas tomber Damas… On continue ? Non car c’est inutile : dans cette affaire syrienne L’Express, comme beaucoup de ses confrères, fonctionne selon le principe de la bonne vieille méthode Coué, recyclée dans une perspective atlantiste. Et est donc inaccessible à notre argumentation.
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