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Le Président syrien Bachar al-Assad a déclaré hier à Damas lors de son entretien avec le chef de diplomatie espagnole Miguel Angel Moratinos, "qu’Israël manque de sérieux quant à sa volonté de parvenir à la paix, car tous les faits montrent qu’Israël est en train de pousser la région vers la guerre et non vers la paix", rapporte l’agence de presse syrienne Sana.

Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères syrien, Walid al-Mâalem a, lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue espagnol, abondé dans ce sens. En réponse à une question sur les déclarations d’Ehud Barack de déclencher une guerre contre la Syrie, al-Mâalem a répondu "qu’Israël est en train de faire régner un climat de guerre dans la région. La Syrie l’appelle à arrêter de lancer des menaces tantôt contre Gaza et tantôt contre le Sud Liban et puis maintenant la Syrie. Israël ne doit pas mettre à l’épreuve la détermination de la Syrie, car, il sait pertinemment que la guerre atteindra les villes israéliennes, et doit, de ce fait, se plier aux exigences de la paix juste et globale".

S’agissant des entraînements militaires menés par Israël, Walid al-Mâalem a laissé entendre que toutes les armées effectuent des entraînements. "Israël cherche à travers cela soit à atteindre des objectifs intérieurs, soit à attiser un climat de guerre dans la région du fait de son incapacité à s’en tenir aux exigences de la paix. Mais, sans aucun doute, si on suppose que cette guerre éclate, il faut qu’on n’écarte aucune hypothèse venant d’une entité principalement fondée sur les agressions. Je dirai que ce sera une guerre totale qu’elle atteigne le Sud Liban ou la Syrie, et je doute que notre génération connaisse à l’issue d’une telle guerre de nouvelles négociations de paix."

Pour sa part, Moratinos a souligné que "l’Espagne appuie la médiation turque dans les négociations indirectes entre la Syrie et Israël, et que cette médiation est la meilleure pour relancer le processus de paix, indiquant qu’un sommet turco-espagnol aura lieu le 22 courant où ce sujet sera discuté". Il a ajouté que son pays se prépare au sommet de l’Union pour la Méditerranée prévu à Barcelone en juin prochain, et oeuvrera à la signature d’un accord de partenariat entre la Syrie et l’Union européenne pendant la présidence espagnole de l’Union.

Sur un autre plan, Saoud al-Fayçal, ministre des Affaires étrangères saoudien a informé ses homologues arabes des capitales voisines que les conditions ne sont pas encore réunies pour la tenue d’un sommet tripartite entre le roi saoudien Abdallah Ben Abdelaziz et les Présidents égyptien Hosni Moubarak et syrien Bachar al-Assad, indiquant que les contacts se poursuivent encore pour permettre à cette rencontre d’avoir lieu, rapporte alquds alarabi.
Ryadh œuvre, selon des sources diplomatiques, à redynamiser les contacts entre le Caire et Damas. Les mêmes sources ajoutent que l’Arabie Saoudite se heurte encore à des difficultés pour mettre en place une plateforme commune en vue de la tenue d’un tel sommet, même si des signes positifs sont perceptibles.

Pour sa part, Mouammar Kadhafi a tenu hier à Syrte avec le Président Hosni Moubarak une réunion de consultations et de coordination autour des sujets d’intérêt commun. Moubarak est arrivé mercredi à Syrte pour une visite de quelques heures, en compagnie d’une délégation comprenant notamment Ahmed Abou al-Ghith, ministre des affaires étrangères, et Omar Souleïmane, ministre des renseignements, selon arabonline.

Cette rencontre intervient pour assainir le climat interarabe avant la tenue du prochain sommet de la Ligue arabe, a fortiori, qu’Amr Moussa, son secrétaire général a déclaré dernièrement ne pas être satisfait du niveau des relations interarabes, deux mois avant la tenue de cette rencontre au sommet en Libye.

Kadhafi tend à réussir ce sommet, tenu sous sa présidence, à travers ses tentatives de rapprocher les points de vue entre l’Egypte d’un côté, et le Qatar et la Syrie de l’autre afin d’aplanir les différends en suspens.

Le colonel libyen a eu des discussions ces derniers jours avec le Président syrien Bachar al-Assad qui s’est rendu dernièrement en Libye en compagnie d’une délégation de haut niveau comprenant son chef de diplomatie. Par ailleurs, le chef du gouvernement qatari, cheikh Hamed Ben Jassem Ben Jaber al-Thani a effectué, à son tour, une visite éclair en Libye où il s’est entretenu avec le leader libyen.