La Turquie dénonce les critiques d'un général israélien
ISTANBUL (Reuters) - Le ministère turc des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur d'Israël, Gabby Levy, pour protester contre les propos d'un général israélien, Ari Mizrahi, qui a critiqué l'occupation du nord de Chypre par la Turquie et l'attitude d'Ankara envers la minorité kurde.
Cité par le quotidien Haaretz, le général Mizrahi, commandant de l'armée de terre, a déclaré lors d'une conférence que la Turquie n'était pas en position de critiquer l'occupation par Israël des territoires palestiniens alors qu'elle a déployé des troupes dans le nord de Chypre.
Il a aussi accusé la Turquie de réprimer sa minorité kurde et d'avoir massacré des Arméniens pendant la Première Guerre mondiale.
Dans une déclaration reprise par l'agence de presse Anatolia, l'état-major général turc juge les propos de Mizrahi totalement inacceptables, "au point qu'ils pourraient porter atteinte aux intérêts nationaux entre les deux pays".
L'état-major et le ministère des Affaires étrangères turcs ont fait savoir qu'ils demandaient des explications de la part des autorités israéliennes.
Les Forces de défense israéliennes (FDI) se sont démarquées samedi des propos de Mizrahi en notant qu'ils pouvaient être interprétés comme une critique du passé de la Turquie. Un porte-parole de l'armée a fait savoir qu'elle tenait à souligner qu'il ne s'agissait pas de sa position officielle.
RETOMBÉES DE L'AFFAIRE DE GAZA
Un représentant du ministère israélien des Affaires étrangères a confirmé que l'ambassadeur à Ankara avait été convoqué pour être informé des objections turques et que celles-ci avaient été transmises à Jérusalem.
Les accords de coopération militaire entre la Turquie et Israël autorisent notamment des chasseurs israéliens à s'entraîner dans l'espace aérien turc.
La récente offensive israélienne dans la bande de Gaza a entraîné de vives tensions entre les deux pays.
Lors d'un débat public, le mois dernier au Forum économique mondial de Davos, le Premier ministre turc Tayyip Erdogan avait accusé le président israélien Shimon Peres de "savoir parfaitement comment tuer".
Erdogan a déclaré vendredi à Reuters qu'il était attristé par les résultats des législatives israéliennes, marquées par une montée des partis de droite, mais il a dit ne pas envisager de suspendre l'accord de coopération militaire.
"Certaines personnes préconisent une rupture des liens avec Israël, mais nous ne voyons pas les choses de cette façon. Avant de prendre de telles mesures, et je ne dis pas que nous pensions à prendre de telles mesures, il nous faudrait procéder à un examen approfondi", a ajouté le Premier ministre turc.
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