L’armée syrienne est passée à la contre-offensive générale
La fin brutale cette semaine de la comédie diplomatique jouée depuis deux mois par la Ligue arabe, avec sa «solution» politique inspirée par le Qatar et aussitôt repoussée par Damas et Moscou et la suspension de la mission des observateurs, tout a a conforté le gouvernement syrien dans sa volonté de porter le fer dans la plaie infectée du terrorisme. Un terrorisme dont les observateurs de la mission arabe en Syrie avaient, très clairement, dénoncé les responsables : les groupes armés se réclamant de l’opposition radicale.
Le ministre de l’Intérieur syrien, Mohammad Ibrahim al-Chaar, dans une déclaration diffusée samedi, a officialisé ce tournant stratégique : «Les forces de sécurité sont déterminées à aller de l’avant pour rétablir l’ordre et la sécurité et nettoyer le territoire des hors-la-loi qui tuent des citoyens innocents« . Et qui ont tué plus de deux mille policiers depuis le mois de juin dernier et continuent d’en tuer une dizaine, chaque jour. Après 11 mois de crise, dont les six derniers ont vu la montée en force, puis la banalisation d’une véritable guérilla plus ou moins contrôlée par une Armée syrienne libre, elle-même totalement contrôlée par le gouvernement turc, Damas change de ton et de stratégie. Fort du soutien d’une forte majorité des Syriens excédés par l’irakisation (de moins en moins) rampante de leur pays, de la solidité de ses forces armées et de l’appui diplomatique, voire, militaire réaffirmé de la Russie et de la Chine, ainsi que de celui plus ou moins fermement exprimé de plusieurs nations arabes, Bachar al-Assad et son gouvernement ont estimé que le moment était venu de parler aux radicaux le seul langage qu’ils puissent entendre, celui de la force. La stratégie de reconquête qui semble bien être désormais celle de la direction syrienne, présente des risques en termes de pertes civiles. Mais il y aurait pour le régime un risque plus grand encore, à laisser pourrir plus longtemps encore la situation et laisser les bandes armées appuyées par l’étranger se comporter dans certaines parties de la Syrie, comme en pays conquis. Seule une victoire militaire sur les tueurs pourrait ramener un apaisement, une baisse de tension, condition première de l’établissement de ce dialogue que tout le monde réclame, avec plus ou moins de sincérité. Il n’y aura pas de démocratisation possible en Syrie tant qu’une ASL ou des djihadistes s’y «exprimeront».
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