LE BAL DES HYPOCRITES: Richard Prasquier à Parlons Net : le grand écart du Crif
Richard Prasquier, le président de Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), gère calmement ses contradictions. Invité de Parlons Net, ce médecin de 62 ans a tenté d'expliquer comment on pouvait à la fois appeler à "ne pas importer le conflit du Proche-Orient en France", et proclamer son soutien sans réserves à l'action de l'armée israélienne à Gaza.
Seule concession au cours du "club de la presse" numérique de France Info : le président du Crif est revenu sur sa proclamation au Figaro, sans la moindre preuve, que "95% de la communauté juive de France est en accord avec la politique d'Israël et ce qu'entreprend son armée". Il souligne qu'il aurait dû se contenter de dire "la grande majorité des juifs de France", ce dont il se dit certain.
Depuis le début de l'attaque israélienne à Gaza, qui a fait plus de 1 100 morts à Gaza, Richard Prasquier tente de concilier ce qui, a priori, peut sembler inconciliable:
- Une solidarité inconditionnelle avec Israël, quel que soit son gouvernement et ses actions, sauf si, dit-il, l'Etat hébreu cessait d'être démocratique.
- Une action commune avec les représentants des musulmans de France et avec les pouvoirs publics pour calmer le jeu sur le sol français où il recense une montée des incidents à caractère antisémite.
Ce grand écart a jusqu'ici réussi.
Un engagement sioniste depuis mai 1967
Mais il refuse de mettre sur le même plan la manifestation qu'il a organisée en faveur d'Israël, au cours de laquelle le drapeau israélien fut largement déployé, avec les manifestations pro-palestiniennes favorables selon lui à un mouvement intégriste, le Hamas, dont il cite abondamment la Charte prônant la destruction d'Israël. Il dit ne pas comprendre comment des forces politiques de gauche peuvent manifester dans de tels cortèges.
Le seul moment où le débat mouvementé avec les journalistes se calme, c'est quand il retrace son parcours personnel, les raisons de son engagement sioniste -il assume le mot, même s'il a aujourd'hui "mauvaise presse"- en mai 1967, alors que la survie d'Israël lui semblait en jeu. Et de citer Raymond Aron pour les raisons du lien entre un juif français et Israël.
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