VOCOMIXVSHOLLAND

GAZA (Reuters) - Les forces israéliennes ont pris position dimanche aux abords de la zone la plus peuplée de la bande de Gaza, où 14 combattants palestiniens et 12 civils ont été tués au 16e jour d'une offensive qui semble s'intensifier en dépit des appels cessez-le-feu.

Khaled Méchaal, chef politique du Hamas qui vit en exil à Damas, a écarté toute idée de trêve tant que l'Etat juif n'aura pas mis fin à cette opération et levé le blocus imposé au territoire depuis que le mouvement s'en est emparé, en juin 2007.

Une délégation du Hamas a entamé des discussions au Caire sur un plan de cessation des hostilités. Amos Gilad, haut fonctionnaire du ministère israélien de la Défense, est quant à lui attendu lundi en Egypte.

Résolu à mettre fin aux tirs de roquettes, Israël continue à ignorer la résolution du Conseil de sécurité de l'Onu appelant à la fin des hostilités.

Appuyés par des hélicoptères de combats, des fantassins et des blindés de Tsahal ont pénétré dans les quartiers sud et est de la ville de Gaza, où ils ont essuyé les tirs des combattants du Hamas.

"L'Etat d'Israël approche des objectifs qu'il s'est fixé", s'est félicité le Premier ministre Ehud Olmert devant les membres de son gouvernement, réunis pour étudier le passage éventuel à la "troisième phase" de l'opération.

Evoquant les tirs de roquettes du Hamas, le chef du gouvernement a réitéré son attachement au changement "de la situation dans le Sud en terme de sécurité".

Le bilan de l'offensive entamée le 27 décembre s'élève désormais à 868 morts côté palestinien et treize, dont trois civils, côté israélien.

Les combats de rue qui ont éclaté au sud-ouest de la ville de Gaza ont coûté la vie à dix activistes, selon des responsables médicaux palestiniens. Trois autres ont trouvé la mort dans un raid aérien, dit-on de même source.

MUNITIONS CONTROVERSÉES

Cinq femmes et un homme qui avaient regagné leurs domiciles de Beit Lahiya, dans le nord-est du territoire, pour se doucher, ont en outre été tués par des tirs de chars, rapportent des témoins. Une Palestinienne a été tuée à Nousseirat, dans le centre et une autre a trouvé la mort dans le pilonnage de deux villages du Sud, qui a provoqué l'incendie d'une quinzaine d'habitations, rapportent secouristes et des témoins.

Enfin, quatre membres d'une famille, dont l'un appartenait aux services de sécurité du Hamas, ont péri dans un raid aérien mené dans le Nord et un civil a été tué à Khan Younès, dans le Sud, selon des sources médicales qui font état de 50 blessés.

L'armée israélienne annonce en outre avoir visé une mosquée utilisée comme cache d'armes, ainsi que dix groupes de combattants, trois pas de tir de roquettes et le domicile d'une cadre militaire du Hamas.

Si les tirs de roquettes artisanales en direction de l'Etat juif se font plus rares, deux projectiles se sont encore abattus dimanche à Beersheba, à 42 km de la frontière avec la bande de Gaza, a fait savoir l'état-major israélien, qui ne signale aucune victime.

Tsahal affirme que des bataillons entiers de combattants du Hamas ont été anéantis. Khaled Méchaal a cependant affirmé que les attaques de Tsahal n'avaient abouti à rien et fait remarquer que les tirs de roquettes n'avaient pas cessé.

Les actions d'Israël ont suscité les critiques de la Croix-Rouge, des agences de l'Onu et des gouvernements de nombreux pays arabes et européens.

L'ONG de défense des droits de l'homme Human Rights Watch a accusé Israël d'employer des munitions au phosphore blanc qui, a-t-elle ajouté, risquent de causer de graves brûlures aux populations civiles.

Tsahal assure n'utiliser que des armes autorisées par le droit international et accuse le Hamas de se servir des civils comme de boucliers humains.

Sur le front diplomatique, la France, qui a joué un rôle phare dans l'élaboration du plan discuté au Caire, n'a pas perdu espoir de voir la résolution de l'Onu respecté à court terme.

"En ce moment se trouvent en Egypte le président palestinien Abou Mazen (le nom de guerre de Mahmoud Abbas) et trois représentants du Hamas. J'espère qu'ils se rencontreront", souligne le chef de la diplomatie Bernard Kouchner dans les colonnes du Parisien.

"Il faut au moins que les deux protagonistes, Israéliens et Egyptiens, travaillent ensemble. Après la médiation du président Sarkozy, ils ont commencé à le faire. Nous travaillons aussi à un retour d'observateurs européens à Rafah, à la frontière entre Gaza et l'Egypte. Pour le moment, l'Egypte et Israël ne l'acceptent pas, mais la levée du blocus de Gaza pourrait comporter une présence internationale."