Le Golfe en effervescence : La garde haute de Washington
Et si le Bahreïn basculait ? Terrible et inimaginable scénario.
Sur les traces de l’amiral Mike Muller, le chef de l’état-major interarmées, parti en urgence en Arabie saoudite, au Qatar et aux Emirats arabes unis, le plus haut responsable de la diplomatie du Proche-Orient, Jeffrey Feltman, entame un long périple qui le conduira, en 10 jours (du 22 au 2 mars), au Qatar, au Koweït, à Oman, aux Emirats arabes unis et à Bahreïn pour «comprendre» et convaincre sur le «besoin vital de répondre aux appels à des réformes sociales, politiques et économiques de façon pacifique, transparente et en prenant en compte toutes les sensibilités».
Le sentiment d’inquiétude prévaut en Amérique et dans les monarchies du Golfe qui font front commun autour de Manama. Et si le Bahreïn basculait ? Terrible et inimaginable scénario.
L’Amérique qui se déclare «stupéfaite» par la rapidité de la vague de protestation désormais circoncise aux frontières (Yémen, Bahreïn) de l’Arabie séoudite, veut se rassurer et rassurer sur l’indéfectibilité de son engagement avec ses alliés traditionnels dans cette région .
Il est clair, pour l’ancien diplomate et expert au centre de recherche Rand, David Aaron, que «ce qui peut être en jeu, c’est la capacité d’avoir des forces dans le Golfe pour rassurer nos alliés». Dans cette stratégie de dissuasion, la préservation de l’équilibre régional est vitale pour garantir les intérêts géostratégiques et économiques de l’Amérique. «Si nous perdons tout cela à cause des troubles, ce serait un coup terrible pour notre capacité à dissuader l’Iran», précise Aaron.
L’ombre pesante de l’Iran continue de hanter Washington et ses alliés traditionnels. Elle vaut les incohérences des réformes à géométrie variable fondée sur la fermeté exprimée dans l’épisode tunisois, la valse hésitation au feuilleton égyptien et, maintenant, le silence mortifère d’Obama face au génocide du peuple libyen.
Quant au Moyen- Orient, un appel à la sagesse et au dialogue suffirait amplement à la dynamique de stabilité dans la région.
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