LE VRAI VISAGE DE SARKO : La juge Prévost-Desprez accuse Nicolas Sarkozy d'avoir reçu de l'argent liquide des Bettencourt
PARIS (AP) - Un témoin de l'affaire Bettencourt affirme avoir assisté à des remises d'argent liquide à Nicolas Sarkozy, rapporte la juge Isabelle Prévost-Desprez, dans un livre à paraître jeudi. "Ce sont des allégations scandaleuses, infondées et mensongères", a réagi mercredi le palais de l'Elysée.
Dans "Sarko m'a tuer", des journalistes Fabrice Lhomme et Gérard Davet (éd. Stock), la magistrate de Nanterre évoque "la peur des témoins" qu'elle a auditionnés dans l'affaire Bettencourt avant d'en être dessaisie.
"L'un d'eux, hors procès-verbal, m'a dit qu'il avait vu des remises d'espèces à Sarko", a déclaré la juge Prévost-Desprez aux auteurs. Elle ajoute que l'infirmière de Liliane Bettencourt a confié à sa greffière: "J'ai vu des remises d'espèces à Sarkozy, mais je ne pouvais pas le dire sur procès-verbal".
Joint au téléphone par l'Associated Press pour vérifier l'exactitude des déclarations attribuées à la magistrate, Fabrice Lhomme a assuré que "tous les propos qui lui sont prêtés ont été relus et validés par elle".
Alors que commence la bataille pour 2012, ces déclarations sèment le doute sur le financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Elles abondent dans le sens du témoignage de Claire Thibout, l'ancienne comptable de Liliane Bettencourt.
Cette dernière affirme que Patrice de Maistre, le gestionnaire de fortune de la milliardaire, lui a demandé, en janvier 2007, 150.000 euros pour les remettre à Eric Woerth, alors trésorier de l'UMP. Claire Thibout dit n'avoir remis que 50.000 euros à M. de Maistre, par le truchement de l'héritière de L'Oréal, sans savoir ce que ce dernier avait fait de cette somme.
Interrogée mercredi sur les révélations de la juge Prévost-Desprez, la porte-parole du gouvernement Valérie Pécresse a ironisé: "C'est la femme qui a vu la femme qui a vu l'ours". "Il ne faut pas que l'approche de la campagne présidentielle soit l'occasion de toutes les dénonciations calomnieuses", a-t-elle sermonné lors du compte-rendu du conseil des ministres.
"Je pense que le timing est douteux et que la méthode l'est tout autant", a commenté Valérie Pécresse, en remarquant que "l'enquête dont il est question a eu lieu il y a plus d'un an".
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