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    Les Egyptiens sont massivement descendus dans la rue pour exiger l’annulation des accords de Camp David, en scandant « A bas Israël ».

Ils étaient des milliers les Egyptiens à manifester à El-Arich, dans le sud du pays, pour demander l’annulation des accords de Camp David, entre leur pays et le régime sioniste, première manifestation de ce genre depuis la chute du régime Moubarak. A travers leurs slogans, les Egyptiens ont exprimé leur colère et indignation envers ces accords signés en septembre 1978, avec la médiation des Etats-Unis, entre l’Egypte et Israël. Or, le peuple égyptien n’a jamais accepté cet accord qui a donc toujours manqué de légitimité populaire. A l’époque, la signature des accords de Camp David a même suscité la colère révolutionnaire du peuple égyptien ; le Président égyptien de l’époque Anouar Sadate a été tué, ainsi, par le lieutenant Khalid Islambouli. Ces accords prévoyaient en fait la vente du gaz et du pétrole à bas prix, presque gratuit, à Israël, autrement dit, un gaspillage des richesses nationales de l’Egypte. Les accords de Camp David ont infligé de grands préjudices au monde arabe et ils ont longtemps séparé l’Egypte de ce monde. Dans des conditions postrévolutionnaires actuelles où les Egyptiens réclament unanimement l’annulation des accords de Camp David et la fermeture définitive de l’ambassade israélienne au Caire, les responsables égyptiens semblent n’avoir d’autre choix que de prendre une décision à propos de cette revendication révolutionnaire de leur peuple. 33 ans après la signature d’un accord que le peuple égyptien trouve humiliant, les sentiments anti-israéliens sont toujours très forts en Egypte et le peuple voit en les responsables sionistes les occupants de la Palestine. C’est une réalité que les responsables du régime sioniste ont reconnu et s’en sont même inquiétés. D’autre part, les responsables égyptiens semblent être sous la pression des courants résidus de l’ancien régime qui insistent toujours sur la poursuite des rapports politico-économiques avec Israël, sans oublier les menaces américaines concernant un arrêt des aides annuelles à fonds perdu de 2 milliards de dollars. C’est pourquoi les actuels responsables du Caire hésitent à prendre cette grande et importante décision qui consiste à abroger les accords de Camp David. Cette question fait aussi de l'actualité dans les débats électoraux, l’ancien Ministre des Affaires étrangères Amr Moussa qui avait l’habitude de plaider pour le respect desdits accords et la persistance des relations avec le régime sioniste, tient à dire, aujourd’hui, que ces accords en sont que de lettre morte, et cela, pour obtenir le vote des électeurs. En tout cas, les accords de Camp David ont rendu possible au régime sioniste de réduire, durant trois décennies, ses forces sur la frontière égyptienne, économiser un budget militaire considérable qu’il dépensa, sans souci, au service de ses visées bellicistes au Liban et dans la bande de Gaza, mais aussi, pour implanter des colonies en Cisjordanie.