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Les Trabelsi mettent le grappin sur la Banque de Tunisie

La Banque de Tunisie (affectueusement appelée BT par les Tunisiens), était le dernier établissement bancaire du pays à ne pas être tombée entre les griffes des Trabelsi, du nom de l’épouse du président Ben Ali. Las, ce n’est plus le cas.

C’est un communiqué laconique émis le 4 avril 2008 qui a annoncé une bien mauvaise nouvelle : « Le Conseil (d’administration) a nommé Madame Alya Abdallah, Présidente Directrice Générale de la Banque de Tunisie. Le Conseil a délégué à Madame Alya Abdallah l’intégralité des pouvoirs qui étaient conférés à son prédécesseur ». Bien qu’ayant effectué toute sa carrière dans la banque, dame Alya jouit d’une piètre réputation. Ainsi, depuis le mois de mai 2003, elle occupait le poste de présidente du conseil d’administration de l’UIB, l’Union Internationale de Banques, qui appartient au groupe français Société Générale. Et avec quel brio ! Non seulement la pauvre UIB, pourtant dotée d’un remarquable réseau d’agences, n’a pas enregistré un seul bénéfice depuis des lustres mais en plus, elle pâtit de créances douteuses. À tel point que pour la première fois dans l’histoire bancaire tunisienne, l’un de ses commissaires aux comptes, en l’occurrence le cabinet Deloitte, a refusé de certifier les comptes de la banque pour 2006 !

Autre caractéristique d’Alya Abdallah : elle est l’épouse d’Abdelwaheb Abdallah, ministre des Affaires étrangères et actuel homme fort du régime tunisien. Acoquiné avec la première dame du pays, la vénéneuse Leila Ben Ali, Abdelwaheb Abdallah s’agite, avec sa protectrice qu’il manipule, dans les coulisses du pouvoir. Son objectif : ravir le poste stratégique d’Abdelaziz Ben Dhia qui fait office de ministre d’État, de conseiller spécial du Président et de porte-parole de la présidence. Ce qui fait craindre à certains qu’une fois dans le giron de Carthage, Abdallah se mette à reluquer méchamment le poste de Ben Ali en personne.

Il aura suffi que soit annoncée l’arrivée d’Alya Abdallah à la tête de la Banque de Tunisie (BT) pour qu’aussitôt les Trabelsi s’engouffrent dans son sillage. En un claquement de doigt, trois membres du conseil d’administration réputés pour leurs compétences professionnelles — Ilyès Jouini, enseignant à l’université Paris-Dauphine, Tijani Chelli et Abderazzak Rassaa, tous deux ministres sous Bourguiba — sont débarqués. Et, patatras boum boum, voilà que le glouton Belhassen Trabelsi rejoint le conseil de la BT. Frère de Leila Ben Ali et homme d’affaires, cet énergumène est également le patron de la compagnie aérienne Karthago Airlines dont Bakchich relate régulièrement les exploits et qui s’est spécialisée dans le syphonage de la compagnie nationale,Tunis Air. Au rythme où vont les choses avec les Trabelsi, parions que la vénérable Banque de Tunisie se portera très vite aussi mal que l’UIB du temps de la splendeur d’Alya Abdallah.



03/06/2008
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