Libye : l’absolu enlisement !
On est bien loin, aujourd’hui, du tintamarre guerrier des premières heures, quand planait, dans les médias occidentaux, la terrible menace d’odieux massacres de populations civiles, dans les villes tenues par ceux qui n’étaient encore présentés que comme des «manifestants». Aujourd’hui, le silence est de mise. Les combats continuent sur l’autre rive de la Méditerranée, mais la pause estivale est là, sans parler d’autres sujets qui accaparent notre attention. Parfois, une nouvelle fait surface, dans les menus déroulants des chaînes d’information et dans les pages des quotidiens: les rebelles subissent de lourdes pertes, dans la cité assiégée de Misrata, les frappes alliées réduisent à néant les moyens lourds de l’armée de Kadhafi, les hélicoptères français et britanniques entrent dans la danse, tel ou tel pilier du régime du colonel fait défection. Ou, comme ces derniers jours, les rebelles lancent une nouvelle offensive. En réalité, bien malin qui sait ce qui se passe sur le terrain. Et à quoi ressemble le terrain en question, d’ailleurs ! S’affronte-t-on en de violents combats de rues, pour le contrôle des villes, ou plutôt, dans des opérations "éclair", pour s’emparer de points stratégiques dans l’arrière-pays? Peut-on parler de batailles rangées ou ne s’agit-il que de vagues escarmouches entre de petits groupes désorganisés et mal armés? Autant de questions auxquelles personne n’est en mesure de répondre. Mais quoi qu’il en soit, l’attaque de l’OTAN en est à son quatrième mois, sans qu’une issue viable paraisse en vue. A ce rythme-là, il ne reste que deux solutions: négocier ou intervenir au sol. Au Kosovo, en 1999, confronté à la résistance acharnée d’une armée serbe qui savait que les bombardements de l’OTAN avaient à peine entamé ses capacités de combat, l’Occident avait opté pour la première solution. Mais cela n’avait été possible que parce que, de son côté, Slobodan Milosevic avait, lui aussi, été ouvert à cette éventualité, craignant, sans doute, d’être débordé par ses militaires. En Libye, si des tractations ont lieu en sous-main, et si, régulièrement, Washington, Londres et Paris laissent entendre qu’une solution négociée reste possible, on voit mal comment l’Alliance pourrait accepter de cesser les hostilités, sans un départ immédiat du colonel Kadhafi. Reste, alors, l’éternelle Arlésienne des opérations occidentales, depuis une vingtaine d’années: l’intervention terrestre. Mais celle-ci a-t- elle plus de chance d’aboutir que les frappes aériennes ? A ce stade, il y a lieu d’en douter.
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