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MAIS OU VA T ON : Un logiciel pour surveiller les salariés, légal? La Cnil sceptique...

Un logiciel pour surveiller les salariés, légal? La Cnil sceptique...

Le site joue sur la provoc' : surveillermonsalarié.com.

Le concept mise sur la polémique : vendre un logiciel qui permet à l'employeur de surveiller en permanence l'activité d'un salarié sur son ordinateur. Chaque seconde l'écran est scanné, captures d'écran à l'appui...

qui atterrissent dans la boite mail du patron.

Hier, le boss de surveillermonsalarié.com assurait au Post avoir eu l'aval de la Cnil, qui aurait jugé le logiciel "légal".

Mais ce mardi, la Cnil apporte un autre son de cloche sur Le Post...


1. "Vous avez droit à la vie privée"

"Je ne sais pas comment ce monsieur s'est renseigné mais nous n'avons aucune trace d'une demande de conseil pour cette société, ou alors il y a une erreur dans notre système", nous dit-on à la Cnil.

La Commission de l'informatique et des libertés n'ayant pas eu vent de ce dossier, difficile pour elle de se prononcer formellement. "Mais a priori, ça semble très intrusif et disproportionné de savoir à tout moment le contenu des messages", souligne-t-on.

"En droit français, on ne peut pas placer sous surveillance permanente un salarié dans sa journée de travail", explique la Cnil, confirmant ce qu'une avocate en droit du travail nous avait dit hier.

Et la Cnil de rappeler que tout salarié a droit à une vie privée sur son lieu de travail et qu'il existe le secret de la correspondance privée.

2. "Viol de la correspondance privée"


Hier, David Damour, boss de surveillermonsalarié.com, assurait que son logiciel était légal tant que le salarié était informé de son installation.

"Le problème c'est que, même quand vous rédigez des mails, le logiciel fonctionne et enregistre ce que vous tapez. C'est une violation de la correspondance privée, dès lors que le salarié indique dans son message que c'est personnel", explique la Cnil.

David Damour rétorquait que, dans le mail que recevrait le patron, il serait précisé l'heure des captures d'écran. "L'employeur ne doit pas les regarder si cela correspond à une pause", arguait-il.

Mauvaise pioche selon la Cnil qui souligne que, dans tous les cas, le logiciel scanne les messages, "violant le secret de la correspondance privée".

3. Le boss de surveillermonsalarié.com peut loquace...

Juste après le coup de fil de la Cnil, Le Post a contacté David Damour.

- "On a eu aucun souci pour avoir l'accord de la Cnil", répète-t-il.
- "Est-ce que vous pourriez nous prouver cet 'accord', nous envoyer la copie de documents par exemple ?"
- "Je n'ai aucune raison de vous les montrer."
- "Pourrait-on à défaut avoir les coordonnées de votre avocat pour en parler avec lui ?"
- "Non."
- "Au moins son nom ?"
- "Non, il ne veut pas être dérangé."

On n'en saura pas plus. David Damour se contentera de claironner : "J'affirme que c'est légal. Point."



05/10/2010
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