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Optimisme prudent au Proche-Orient après l'élection d'Obama

LE CAIRE (Reuters) - L'élection de Barack Obama à la Maison blanche a été accueillie au Proche-Orient avec un optimisme teinté de prudence.

"La région en attend beaucoup. Nous espérons qu'il contribuera aux efforts pour y apporter une paix permanente et juste", a déclaré le ministère égyptien des Affaires étrangères.

"Obama est un bon choix, parce qu'il cherche à changer la politique américaine dont nous avons souffert ces dernières décennies", estime de son côté Abdel Galil Mustafa, chef du mouvement d'opposition égyptien Kefaya.

Pour Thabet Salem, journaliste syrien en vue, le monde arabe doit se réjouir de l'élection du sénateur métis, "non pas parce qu'il a gagné mais parce cela signifie le départ du président George W. Bush, véritable sangsue, et de sa clique".

La politique proche-orientale de Bush a suscité, de la Syrie à l'Irak en passant par les territoires palestiniens et le Liban, un fort ressentiment et sa "guerre contre le terrorisme" a été interprétée comme une croisade déguisée contre l'islam.

Barack Obama aura pour tâche de 'réparer les pots cassés' par son prédécesseur au sein des mondes arabe et perse, tout en s'efforçant de convaincre ses compatriotes qu'il saura éviter une répétition du 11 septembre 2001.

ESPOIR ET SCEPTICISME DANS LA RUE

Gholamali Haddadadel, conseiller d'Ali Khamenei, chef suprême du régime iranien, classé par Bush comme appartenant à un "axe du Mal", juge que l'élection d'Obama est le constat d'échec de la politique de Bush.

"L'élection d'Obama expose l'échec de la politique américaine autour du globe : les Américains doivent changer leur politique pour se sortir du bourbier dans lequel Bush les a entraînés."

"Nous ne sommes pas pleinement optimistes, mais avec un véritable changement de la politique américaine, il y aurait moyen d'améliorer les relations bilatérales", confie pour sa part Ali Aghamohammadi, autre proche de Khamenei, tout en ajoutant : "Bien sûr, le lobby sioniste d'Amérique fera tout pour empêcher cela."

Espoir et scepticisme caractérisent généralement les réactions de l'homme de la rue au Moyen-Orient tandis qu'en Irak coexistent l'espoir et la crainte du rapide retrait des forces américaines promis par Obama.

"Je demande à Obama, en tant qu'Irakien, de tenir sa promesse sur le retrait des forces américaines. Nous n'avons pas besoin d'occupation ici", déclare ainsi le journaliste Baki Nakid.

Mais Oum Saba, une ménagère irakienne, jugerait l'éventuel retrait américain immoral. "Ils sont venus avec une mission. Ils doivent la remplir. La sécurité devra être totale à leur départ. Ils ne peuvent pas nous laisser dans ce état."

"IL EST DU CÔTÉ SIONISTE"

Pour Hossam Bahgat, un militant égyptien des droits de l'homme, la campagne électorale américaine a, en soi, contribué à réparer les dégâts causés à l'image des Etats-Unis par les huit ans de présidence Bush.

"On a donc un étrange sentiment d'accomplissement, mais en même temps, bien sûr, l'angoisse d'être très déçu lorsqu'il s'agira de notre région. Je crains qu'il ne doive prouver qu'il est un président fort, qu'il place les intérêts américains avant tout."

Nombre de commentateurs redoutent notamment que l'influence des partisans d'Israël à Washington ne bride la liberté de manoeuvre de Barack Obama dans sa diplomatie au Moyen-Orient.

Mohamed Faïad, un Gazaoui de 72 ans, attend d'Obama qu'il traite le peuple palestinien avec équité. "Je ne le connais pas. Les choses sont encore floues actuellement. On ignore s'il suivra la politique de son prédécesseur en s'inclinant devant le lobby juif."

"C'est un changement pour le meilleur en Amérique mais quel bien cela nous apportera-t-il? Il est du côté sioniste. Cela ne nous fera aucun bien", prédit pour sa part Rabié Abdel Halim Ahmed, un ouvrier du bâtiment cairote.

POSITION DIFFÉRENTE DE BUSH ET MCCAIN

Seuls les responsables israéliens veulent croire à la continuité entre la politique de l'administration Bush et celle d'Obama, bien qu'ils se méfient de la quête de changement du sénateur métis.

"Nous ne doutons pas que la relation spéciale entre Israël et les Etats-Unis se poursuivra et se renforcera sous l'administration Obama", a déclare le Premier ministre israélien sortant Ehud Olmert.

Sa ministre des Affaires étrangère, Tzipi Livni, et le leader de l'opposition de droite, Benjamin Netanyahu, ont formulé des commentaires analogues.

Comme son colistier et désormais vice-président Joe Biden, Barack Obama a dû emprunter le passage obligé de la politique américaine en affirmant son attachement indéfectible à la sécurité d'Israël.

Mais, contrairement à son rival républicain John McCain, il n'a pas évité l'étape de Ramallah lors de sa visite au Proche-Orient en juillet. Il a déclaré que, contrairement à Bush, il n'attendrait pas la fin de son mandat pour s'attaquer au règlement du conflit israélo-palestinien.

Et, selon un dirigeant palestinien, sa position serait sensiblement différente de celle, très pro-israélienne, de Bush et de McCain.



05/11/2008
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