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PRIX DE ILS NE RESPECTENT TOUJOURS PAS LES LOIS INTERNATIONALES

GAZA (Reuters) - Des quartiers entiers sont en ruines et des milliers de Palestiniens sont à la rue après trois semaines de bombardements dévastateurs de l'armée israélienne.

Mais l'aide financière étrangère abonde et ce devrait être une aubaine pour Anouar al Sahabani, un entrepreneur gazaoui qui emploie en temps normal une centaine d'artisans et d'ouvriers.

Au lieu de ça, il est là, assis chez lui, amer et remonté. Non pas à cause des blessures qu'il a subies au premier jour de l'attaque israélienne, mais parce qu'il est frustré d'être privé des matériaux indispensables pour commencer à reconstruire.

Israël ne laisse pas entrer le ciment, les tuyaux de métal et d'autres matériaux de construction, au motif que le Hamas pourrait en détourner la destination pour fabriquer des armes.

"Les combats ont cessé il y a une semaine, mais les gens dorment encore à la belle étoile. Nous aurions dû entamer la reconstruction le jour-même où la guerre a cessé. Mais les fournitures manquent", se lamente Sahabani.

"Je suis triste et en colère", confie-t-il en expliquant que ses ouvriers sont, comme lui, désoeuvrés.

Quant aux sans-abri victimes de la guerre, ils campent parmi les ruines des habitations détruites par les bombardements israéliens, tentant de se protéger tant bien que mal du froid avec des planches et des bâches de plastique.

"Dieu seul sait ce qu'il va advenir d'eux", dit Sahabani. "Cela fait deux ans maintenant que nous n'avons pas été en mesure de construire", ajoute-t-il, rappelant que le blocus israélien remonte au printemps 2007.

"TROIS ANS POUR TOUT RÉPARER"

De l'autre côté de la ville de Gaza, dans son bureau surplombant le port de pêche, Nabil al Zaïm, principal importateur de ciment du territoire, compatit. "Mais nous n'avons pas de matériaux de base."

Il dit n'avoir pu importer qu'une infime partie des besoins depuis que le coup de force du Hamas à Gaza a déclenché en juin 2007 la mise en quarantaine du territoire par Israël.

Peter Lerner, responsable du commerce avec Gaza au ministère israélien de la Défense, souligne que l'Etat juif laisse entrer l'aide humanitaire vitale.

Mais, dit-il, il continuera à bloquer le ciment tant qu'il n'aura pas l'assurance qu'il ne servira pas au Hamas pour édifier des bunkers. De même pour les conduits métalliques, qui serviraient, selon lui, à fabriquer des roquettes artisanales.

Alors que le cessez-le-feu intervenu le 18 janvier après 22 jours de bombardements reste fragile, Israël a ajouté cette semaine une condition pour lever son embargo : la libération du soldat Gilad Shalit, enlevé en juin 2006 par des activistes de Gaza.

Pour John Ging, directeur de l'Agence de travaux et de secours des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), la priorité est au contraire de laisser entrer immédiatement les matériaux destinés à la reconstruction. "C'est le problème numéro un", assure-t-il.

Selon Zaïm, même en cas de levée de l'embargo, cela prendrait des années de faire venir la quantité de ciment nécessaire : "Il nous faut 8.000 tonnes par mois et, même à ce rythme, il faudrait trois ans pour tout réparer."

La Banque mondiale estime à 240 millions de dollars le montant des projets de développement gelés à Gaza en raison du blocus des matériaux de construction et à 42.000 le nombre d'ouvriers dont cela a entraîné la mise à pied.

"GILAD SHALIT DOIT D'ABORD RENTRER"

Tout au long des 45 kilomètres de côte de l'étroite bande de terre surpeuplée, les chantiers de construction engagés avant la guerre restent en plan. Un silence pesant règne dans ces maisons à moitié bâties.

Même avant que 5.000 habitations aient été détruites par l'offensive israélienne, qui a causé des dégâts estimés à deux milliards de dollars, les besoins de Gaza en logements étaient énormes en raison de la démographie galopante.

"Ce n'est tout simplement pas acceptable qu'au XXIe siècle un million et demi de gens soient pris en otages", s'indigne Zaïm, en estimant que les raisons de sécurité invoquées par Israël ne sont qu'un "prétexte".

Sahabani est d'accord : "Israël invente des prétextes. A l'heure actuelle c'est le Hamas. Avant c'était Yasser Arafat."

Les responsables des Nations unie ont dénoncé le caractère illégal du blocus israélien, le présentant comme une "punition collective".

Mais, a moins de deux semaines des élections en Israël, le ministre israélien des Infrastructures, Binyamine Ben-Eliezer, a douché tout espoir d'une levée du blocus.

"Que personne ne se fasse d'illusions : nous n'allons pas ouvrir les points de passage à autre chose qu'aux denrées humanitaires essentielles.

"Qu'ils disent ce qu'ils veulent. Nous n'avons pas l'intention d'ouvrir les points de passage avant que Gilad Shalit revienne à la maison."



29/01/2009
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