PRIX "DES PROFITEURS": L'affaire des notes de frais fait une 1e victime en Grande-Bretagne
LONDRES - Le scandale des notes de frais qui éclabousse toute la classe politique britannique a fait une première victime: Shahid Malik, secrétaire d'Etat à la Justice, a démissionné à la suite d'informations selon lesquelles il paierait un loyer très inférieur aux prix du marché pour une résidence.
Malik est le premier membre du gouvernement de Gordon Brown victime du scandale sur les avantages financiers indus de l'"establishment" politique qui touche travaillistes, conservateurs et libéraux-démocrates.
Le Premier ministre a demandé à son conseiller Philip Mawer, chargé de superviser les actions ministérielles, d'enquêter sur des allégations parues dans la matinée dans le Daily Telegraph.
"En attendant le résultat de cette investigation urgente, Shahid Malik démissionne de ses fonctions", a précisé le porte-parole de Gordon Brown.
Selon le Telegraph, Malik a réclamé l'an dernier le remboursement par l'Etat de plus de 23.000 livres sterling (34.990 dollars) pour son domicile londonien alors qu'il disposait d'une maison de trois chambres dans sa circonscription du Yorkshire pour un loyer modique de moins de 100 livres par semaine.
L'intéressé affirme pour sa défense avoir respecté les règles parlementaires sur le défraiement pour ses dépenses et reproche au journal des informations erronées.
Ulcéré par les révélations sur les notes de frais de Westminster, l'électorat pourrait bien sanctionner la classe politique lors des élections européennes et locales du 4 juin dont le Parti travailliste devrait acquitter la note la plus salée.
Loin de l'image d'apathie qui leur est traditionnellement associée, le remboursement sur fonds publics de frais engagés à titre privé par des députés provoque une rare colère parmi les électeurs.
"Pour moi, c'est tout à fait révoltant. Nous en parlons beaucoup avec mes collègues et mes amis, nous nous sentons tous trahis", explique Dave Prior, 60 ans, qui dirige une entreprise de drainage dans le centre de l'Angleterre. "Le Parti travailliste ne contrôle plus rien", ajoute-t-il.
PLUS BAS HISTORIQUE
Des trois principales forces politiques du royaume, le Labour, au pouvoir depuis 1997, en souffre le plus dans les sondages et aborde dans le rouge les prochaines élections européennes et locales, dernier rendez-vous électoral avant les prochaines législatives prévues dans l'année à venir.
Lançant jeudi la campagne européenne du Labour dans une école proche de Derby, le Premier ministre s'est brièvement écarté du texte écrit de son discours pour annoncer la suspension d'un ancien ministre accusé d'avoir réclamé à tort le remboursement de 16.000 livres sterling (18.000 euros) sur un emprunt.
Selon un sondage YouGov que publie vendredi le quotidien The Sun, la cote du Labour est tombée à un plus bas historique de 22% d'intentions de vote pour des élections législatives; les Conservateurs de David Cameron sont donnés à 41%, un score qui leur assurerait une vaste majorité au Parlement.
Alistair Darling, chancelier de l'Echiquier, Jack Straw, ministre de la Justice, John Hutton (Défense) et Jacqui Smith (Intérieur) seraient ainsi battus dans leurs circonscriptions.
Pour les européennes, les intentions de vote diffèrent sensiblement: le Parti conservateur n'est crédité que de 29%, en recul de près de neuf points en une semaine. Le Labour à est à 20%, talonné par les libéraux démocrates (19%).
L'UKIP, Parti de l'indépendance du Royaume-Uni hostile à l'Union européenne, obtiendrait lui 15% des suffrages, score qu'il avait enregistré aux européennes de 2004.
Des commentateurs estiment que le Parti national britannique (BNP), qui n'a jamais fait élire l'un des siens au Parlement européen, pourrait bénéficier cette année du discrédit qui frappe la classe politique et du chômage croissant, susceptible de détourner à son profit une partie de l'électorat ouvrier du Labour.
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