Selon Moscou, le prétexte d’une telle ingérence ne repose que sur des hypothèses qui ne sont étayées par aucune enquête indépendante minutieuse sur l’emploi de l’arme chimique dans la banlieue de Damas le 21 août.

La réaction de la communauté internationale et de certains Etats à l’emploi d’armes chimiques doit s’inscrire dans un cadre juridique strict, a déclaré le 5 septembre le porte-parole du ministère russe des AE Alexandre Loukachevitch :

« Le gouvernement de Bachar al-Assad a plus d’une fois exclu l’emploi d’armes chimiques contre son peuple en assurant la communauté mondiale qu’il s’acquittait des engagements pris en vertu du protocole de Genève de 1925. La Syrie a adhéré au document. Les Etats-Unis se sont réservé lors de sa ratification le droit d’employer les substances toxiques contre « tout Etat ennemi ou ses alliés » violant les clauses du protocole. »

Il s’agit du Protocole de Genève sur la prohibition de l’emploi à la guerre de gaz asphyxiants, toxiques et similaires, ainsi que de toute matière analogue, en date du 17 juillet 1925. C’est l’un des documents fondamentaux interdisant l’emploi de moyens barbares d’extermination.

Les Etats-Unis ont violé les premiers ce protocole pendant la guerre au Vietnam. Le Pentagone menait entre 1961 et 1971 une guerre chimique d’envergure contre le Vietnam en dispersant « Agent Orange » sur d’immenses territoires. D’après les statistiques très incomplètes, plus de 4 millions de personnes ont été tombées victimes des armes chimiques.

Les munitions de combat chimiques ont été pour la première fois employées par les troupes allemandes en 1915 contre la ville belge d’Ypres. L’humanité lutte depuis cette époque pour prohiber et éliminer les armes chimiques.