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Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a estimé que le transfert prochain du commandement des opérations militaires internationales en Libye à l'Otan allait mettre la France "hors circuit", qualifiant ce développement de "positif".
L'intervention de la coalition en Libye a provoqué de nouvelles tensions dans les relations entre Paris et Ankara, déjà tendues de manière chronique par l'opposition systématique de la France à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.

M. Erdogan a dénoncé les "amis occidentaux" qui "brouillent les esprits au sujet de l'opération en Libye et emploient des expressions très déplacées telle que croisade, ce qui provoque des interrogations" sur leurs intentions.

Le ministre français de l'Intérieur Claude Guéant avait en début de semaine rendu hommage au président Nicolas Sarkozy, "qui a pris la tête de la croisade pour mobiliser le Conseil de sécurité des Nations unies, et puis la Ligue arabe et l'Union africaine".

Le président turc Abdullah Gül s'est lui aussi félicité vendredi à Libreville où il est en visite officielle que "la tâche principale" en Libye soit aux "mains de l'OTAN", tout en demandant au leader Mouammar Kadhafi de quitter le pourvoir.

"Le président Kadhafi devrait autoriser le changement, devrait permettre ce changement et donc se retirer", a affirmé M. Gül lors d'une conférence de presse.

"Désormais, la tâche principale est aux mains de l'Otan et ça c'est une bonne chose", a-t-il ajouté en réponse à une question sur la création d'un comité de pilotage pour les opérations en Libye.

Hier, les pays de l'OTAN se sont mis d'accord pour lancer le processus qui leur permettra de prendre le relais de la coalition lundi ou mardi.

L’OTAN prend donc en main le commandement de l'intervention militaire en Libye et assume ainsi la responsabilité pour la zone d'exclusion aérienne.

Les 28 pays membres de l'Otan remplacent ainsi la coalition menée par la Grande-Bretagne, la France et les États-Unis jusque là.