Sarkozy au Maroc: Le Maroc a-t-il besoin d'un TGV ?
Les Marocains sont partagés, alors que Nicolas Sarkozy effectue, depuis jeudi, une visite, à grande vitesse, au royaume chérifien, pour lancer les travaux du TGV Tanger-Casablanca, via Rabat, un contrat remporté dans des conditions tout sauf transparentes par les entreprises françaises. Il y a, d'un côté, la version officielle, qui se félicite de ce débarquement de modernité technologique, sur le sol marocain ; qui applaudit à cet investissement massif en infrastructure qui créera des emplois ; qui dispose d'une réponse toute prête aux détracteurs du projet, quasiment, accusés de racisme à vouloir priver les Marocains des bienfaits d'un TGV qui a changé la géographie européenne et de quelques autres pays, comme la Corée du Sud ou la Chine. Mais il y a la face cachée : un contrat attribué à la France, en 2007, sur forcing de Nicolas Sarkozy, afin de compenser la perte de la vente d'avions "Rafale", au profit du F-16 américain. Et puis, il y a le coût. Les blogueurs marocains relèvent que le prix initial, prévu, à deux milliards d'euros, est passé, aujourd'hui à… trois milliards, soit 50% de plus. Le financement s'est, lui aussi, transformé en parcours du combattant, avec, en particulier, un véto allemand à un prêt de la Banque européenne d'investissements, en raison de l'absence d'appel d'offres, qui aurait permis aux entreprises allemandes de concourir. Enfin, nombreux sont ceux qui se posent la question de l'utilité d'une telle ligne coûteuse, à grande vitesse, dans un pays, où un tiers de la population reste analphabète, où le pouvoir d'achat de l'immense majorité de la population l'exclura des prix des billets du TGV, même, fortement, subventionnés, comme ça sera le cas. Surtout, au moment où, à l'occasion du récent anniversaire du TGV, en France, la presse s'est fait l'écho d'interrogations sur le rapport coût-impact de ces TGV, devenus, emblématiques de la technologie française. Le TGV que Sarkozy veut offrir au Maroc est, donc, un TGV opaque, et dont l'utilité publique n'est pas évidente. N’est pas évidente, non plus, l’utilité de la visite présidentielle. D'autant que les Marocains, très connectés, sur l'actualité française, savent bien que c'est un «lame duck» Président, comme disent les Américains, pour un chef de l'Etat, en fin de mandat, c'est-à-dire, un Président «canard boiteux», aux pouvoirs, sérieusement, diminués, qui leur rend visite.
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