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Sous le feu russe, la Géorgie retire ses troupes et appelle au cessez-feu

TBILISSI (AP) -- Sous le feu russe qui s'est encore intensifié, le gouvernement géorgien a annoncé dimanche le retrait de ses forces d'Ossétie du Sud, deux jours après avoir lancé une vaste offensive pour tenter de reprendre le contrôle de la région séparatiste. Tbilissi est prête à entamer des négociations «immédiates» en vue d'un cessez-le-feu avec Moscou, qui conteste cependant la réalité du retrait géorgien.

Pour la première fois depuis le début des combats, l'aviation russe a pris dimanche pour cible Tbilissi, bombardant par deux fois une usine aéronautique à la périphérie de la capitale géorgienne, où sont construits des avions d'armes Sukhoï-25. Les pistes de l'usine ont été endommagées, mais il n'y a pas eu de victimes, selon le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Chota Outiachvili.

Les raids de l'aviation russe se sont produits sur la zone de l'aéroport une demi-heure tout juste avant l'arrivée des ministres français et finlandais des Affaires étrangères, Bernard Kouchner et Ilkka Kanerva, qui se rendent en Géorgie pour tenter une médiation, a rapporté le président géorgien Mikhaïl Saakachvili.

Les diplomates se sont rendus sur place pour tenter de mettre fin au conflit, avant qu'il ne se propage dans tout le Caucase, une région en proie à de vives tensions ethniques. Mais on ignore dans quelle mesure les envoyés internationaux pourront faire pression ou inciter à un règlement de la crise. On ignore également quelle sera l'influence de l'opinion publique internationale.

Les bombardements russes se sont poursuivis dans la soirée malgré l'appel au cessez-le-feu. Selon un site web d'informations, Géorgie Civile, qui cite le ministère de l'Interieur, des appareils russes sont largué des bombes qui sont tombées en secteur inhabité, près de l'aéroport de Tbilissi vers 19h locales (15h gmt). On ne signalait pas de victimes.

Parallèlement, Tskhinvali, capitale d'Ossétie du Sud, a été soumise à un important barrage d'artillerie. En définitive, les forces géorgiennes ont dû se rédéployer à l'extérieur de la capitale, puis se retirer d'Ossétie du sud face à cette intensification de «l'agression» russe à une «échelle sans précédent», selon le chef du Conseil de sécurité de Géorgie, Alexandre Lomaïa.

Le retrait de Tskhinvali contribuera à ouvrir un couloir humanitaire pour évacuer les blessés, a-t-il ajouté. Selon des réfugiés qui ont fui les combats, la ville est en ruines, et jonchée de cadavres. L'ambassadeur de la Russie auprès de l'OTAN, Dimitri Rogozine, parlait samedi d'un ville détruite à «98%». La Russie fait état de plus de 2.000 morts en Ossétie du Sud depuis vendredi, mais aucun bilan n'a pu être établi de source indépendante.

A Tbilissi, le président géorgien Mikhaïl Saakchvili, qui a décrété samedi la loi martiale pour une durée de 15 jours, a décrété dimanche le cessez-le-feu, selon le ministère géorgien des Affaires étrangères. La Géorgie est disposée à «entamer immédiatement des négociations avec la Fédération russe sur un cessez-le-feu et l'arrêt des hostilités».

Moscou en a été notifié, mais le ministère russe des Affaires étrangères a contesté la réalité du retrait des forces géorgiennes. A New York, où le Conseil de sécurité des Nations unies n'est toujours pas parvenu à se mettre d'accord sur une déclaration commune, l'ambassadeur russe Vitaly Chourkine a toutefois déclaré que Moscou est «prêt à mettre fin à la guerre».

Quant aux Géorgiens, «ils sont prêts à des pourparlers immédiats avec la Fédération russe», a confirmé le sous-secrétaire général de l'ONU chargé des Affaires politiques, Lynne Pascoe. Le «couloir humanitaire» pour les civils, soldats et réfugiés devrait faciliter les négociations, a-t-il estimé.

A Bruxelles, le sécrétaire général des Nations unies Jaap de Hoop Scheffer a dénoncé la violation par la Russie de «l'intégrité territoriale» de la Géorgie et l'utilisation d'une force «disproportionnée». Il a exhorté les protagonistes à un arrêt «immédiat» des combats, tout comme la présidence de l'Union européenne qui ne peut «pas accepter» ce conflit ni les «massacres» en Ossétie du Sud, a souligné le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner.

Alors que le président Nicolas Sarkozy multipliait les contacts pour tenter de rapprocher les positions, le chef de la diplomatie française était attendu dimanche soir dans la région à Tbilissi puis à Moscou lundi, pour présenter au nom de la présidence française de l'Union européenne un «plan de sortie de crise» fondé sur «trois principes: cessation immédiate des hostilités; retrait des forces sur leurs positions antérieures à celles du 6 août, assorti de formules d'accompagnement international; respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la Géorgie».



11/08/2008
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