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Plusieurs milliers de personnes ont manifesté, après la prière du vendredi devant le siège de l'Assemblée Constituante, pour réclamer l'application dans la nouvelle constitution de la Chariâ : "C'est l'unique et principale source de la législation en Tunisie" scandaient-ils.

Des vieux, des jeunes, des hommes et des femmes sont venus en masse devant l'ancienne chambre des députés, vendredi après-midi scandant de toutes leurs forces : "Le peuple voudrait que la Chariâ soit appliquée". Au centre, une scène avait été spécialement installée. Plusieurs personnes se sont relayées au micro. Parmi eux, Mokhtar Jebali qui a scandé haut et fort : "Allahu Akbar" avant d'ajouter : "C'est un grand jour ! Nous sommes venus ici pour demander aux décideurs d'appliquer la Chariâ. Avant la révolution, les barbus et les voilées était traitées d'extrêmistes, de terroristes et de toutes sortes d'adjectifs blessants. Aujourd'hui, le fait que les partis islamistes soient vainquers en Tunisie, au Maroc, en Libye et en Egypte preuve que les peuples sont malgré tout attachés à l'Islam. Les ennemis de la religion ont vu un Tsunami s'abattre sur eux. Nous n'avons rien à cacher, nous voulons l'application de la Chariâ".

Adel Almi qui a rejoint la manifestation quelques minutes plus tard a déclaré qu'il est anormal qu'un peuple se dit attaché à l'Islam mais qu'il ne l'applique pas! C'est notre droit de demander l'application de la Chariâ".

En face, des femmes, qui portaient le voile ou le Niqab, étaient venues nombreuses réclamant elles aussi la même chose. Plusieurs jeunes portant des dossards s'occupaient de l'organisation et demandaient aux passants de ne pas bloquer la circulation. Sur les pancartes et banderoles brandies, on pouvait lire : "Le Coran est notre constitution", "La Tunisie est un pays musulman, non à la laïcité", "L'Islam et la Femme = Liberté + Dignité + Egalité".

Des jeunes étaient appelés par les organisateurs à réciter quelques verset du Coran suivis ensuite par des chants des manifestants qui scandaient haut et fort : "Peuple champion l'Islam est la solution".

Parmi les manifestants, il y avait un jeune homme qui fait partie des sit-inneurs du siège de la télévision nationale il dit : "Nous ne quitteront pas les lieux tant que la télévision nationale ne change pas. Lorsque Krichen a été agressé, ils n'ont pas arrêté de crier au scandale mais quand un Chikh est tué, la nouvelle n'est reprise qu'une seule fois sans faire beaucoup de bruit. Quand le ministre de l'intérieur oblige une centaine de cadres à prendre leur retraite, en attendant qu'ils soient jugés, la télévision nationale n'en parle même pas. Mais je pense que le changement est imminent, à commencer par le staff des infos de 20H. D'ailleurs hier, le texte du téléjournal nous a été donné une demi-heure avant, et je l'ai publié sur Facebook. Il y a des gens qui nous soutiennent et nous aurons gain de cause bientôt".