Serge Dassault, maire-sénateur-avionneur-patron de presse, a-t-il distribué des enveloppes pleines de jolis billets pendant la campagne des municipales en mars 2008 ?
Mercredi 25 mars, Serge Dassault, maire de Corbeil-Essonnes, sera en tout cas entendu à ce sujet par le Conseil d’Etat.
C’est la deuxième fois en un an que Bruno Piriou, chef de file de l’opposition et ex candidat PC à la mairie de Corbeil, conteste l’élection (que Dassault a remportée à 170 voix près) devant la justice. La première fois, c’était devant le Tribunal Administratif de Versailles, et à la surprise générale du clan Piriou, le demandeur s’était fait rembarré.
Depuis mars 2008, Piriou dénonce entre autres des « achats de voix » et « des pressions exercées sur les électeurs ». Achats de voix ? Des témoignages, mais aussi de nombreux articles du Canard Enchaîné et du Parisien, ainsi qu’une série d’émissions de « Là-bas si j’y suis » (Daniel Mermet, France Inter), l’ont montré. Manquaient cependant au dossier des preuves à valeur juridique. Que Bruno Piriou s’est procurées. Cinq trentenaires ex loulous des Tarterêts, dont certains viennent de déposer plainte contre la société de protection et de sécurité privée (SPSP) [1] , ont accepté de témoigner au procès. Et ont fourni le recours de pièces d’identité et de cinq lettres soigneusement rédigées et signées, où sont racontées dans le détail les « méthodes de Dassault ».