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Kimberly Rivera s'était réfugiée au Canada en 2007 après deux semaines de congé pour ne pas retourner en Irak où elle avait déjà servi pendant un an. Les autorités canadiennes ont ordonné mercredi son renvoi aux Etats-Unis, où cette mère de trois jeunes enfants risque la cour martiale et 5 ans d'emprisonnement.

Même si Kimberley Rivera invoquait des motifs humanitaires pour ne pas être expulsée vers les Etats-Unis, la Commission de l’immigration et du statut de réfugié maintient donc son départ pour le 27 janvier. La jeune femme, qui vient de donner naissance à son troisième enfant il y a six semaines, avait pourtant expliqué qu’elle risquait de se retrouver en prison et d’être séparée de ses jeunes enfants au retour dans son pays natal.

Malgré toutes ses difficultés, la femme soldat ne regrette pas sa décision d’avoir profité d’un congé pour ne pas retourner à Bagdad. Garde pendant plusieurs mois sur une base américaine, elle avait été profondément choquée par l’attitude des forces armées américaines envers la population civile.

Comme elle, cinq autres déserteurs américains risquent l’expulsion du territoire canadien d’ici fin janvier. Selon l’organisation « Résistants à la guerre », qui défend leurs droits, le gouvernement du Canada accélère actuellement les procédures à leur encontre. En fait, les autorités canadiennes craindraient que l’opposition se mobilise en leur faveur, et elles profitent donc de la fermeture temporaire du Parlement. De plus, une cour fédérale doit se prononcer en février prochain sur la légalité de l’expulsion d’un des déserteurs. Cela pourrait faire jurisprudence pour les autres.

Environ deux cents déserteurs américains se seraient réfugiés au Canada, dont beaucoup dans la clandestinité. Un soldat déserteur a déjà été expulsé par Ottawa en 2008, et a ensuite été condamné à 15 mois de prison par une cour martiale.