Une religieuse syrienne : mensonges médiatiques et réalités de terrain
Nous publions à présent un extrait d’une longue analyse de la situation syrienne par Mère Agnès-Mariam de la Croix – mise en ligne le 15 août.
Dans un premier écrit – publié le 1er mai dernier – Mère Agnès-Mariam, religieuse catholique de l’église grecque melkite de Syrie – de nationalité franco-libanaise, avait déjà dénoncé la désinformation médiatique, et au premier chef celle véhiculée par les télés satellitaires arabes comme al-Jazeera ou al-Arabiya, ou encore Barada TV, chaîne proche des opposants syriens radicaux et financée grassement par le Département d’Etat américain, sans oublier bien sûr les Américains de CNN et les Britanniques de BBC News, qui tous, sur la Syrie, « évoluaient en parfaite harmonie idéologique avec les aréopages du net : les leurs propres ainsi que Facebook, Tweeter, Youtube », ces réseaux étant relayés par la presse écrite en ligne.
La religieuse pointait, dès cette époque (Infosyrie était encore dans les limbes au début des événements) la non fiabilité des sources de l’ « information » distillée en Occident sur la Syrie : des SMS envoyés clandestinement à partir de téléphones portables aux chaînes satellitaires, dont certaines n’hésitaient pas à promettre des rétributions à leurs « correspondants improvisés » : Mère Agnès-Mariam a personnellement reçu des témoignages de jeunes chrétiens syriens en ce sens.
Et puis, bien sûr, elle dénonçait les ingérences étrangères dans la crise syrienne, et notamment la collusion entre le clan libanais Hariri et les Américains.
Mère Agnès-Mariam produisait une suite de témoignages sur la réalité de trafics d’armes en provenance du Liban et à destination des « insurgés radicaux », et décrivant notamment leurs agissements – et leur équipement – à Homs.
Guerre religieuse : l’inquiétant scénario de Mhardeh
Dans ce second texte dont nous présentons un large extrait – Mère Agnès-Mariam revient sur l’alliance funeste – pour la Syrie et bien au-delà de ses frontières – « entre les grandes puissances et des mouvements armés fondamentalistes ».
Les grandes puissances, ce sont of course les Etats-Unis, mais aussi, hélas, la France de Sarkozy qui a, dans cette histoire, sacrifié des liens culturels anciens avec la Syrie.
La religieuse rappelle à ce propos que la visite des ambassadeurs américain et français auprès des insurgés de Hama « a été vécue chez nous comme une démarche injustifiable ».
Et les fondamentalistes, ce sont bien sûr ces groupes armés (par des factions libanaises, notamment) dont Mère Agnès-Mariam, s’appuyant sur des témoignages d’amis locaux, décrit les agissements à Hama et dans des localités du gouvernorat comme Mhardeh, petite ville de population grecque orthodoxe, et assaillie, le 1er août dernier, par des centaines de jeunes hommes armés, qui ont mis la ville en coupe réglée : à Mhardeh, les forces de police sont en nombre insuffisant et bientôt ce sont les habitants qui doivent résister, à coups de fusil, aux agresseurs, finalement repoussés.
Le scénario – de conflit communautaire – se reproduit au même moment dans le village chrétien de Sqailbiyyeh et de façon moins directement violente, jusque dans une grande ville moderne comme Damas, selon Mère Agnès-Mariam.
Dans l’esprit de dialogue et de réconciliation qui lui tient très à coeur, la religieuse a organisé, le 30 mai, au monastère Saint-Jacques de Qâra, une rencontre entre chrétiens et opposants sunnites, alaouites, kurdes et druzes, réunion qui a accouché d’un communiqué commun dénonçant les manipulations médiatiques et l’ingérence étrangère, soulignant la justesse des revendications de l’opposition, et prônant en conséquence un « dialogue confiant et serein, sans compromission avec les erreurs passées ».
Mère Agnès-Mariam se veut malgré tout plutôt raisonnablement optimiste : « La Syrie, dit-elle, est loin de l’effondrement », les foyers d’antagonismes confessionnels ont été « isolés et contrôlés » et la fragile harmonie de la « mosaïque » syrienne a été jusqu’à présent maintenue tant bien que mal par le régime baasiste, dont la religieuse déplore néanmoins le caractère longtemps « totalitaire et corrompu ».
Mais Mère Agnès-Mariam salue la « saine autocritique à l’oeuvre » actuellement, qui s’exprime par de nouvelles lois promulguées et des réformes mises en route.
Dans la dernière partie de son texte, la religieuse revient rapidement sur l’histoire et la situation présente des chrétiens d’Orient, et les perspectives – inquiétantes – que leur ménage « l’entente désormais affichée entre les Etats-Unis et les Frères musulmans ».
Au total une contribution peu orthodoxe – si l’on peut dire – à l’analyse des événements de Syrie. Et l’on se pose la question : qu’aurait à répondre un Alain Juppé aux arguments de Mère Agnès-Mariam ?
Dans un premier écrit – publié le 1er mai dernier – Mère Agnès-Mariam, religieuse catholique de l’église grecque melkite de Syrie – de nationalité franco-libanaise, avait déjà dénoncé la désinformation médiatique, et au premier chef celle véhiculée par les télés satellitaires arabes comme al-Jazeera ou al-Arabiya, ou encore Barada TV, chaîne proche des opposants syriens radicaux et financée grassement par le Département d’Etat américain, sans oublier bien sûr les Américains de CNN et les Britanniques de BBC News, qui tous, sur la Syrie, « évoluaient en parfaite harmonie idéologique avec les aréopages du net : les leurs propres ainsi que Facebook, Tweeter, Youtube », ces réseaux étant relayés par la presse écrite en ligne.
La religieuse pointait, dès cette époque (Infosyrie était encore dans les limbes au début des événements) la non fiabilité des sources de l’ « information » distillée en Occident sur la Syrie : des SMS envoyés clandestinement à partir de téléphones portables aux chaînes satellitaires, dont certaines n’hésitaient pas à promettre des rétributions à leurs « correspondants improvisés » : Mère Agnès-Mariam a personnellement reçu des témoignages de jeunes chrétiens syriens en ce sens.
Et puis, bien sûr, elle dénonçait les ingérences étrangères dans la crise syrienne, et notamment la collusion entre le clan libanais Hariri et les Américains.
Mère Agnès-Mariam produisait une suite de témoignages sur la réalité de trafics d’armes en provenance du Liban et à destination des « insurgés radicaux », et décrivant notamment leurs agissements – et leur équipement – à Homs.
Guerre religieuse : l’inquiétant scénario de Mhardeh
Dans ce second texte dont nous présentons un large extrait – Mère Agnès-Mariam revient sur l’alliance funeste – pour la Syrie et bien au-delà de ses frontières – « entre les grandes puissances et des mouvements armés fondamentalistes ».
Les grandes puissances, ce sont of course les Etats-Unis, mais aussi, hélas, la France de Sarkozy qui a, dans cette histoire, sacrifié des liens culturels anciens avec la Syrie.
La religieuse rappelle à ce propos que la visite des ambassadeurs américain et français auprès des insurgés de Hama « a été vécue chez nous comme une démarche injustifiable ».
Et les fondamentalistes, ce sont bien sûr ces groupes armés (par des factions libanaises, notamment) dont Mère Agnès-Mariam, s’appuyant sur des témoignages d’amis locaux, décrit les agissements à Hama et dans des localités du gouvernorat comme Mhardeh, petite ville de population grecque orthodoxe, et assaillie, le 1er août dernier, par des centaines de jeunes hommes armés, qui ont mis la ville en coupe réglée : à Mhardeh, les forces de police sont en nombre insuffisant et bientôt ce sont les habitants qui doivent résister, à coups de fusil, aux agresseurs, finalement repoussés.
Le scénario – de conflit communautaire – se reproduit au même moment dans le village chrétien de Sqailbiyyeh et de façon moins directement violente, jusque dans une grande ville moderne comme Damas, selon Mère Agnès-Mariam.
Dans l’esprit de dialogue et de réconciliation qui lui tient très à coeur, la religieuse a organisé, le 30 mai, au monastère Saint-Jacques de Qâra, une rencontre entre chrétiens et opposants sunnites, alaouites, kurdes et druzes, réunion qui a accouché d’un communiqué commun dénonçant les manipulations médiatiques et l’ingérence étrangère, soulignant la justesse des revendications de l’opposition, et prônant en conséquence un « dialogue confiant et serein, sans compromission avec les erreurs passées ».
Mère Agnès-Mariam se veut malgré tout plutôt raisonnablement optimiste : « La Syrie, dit-elle, est loin de l’effondrement », les foyers d’antagonismes confessionnels ont été « isolés et contrôlés » et la fragile harmonie de la « mosaïque » syrienne a été jusqu’à présent maintenue tant bien que mal par le régime baasiste, dont la religieuse déplore néanmoins le caractère longtemps « totalitaire et corrompu ».
Mais Mère Agnès-Mariam salue la « saine autocritique à l’oeuvre » actuellement, qui s’exprime par de nouvelles lois promulguées et des réformes mises en route.
Dans la dernière partie de son texte, la religieuse revient rapidement sur l’histoire et la situation présente des chrétiens d’Orient, et les perspectives – inquiétantes – que leur ménage « l’entente désormais affichée entre les Etats-Unis et les Frères musulmans ».
Au total une contribution peu orthodoxe – si l’on peut dire – à l’analyse des événements de Syrie. Et l’on se pose la question : qu’aurait à répondre un Alain Juppé aux arguments de Mère Agnès-Mariam ?
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