Affaire Ali Ziri le retraité Algérien mort après un contrôle de police à Argenteuil: non-lieu rendu
Dans son réquisitoire daté du 14 décembre 2011, le parquet avait également estimé que les policiers à l’origine de l’interpellation ne pouvaient pas être poursuivis. Ali Ziri avait été interpellé le soir du 9 juin 2009 avec un ami, Arezki Kerfali, 60 ans, à bord d’un véhicule que ce dernier conduisait. Fortement alcoolisés, les deux hommes avaient été transportés au commissariat d’Argenteuil et placés en garde à vue.
Ali Ziri, tombé dans le coma, était mort deux jours plus tard, à l’hôpital d’Argenteuil. Une première autopsie avait conclu que des problèmes cardiaques et l’alcoolémie étaient les causes du décès. Mais une contre-expertise avait révélé la présence d’une vingtaine d’hématomes dont certains larges de 17 cm.
Un rapport de la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) avait alors mis en cause la sincérité des déclarations des policiers impliqués dans le décès de Ali Ziri, estimant que ces derniers avaient fait un usage disproportionné de la force. Selon l’avocat de la famille d’Ali Ziri, Maître Stéphane Maugendre, c’est le recours à la technique du “pliage”, qui consiste à plier en deux quelqu’un en cas de rébellion, interdite dans la police depuis 2003 mais utilisée selon lui, par les fonctionnaires de la BAC lors de l’interpellation du retraité, qui est à l’origine de l’asphyxie.
“Le non-lieu est incompréhensible. Le juge n’a pas tenu compte de l’ensemble des expertises qui ont été ordonnées dans ce dossier”, a réagi aujourd’hui l’avocat, qui a fait appel de cette décision auprès de la Chambre de l’instruction. “S’il le faut, nous irons jusque devant la Cour européenne des Droits de l’homme”, a-t-il ajouté.Une ordonnance de non-lieu a été rendue dans l’affaire Ali Ziri, retraité algérien de 69 ans mort en juin 2009 après un contrôle de police à Argenteuil (Val-d’Oise). Dans son ordonnance datée du 15 octobre, le juge qui enquêtait sur les circonstances de la mort du retraité “n’a établi aucun acte de violence volontaire qui aurait été la cause directe ou indirecte du décès”, a-t-il précisé.
Ali Ziri, tombé dans le coma, était mort deux jours plus tard, à l’hôpital d’Argenteuil. Une première autopsie avait conclu que des problèmes cardiaques et l’alcoolémie étaient les causes du décès. Mais une contre-expertise avait révélé la présence d’une vingtaine d’hématomes dont certains larges de 17 cm.
Un rapport de la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) avait alors mis en cause la sincérité des déclarations des policiers impliqués dans le décès de Ali Ziri, estimant que ces derniers avaient fait un usage disproportionné de la force. Selon l’avocat de la famille d’Ali Ziri, Maître Stéphane Maugendre, c’est le recours à la technique du “pliage”, qui consiste à plier en deux quelqu’un en cas de rébellion, interdite dans la police depuis 2003 mais utilisée selon lui, par les fonctionnaires de la BAC lors de l’interpellation du retraité, qui est à l’origine de l’asphyxie.
“Le non-lieu est incompréhensible. Le juge n’a pas tenu compte de l’ensemble des expertises qui ont été ordonnées dans ce dossier”, a réagi aujourd’hui l’avocat, qui a fait appel de cette décision auprès de la Chambre de l’instruction. “S’il le faut, nous irons jusque devant la Cour européenne des Droits de l’homme”, a-t-il ajouté.Une ordonnance de non-lieu a été rendue dans l’affaire Ali Ziri, retraité algérien de 69 ans mort en juin 2009 après un contrôle de police à Argenteuil (Val-d’Oise). Dans son ordonnance datée du 15 octobre, le juge qui enquêtait sur les circonstances de la mort du retraité “n’a établi aucun acte de violence volontaire qui aurait été la cause directe ou indirecte du décès”, a-t-il précisé.
Feu Ali Ziri
Bavures policières : le témoignage de Maurice Rasjfus (2008)
http://www.abdenbi.net/web/police%20nationale%20franc.html
Au procès de La Rumeur, le 3 juin 2008 à Versailles, Maurice Rajsfus, président de l’Observatoire des Libertés Publiques est venu témoigner sur les violences policières. Quelques notes, en vrac. « Le 23 mai dernier, un gitan a reçu plusieurs balles dans le dos d’un policier et encore la semaine dernière à St Denis, il y’a eu une fusillade. Il existe une invariance dans le comportement de certains policiers. Entre 1977 et 2001, il y’a eu environ 196 morts par les faits de policiers, recensés par la presse ; en majorité il s’agissait de mineurs, d’origine maghrébine, des garçons, tués d’une balle dans le dos. De 2002 à ces jours ci il y’a eu 80 morts. Cela fait 13 à 15 morts par an. La seule chose que l’on n’apprend pas dans les écoles de police, c’est comment ne pas se servir de son arme. En 1981, il y’a eu des circulaires dans les commissariats pour éviter les violences policières, et d’autres ont suivi, mais elles n’ont pas eu d’effet. On a le sentiment que, dans le regard des policiers, il y’a face à eux, une population rebelle, suspecte, en particulier quand ils n’ont pas la couleur de la peau bien blanche. Le policier a le regard très incisif quand il a affaire à une minorité persécutée ou suspecte. Les bavures policières ne sont pas une volonté de la hiérarchie, on ne sait jamais quand ni qui va sortir son arme. Quand un policier sort son arme et tire dans le dos, il n’y a pas légitime défense. (Hourras ! dans la salle d’audience) J’ai l’impression que les journaux répertorient moins les morts dus aux faits de la police que les agences de presse, qui le font de manière plus systématique. Il ne suffit pas de sortir son arme pour tuer. Récemment un jeune homme a sauté d’un pont et est mort noyé en voulant éviter la police, un autre est mort en se défenestrant d’un commissariat ; en 2005, deux jeunes sont morts électrocutés en voulant éviter la police. Il s’agit de bavure par destination. Parfois, en entendant « Ouvrez ! Police ! » des gens se suicident, tellement ils sont terrorisés. Le 16 juillet 1942 a eu lieu la rafle du Vel d’hiv’ ; ce matin là, des policiers ont pratiquement enfoncé la porte de l’appartement où je vivais avec ma famille, pour tous nous embarquer. Soixante ans après, il y’a toujours dans le regard du policier la volonté de considérer celui qu’il vient arrêter, comme un criminel. C’est le cas avec les sans papiers. Mon père et ma mère sont arrivé-e-s clandestin-e-s, et au final, ils/elles auront donné un écrivain et une institutrice à la France. Il faut que les policiers cessent de considérer le reste de la population comme suspecte. Depuis octobre 81 la peine de mort est abolie en France. On a toujours pas appris aux policiers à tirer dans les jambes ou dans les pneus. Concernant le traitement judiciaire des "bavures", le policier n’est pas un justiciable comme les autres, il est assermenté et sera toujours moins condamné. Dans la police on a le sentiment que les policiers sont très souvent les victimes. Mais les policiers sont armés. Il y’a très peu de policiers tués dans l’exercice de leur fonction. Leur nombre n’a rien à voir avec celui des personnes qui meurent du fait des interventions policières. »
http://www.abdenbi.net/web/police%20nationale%20franc.html
Au procès de La Rumeur, le 3 juin 2008 à Versailles, Maurice Rajsfus, président de l’Observatoire des Libertés Publiques est venu témoigner sur les violences policières. Quelques notes, en vrac. « Le 23 mai dernier, un gitan a reçu plusieurs balles dans le dos d’un policier et encore la semaine dernière à St Denis, il y’a eu une fusillade. Il existe une invariance dans le comportement de certains policiers. Entre 1977 et 2001, il y’a eu environ 196 morts par les faits de policiers, recensés par la presse ; en majorité il s’agissait de mineurs, d’origine maghrébine, des garçons, tués d’une balle dans le dos. De 2002 à ces jours ci il y’a eu 80 morts. Cela fait 13 à 15 morts par an. La seule chose que l’on n’apprend pas dans les écoles de police, c’est comment ne pas se servir de son arme. En 1981, il y’a eu des circulaires dans les commissariats pour éviter les violences policières, et d’autres ont suivi, mais elles n’ont pas eu d’effet. On a le sentiment que, dans le regard des policiers, il y’a face à eux, une population rebelle, suspecte, en particulier quand ils n’ont pas la couleur de la peau bien blanche. Le policier a le regard très incisif quand il a affaire à une minorité persécutée ou suspecte. Les bavures policières ne sont pas une volonté de la hiérarchie, on ne sait jamais quand ni qui va sortir son arme. Quand un policier sort son arme et tire dans le dos, il n’y a pas légitime défense. (Hourras ! dans la salle d’audience) J’ai l’impression que les journaux répertorient moins les morts dus aux faits de la police que les agences de presse, qui le font de manière plus systématique. Il ne suffit pas de sortir son arme pour tuer. Récemment un jeune homme a sauté d’un pont et est mort noyé en voulant éviter la police, un autre est mort en se défenestrant d’un commissariat ; en 2005, deux jeunes sont morts électrocutés en voulant éviter la police. Il s’agit de bavure par destination. Parfois, en entendant « Ouvrez ! Police ! » des gens se suicident, tellement ils sont terrorisés. Le 16 juillet 1942 a eu lieu la rafle du Vel d’hiv’ ; ce matin là, des policiers ont pratiquement enfoncé la porte de l’appartement où je vivais avec ma famille, pour tous nous embarquer. Soixante ans après, il y’a toujours dans le regard du policier la volonté de considérer celui qu’il vient arrêter, comme un criminel. C’est le cas avec les sans papiers. Mon père et ma mère sont arrivé-e-s clandestin-e-s, et au final, ils/elles auront donné un écrivain et une institutrice à la France. Il faut que les policiers cessent de considérer le reste de la population comme suspecte. Depuis octobre 81 la peine de mort est abolie en France. On a toujours pas appris aux policiers à tirer dans les jambes ou dans les pneus. Concernant le traitement judiciaire des "bavures", le policier n’est pas un justiciable comme les autres, il est assermenté et sera toujours moins condamné. Dans la police on a le sentiment que les policiers sont très souvent les victimes. Mais les policiers sont armés. Il y’a très peu de policiers tués dans l’exercice de leur fonction. Leur nombre n’a rien à voir avec celui des personnes qui meurent du fait des interventions policières. »
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