Affaire Merah : les questions essentielles
Dans mon butinage sur la toile, j'ai relevé ce jour une information troublante à propos de Mohamed Merah. Entendu sur France-Culture, le 27 mars à 18 heures (Justine Leclerc) :
« Un ancien de patron de la DST, les services de contre-espionnage, s'interroge dans le quotidien régional La Dépêche du Midi sur le fait que Mohamed Merah avait un correspondant à la DCRI [Direction centrale du renseignement intérieur]. Pour Yves Bonnet [ancien chef de la DST entre 1982 et 1985] ce n'est pas anodin, mais l'hypothèse d'indic des renseignements français est formellement démentie aujourd'hui par Bernard Squarcini, le chef [actuel] de la DCRI. Enfin, cette autre interrogation : Mohamed Merah s'est rendu trois jours en Israël, dans les territoires palestiniens, en 2010, affirment les sources de sécurité israéliennes. Il serait entré par un point de contrôle à la frontière jordanienne. Ce matin, le journal italien Il Floglio écrit que Mohamed Merah voyageait avec la couverture des services secrets français. "Information grotesque" a répliqué un agent de la DGSE à l'AFP. Actuellement, les enquêteurs tentent donc d'identifier un troisième homme qui aurait pu prendre part avec les frères Merah au vol du scooter utilisé lors des trois tueries du sud-ouest et qui aurait donc pu poster cette vidéo des tuerie. »
Cela me rappelle une autre affaire, liée celle-ci aux attentats de Londres en 2005. A l'époque, j'avais découvert une vidéo sur la toile (enregistrement d'une émission de Fox News aux Etats-Unis) dans laquelle John Loftus, ancien procureur du Département de la Justice des Etats-Unis et expert en terrorisme, révélait que le soi-disant groupe Al-Mouhajiroun, basé à Londres [et peut-être impliqué dans les attentats de 2005], avait été formé pendant la crise du Kosovo, durant laquelle des Leaders Fondamentalistes Musulmans (ou ce qu'on appelle désormais Al-Qaïda) furent recrutés par le MI6 [les services extérieurs britanniques] pour combattre au Kosovo.
Voici ce que Loftus y déclarait : « .en arrière, à la fin des années 90, ces dirigeants [islamistes] travaillaient tous pour les services secrets britanniques au Kosovo. Croyez-le ou pas, les services secrets britanniques ont vraiment recruté des types d'Al-Qaïda pour aider à défendre les droits des Musulmans en Albanie et au Kosovo. C'est à ce moment-là qu'a commencé Al-Mouhajiroun. »
Pour revenir à l'affaire Merah, le journal italien Il Floglio soutient que Mohamed Merah devait, à l'occasion de son voyage dans les territoires palestiniens, ramener des informations aux services extérieurs français. Cela ne vous rappelle rien ?
De là à se demander si Mohamed Merah ne devait sous aucun prétexte sortir vivant de son appartement de Toulouse assiégé par le Raid - pour le faire taire à jamais - il n'y a qu'un pas.
Par ailleurs, Bernard Squarcini a affirmé au journal le Monde que Merah, trouvé en possession d'un couteau en Israël, avait été détenu par les autorités israéliennes, ce que le Shin Bet (les services de sécurité intérieure israéliens) n'ont pas confirmé.
Décidément, cette affaire est loin d'être éclaircie. Il est donc parfaitement légitime de s'interroger pourquoi la DCRI a manqué de vigilance dans sa « surveillance » de Merah. Il est tout aussi légitime de se demander comment et pourquoi les autorités françaises ont remonté aussi vite la piste de Merah, dans les 24 heures qui ont suivi la dernière tuerie de Toulouse, laquelle, rappelons-le, a fait quatre victimes innocentes dont trois enfants - acte monstrueux s'il en est !
On peut de la même manière s'interroger sur le coup de filet (électoraliste ?) de ce jour - 19 interpellations (17 gardes à vue) dans les milieux islamistes de Toulouse, Nantes et Paris - qui ont permis de retrouver des armes de catégorie 1 (armes de guerre). Alors, soit les autorités policières ont eu le nez creux et beaucoup de chance, soit elles savaient ce qu'elles y trouveraient.
Dans la deuxième hypothèse - la plus probable - il faut s'interroger pourquoi des personnes aussi potentiellement dangereuses se trouvaient-elles en liberté. La détention illégale d'armes de guerre est un délit sévèrement puni par la loi.
Mais revenons au coeur de cette lamentable et monstrueuse affaire.
Aujourd'hui, Nicolas Sarkozy compare les tueries de Toulouse et Montauban aux attentats du 11 septembre aux Etats-Unis. La ficelle est tellement grosse que l'on ne peut que constater à la fois la vacuité du discours du président sortant qui refuse de faire le bilan déplorable de ses cinq années passées à la tête de l'Etat et la crainte réelle et sérieuse d'être laminé au second tour.
La récupération électoraliste de ces tueries est une évidence et l'on peut parier qu'à l'instar de 2002 où Le Pen arriva au second tour de la présidentielle face à Jospin, les perroquets et les perruches des médias télévisuels bien policés vont nous seriner les oreilles de tous les faits divers un peu croustillants relevant de la sécurité intérieure. Bien entendu, pas un de ces journalistes à deux balles ou de ces commentateurs politiques à côté de la plaque n'évoqueront la compression des effectifs de la police comme facteur accroissant potentiellement l'insécurité. Et que dire de la réduction des moyens alloués à la justice ?
Pour l'instant, les Français appelés prochainement aux urnes ont intelligemment relégué loin derrière la sécurité parmi leurs préoccupations principales - le chômage et le pouvoir d'achat. Mais cela durera-t-il, tellement le battage médiatique peut influer sur bon nombre de nos concitoyens ?
Le pire dans cette affaire est que personne (à part, peut-être, les services de sécurité français et le gouvernement) ne connaîtra probablement jamais le fin mot de l'histoire. Aujourd'hui, la parole des médias est presque devenue parole d'évangile et, alors que nos journalistes devraient mener des enquêtes impartiales et minutieuses, ils et elles ne font que répéter en boucle la même vérité révélée.
« Un ancien de patron de la DST, les services de contre-espionnage, s'interroge dans le quotidien régional La Dépêche du Midi sur le fait que Mohamed Merah avait un correspondant à la DCRI [Direction centrale du renseignement intérieur]. Pour Yves Bonnet [ancien chef de la DST entre 1982 et 1985] ce n'est pas anodin, mais l'hypothèse d'indic des renseignements français est formellement démentie aujourd'hui par Bernard Squarcini, le chef [actuel] de la DCRI. Enfin, cette autre interrogation : Mohamed Merah s'est rendu trois jours en Israël, dans les territoires palestiniens, en 2010, affirment les sources de sécurité israéliennes. Il serait entré par un point de contrôle à la frontière jordanienne. Ce matin, le journal italien Il Floglio écrit que Mohamed Merah voyageait avec la couverture des services secrets français. "Information grotesque" a répliqué un agent de la DGSE à l'AFP. Actuellement, les enquêteurs tentent donc d'identifier un troisième homme qui aurait pu prendre part avec les frères Merah au vol du scooter utilisé lors des trois tueries du sud-ouest et qui aurait donc pu poster cette vidéo des tuerie. »
Cela me rappelle une autre affaire, liée celle-ci aux attentats de Londres en 2005. A l'époque, j'avais découvert une vidéo sur la toile (enregistrement d'une émission de Fox News aux Etats-Unis) dans laquelle John Loftus, ancien procureur du Département de la Justice des Etats-Unis et expert en terrorisme, révélait que le soi-disant groupe Al-Mouhajiroun, basé à Londres [et peut-être impliqué dans les attentats de 2005], avait été formé pendant la crise du Kosovo, durant laquelle des Leaders Fondamentalistes Musulmans (ou ce qu'on appelle désormais Al-Qaïda) furent recrutés par le MI6 [les services extérieurs britanniques] pour combattre au Kosovo.
Voici ce que Loftus y déclarait : « .en arrière, à la fin des années 90, ces dirigeants [islamistes] travaillaient tous pour les services secrets britanniques au Kosovo. Croyez-le ou pas, les services secrets britanniques ont vraiment recruté des types d'Al-Qaïda pour aider à défendre les droits des Musulmans en Albanie et au Kosovo. C'est à ce moment-là qu'a commencé Al-Mouhajiroun. »
Pour revenir à l'affaire Merah, le journal italien Il Floglio soutient que Mohamed Merah devait, à l'occasion de son voyage dans les territoires palestiniens, ramener des informations aux services extérieurs français. Cela ne vous rappelle rien ?
De là à se demander si Mohamed Merah ne devait sous aucun prétexte sortir vivant de son appartement de Toulouse assiégé par le Raid - pour le faire taire à jamais - il n'y a qu'un pas.
Par ailleurs, Bernard Squarcini a affirmé au journal le Monde que Merah, trouvé en possession d'un couteau en Israël, avait été détenu par les autorités israéliennes, ce que le Shin Bet (les services de sécurité intérieure israéliens) n'ont pas confirmé.
Décidément, cette affaire est loin d'être éclaircie. Il est donc parfaitement légitime de s'interroger pourquoi la DCRI a manqué de vigilance dans sa « surveillance » de Merah. Il est tout aussi légitime de se demander comment et pourquoi les autorités françaises ont remonté aussi vite la piste de Merah, dans les 24 heures qui ont suivi la dernière tuerie de Toulouse, laquelle, rappelons-le, a fait quatre victimes innocentes dont trois enfants - acte monstrueux s'il en est !
On peut de la même manière s'interroger sur le coup de filet (électoraliste ?) de ce jour - 19 interpellations (17 gardes à vue) dans les milieux islamistes de Toulouse, Nantes et Paris - qui ont permis de retrouver des armes de catégorie 1 (armes de guerre). Alors, soit les autorités policières ont eu le nez creux et beaucoup de chance, soit elles savaient ce qu'elles y trouveraient.
Dans la deuxième hypothèse - la plus probable - il faut s'interroger pourquoi des personnes aussi potentiellement dangereuses se trouvaient-elles en liberté. La détention illégale d'armes de guerre est un délit sévèrement puni par la loi.
Mais revenons au coeur de cette lamentable et monstrueuse affaire.
Aujourd'hui, Nicolas Sarkozy compare les tueries de Toulouse et Montauban aux attentats du 11 septembre aux Etats-Unis. La ficelle est tellement grosse que l'on ne peut que constater à la fois la vacuité du discours du président sortant qui refuse de faire le bilan déplorable de ses cinq années passées à la tête de l'Etat et la crainte réelle et sérieuse d'être laminé au second tour.
La récupération électoraliste de ces tueries est une évidence et l'on peut parier qu'à l'instar de 2002 où Le Pen arriva au second tour de la présidentielle face à Jospin, les perroquets et les perruches des médias télévisuels bien policés vont nous seriner les oreilles de tous les faits divers un peu croustillants relevant de la sécurité intérieure. Bien entendu, pas un de ces journalistes à deux balles ou de ces commentateurs politiques à côté de la plaque n'évoqueront la compression des effectifs de la police comme facteur accroissant potentiellement l'insécurité. Et que dire de la réduction des moyens alloués à la justice ?
Pour l'instant, les Français appelés prochainement aux urnes ont intelligemment relégué loin derrière la sécurité parmi leurs préoccupations principales - le chômage et le pouvoir d'achat. Mais cela durera-t-il, tellement le battage médiatique peut influer sur bon nombre de nos concitoyens ?
Le pire dans cette affaire est que personne (à part, peut-être, les services de sécurité français et le gouvernement) ne connaîtra probablement jamais le fin mot de l'histoire. Aujourd'hui, la parole des médias est presque devenue parole d'évangile et, alors que nos journalistes devraient mener des enquêtes impartiales et minutieuses, ils et elles ne font que répéter en boucle la même vérité révélée.
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