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Assassinat Hariri : AlHassan sur le banc des accusés??

Assassinat Hariri : AlHassan sur le banc des accusés??
Nul doute : même en répétant les soupçons contre le Hezbollah, le reportage de la CBC sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais présente un précédent, par rapport à ses prédécesseurs dans les autres médias occidentaux.
Celui en particulier d’avoir rapporté les doutes des enquêteurs sur l’homme de confiance du défunt Rafic Hariri, et son responsable sécuritaire lors de son assassinat, le colonel Wissam AlHassan, sur lequel la télévision canadienne révèle des informations inédites. Mais pas tout à fait inconnues du public libanais.
Depuis sa disculpation par le tribunal spécial pour le Liban, l’ex-chef des FSI, le général Jamil Sayyed a à plusieurs reprises mis en garde contre AlHassan, doutant de la véracité de son alibi sur son absence du convoi de Hariri  le jour de l’assassinat.  « AlHassan devait faire partie du convoi de Hariri. Il a dit qu’il se préparait pour des examens universitaires, mais il m’avait  contacté pour me rendre visite », explique Sayyed.
 
Or, ce décalage entre les propos d’AlHassan et les faits  semble avoir été repéré par les enquêteurs internationaux, selon les dires de la télévision canadienne.
Prétextant des examens pour expliquer son absence, et prétendant en avoir été informé seulement la veille, par son professeur (Y.R), il s’est avéré que c’est lui qui a appelé ce dernier.
Prétendant avoir été convoqué par le défunt Hariri 20 minutes après l’appel téléphonique, et s’être rendu chez lui vers 21h30 du 13 février 2005, il s’est avéré à la foi des enregistrements téléphoniques que c’est lui qui a contacté son professeur, et ce, une demi-heure près avoir rencontré l’ex-Premier ministre.
 
Disant avoir éteint son portable dans la matinée du 14 février, pour se consacrer aux révisions pré examens, les faits basés également sur les enregistrements téléphoniques des stations d’émission proches de son domicile révèlent qu’il a effectué pas mois de 24 appels téléphoniques, un toutes les 9 minutes.
 
De plus rapporte la CBC, ce qui aurait le plus lésé les enquêteurs internationaux est de découvrir que les hauts officiers sont exempts d’examens à l’université libanaise.  Dès 2008, dans un rapport remis à Garry Loeppky qui était alors l’enquêteur principal, ils auraient recommandé de le soumettre à un nouvel interrogatoire, qualifiant son alibi d’absence de « faible et d’illogique ».
Évoquant les dommages que pourrait encourir l’enquête en détruisant les liens avec les forces de sécurité libanais, vu le poste qu’il occupe, et abordant l’éventualité de « sa liquidation par son réseau », ils ont toutefois insisté sur la nécessité de trancher les questions liées à sa loyauté et ses intentions, recommandant de l’interroger en douceur.
 
Mais ces recommandations sont restées lettre morte, en raison du refus catégorique du commissaire belge Serge Bramertz de poursuivre cette piste, sous prétexte qu’AlHassan est un lien d’une grande importance et que l’enquête était suffisamment encombrée.
 
Le rapport canadien signale que certains enquêteurs soupçonnent toujours AlHassan qui est devenu le responsable du colonel Wissam Eid (chargé d’enquêter sur les appels téléphoniques sur les réseaux mobiles et fixe) et devrait savoir que les enquêteurs étaient intéressés par ses recherches. Eid a été tué en 2008.
 
Et pour opérer le lien avec le Hezbollah, toujours à  la base des enregistrements téléphoniques, le rapport signale qu’AlHassan avait durant la période 2004-2005 contacté 279 fois le conseiller politique du secrétaire général du Hezbollah Hussein Khalil, et 602 fois le responsable sécuritaire du Hezbollah Wafiq Safa. Ce qui devrait selon les auteurs du reportage permettre de supposer qu’il prenait les ordres pour tuer son maître.  
Mais ce dont ignore ce reportage canadien est que ces appels téléphoniques pouvaient très bien servir  à organiser les rencontres qui se faisaient  chaque semaine entre le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah et le défunt Premier ministre. Les appels avec Safa auraient pour but de coordonner les mesures sécuritaires nécessaires.

L’un des précédents constitués par le reportage canadien, est qu’il a offusqué les Américains qui misent sur la campagne médiatique soupçonnant le Hezbollah pour le harceler.  
Interrogé par la chaîne sur la teneur de ces informations, des responsables ayant travaillé avec l’ancien président américain Georges Bush, les ont qualifiées de « décevantes, car AlHassan est l’un des pires ennemis du Hezbollah », et le fait de semer des doutes sur lui ne fait que servir les intérêts du Hezbollah.
En toute évidence, les Israéliens devraient eux aussi être agacés par ce reportage canadien qui dilapide l’accusation contre le Hezbollah, et ouvre une nouvelle piste qui ne sera pas fermée pour bientôt.
 
Il faut voir comment ces deux-là vont travailler pour la saboter!!


26/11/2010
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