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Que s'est-il exactement passé, vendredi dernier, en fin de journée, cité du Luth, à Gennevilliers (Hauts-de-Seine) ?

Cet après-midi-là, la toute récente BST (brigade spéciale de terrain) patrouille dans le quartier quand, vers 16h30, le ton monte entre les policiers et des habitants.

Selon 20minutes, plusieurs individus situés à une centaine de mètres des policiers les insultent.

"Pris à partie par des jeunes qui leur lançaient des pierres, les policiers ont appelé du renfort" nous explique le parquet de Nanterre jeudi. Une brigade canine et une compagnie de sécurisation et d'intervention arrivent alors en renfort.

En plus des pierres, des cocktails Molotov auraient aussi été lancés à destination des policiers, affirme aussi 20minutes. Contactée par Le Post, une source policière nous indique que les policiers, lors de leur riposte, auraient utilisé une dizaine de grenades lacrymogènes et pas moins de 33 tirs de Flash-Ball. Un Flash-Ball qu'on aperçoit d'ailleurs sur une des vidéos amateurs tournées au téléphone portable lors de ces échauffourées. Et publiées, jeudi, par France-Soir.

Selon le quotidien, ces images ont été tournées par des jeunes qui accusent les policiers de violences et ont porté plainte à l'IGS (police des polices) pour "violences et faux témoignage", et ces images accompagnent la plainte. Mais la mauvaise qualité de ces vidéos et la distance à laquelle elles ont été tournées ne permettent pas de distinguer nettement tous les mouvements.

Toutefois, sur la 1ère vidéo publiée par France-Soir, on peut voir à la 9ème seconde un policier, de dos, porter un, voire deux coups (de poing ?), à un jeune homme vêtu d'un sweat noir avec une inscription blanche. Ce qui suscite de nombreux cris.

Sur la seconde vidéo publiée par France Soir, vraisemblablement tournée depuis un appartement de l'autre côté de la rue, on voit notamment un jeune homme, contre le mur, entouré de policiers. Pour une raison qui n'est pas claire, des échanges de coups ont lieu entre les policiers et ce jeune homme. Lors de l'altercation, ce jeune homme chute, et semble encore prendre des coups à terre, avant de se relever. On voit aussi, pendant cette altercation, un chien de policier sauter en sa direction.

Là encore, vers 0'15, cette autre vidéo (également à la verticale) qui semble aussi être la même que celle de France Soir, permet de voir -un peu- mieux. On entend bien les cris et, à 0'29, ce qui semble bien être le bruit d'un tir de Flash-Ball.

France Soir assure aussi s'être procuré les procès verbaux de la plainte des jeunes. Et publie notamment un extrait de l'audition de Gary, 20 ans. Est-il ce jeune pris à partie le long du mur ? Il explique qu'ils étaient une dizaine, et que les policiers leur ont demandé de s'aligner contre le mur : "C’est ce que nous avons fait. Un maître-chien s’est approché de moi. Le chien m’a sauté dessus au niveau du ventre. Je l’ai repoussé avec mon pied. Le policier m’a alors dit : 'Espèce de fils de pute, touche pas à mon chien !' Il a retiré la muselière de son chien, ce dernier m’a sauté dessus. Je lui ai porté un grand coup de pied. Le maître-chien m’a alors porté un violent coup de poing au front. Sous le coup, je suis tombé au sol. J’ai ensuite eu la tête écrasée, mais je ne sais pas par qui.(...)"

Lors de ces affrontements, trois policiers ont été blessés "dont un gravement, à la tête, qui a eu 10 jours d'ITT" nous explique le parquet de Nanterre. Les deux autres ont eu deux et trois jours d'ITT.

Trois individus ont été interpellés et déférés dimanche "en vue d'une comparution immédiate initialement prévue mardi. Mais comme le juge des libertés et de la détention a refusé qu'ils soient placés en détention, ils ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire" poursuit le parquet, nous indiquant que "l'audience a été renvoyée au 24 février."

Parmi les trois personnes interpellées, "deux ont déjà été condamnées pour violences sur policiers" nous confie également le parquet de Nanterre.

Recontacté vendredi, le parquet de Nanterre nous informe aussi du fait que "l'un des deux jeunes condamnés pour violences sur policiers, qui n'a pas respecté son contrôle judiciaire, a été interpellé hier matin (jeudi ndlr) et placé en détention provisoire."

Contactée jeudi par Le Post, la préfecture de police de Paris, qui nous confirme qu'une "enquête est en cours à l'IGS", refuse de nous "donner des détails sur cette opération".