Du jamais vu dans les relations entre l’Espagne et la Tunisie. Le 23 novembre, les autorités tunisiennes ont annulé la visite du roi d’Espagne Juan Carlos qui devait débuter au pays du jasmin le lendemain. Shocking ! L’excuse avancée par Carthage est la suivante : le médecin personnel du président Ben Ali lui a infligé cinq jours d’arrêt-maladie en raison d’une « inflammation aiguë du pharynx ». Inquiétant quand on sait que des informations concordantes en provenance de Tunis font état de l’aggravation de la longue maladie dont souffre le dictateur âgé de 73 ans.
Mais selon le premier quotidien espagnol El Pais, qui cite des sources diplomatiques européennes, le tyranneau de Carthage souffre simplement de la … grippe A !
Le journal précise même que c’est sa nièce qui lui a transmis le virus qu’elle a attrapé dans une garderie de Tunis où l’on recense de nombreux cas.
Certains, en Espagne, ont un temps pensé que le dictateur tunisien faisait une maladie diplomatique. Un méchant éditorial d’El Pais lui reste en effet en travers de la gorge et, rien à faire, ne passe pas.
Publié le 28 octobre et intitulé « La dictature discrète », il raconte comment Ben Ali a recours « à tous les stratagèmes des despotes qui prétendent donner un vernis démocratique à leur pouvoir ». A savoir ? En se présentant « comme un champion de la lutte contre le djihadisme et comme un défenseur des droits des femmes, en instrumentalisant en sa faveur l’avance qu’il a pris sur ce terrain avec les pays voisins ». Bien vu.