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Buenos Aires accuse Washington de complot politique

Cristina Fernández de Kirchner.( Photo : Reuters )

Cristina Fernández de Kirchner.
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Rien ne va plus entre les Etats-Unis et l'Amérique Latine. Après la Bolivie et le Venezuela, c'est au tour de l'Argentine d'accuser Washington de fomenter des coups d'Etat pour renverser les régimes en place. Buenos Aires a accusé vendredi Washington d'utiliser un procès en cours à Miami pour fomenter un complot politique à l'encontre du gouvernement de la présidente Cristina Kirchner. Les présidents du Venezuela et d'Argentine ont été cités mardi dans un procès à Miami où comparaissent quatre personnes accusées d'être des agents du gouvernement vénézuélien mêlés à une affaire de contrebande en Argentine.
 

Haro sur les Etats-Unis. Après un très dur communiqué du ministère des Affaires étrangères accusant les Américains de manoeuvres politiques contre l'Argentine, le ministre de l'Intérieur enfonce le clou. « Préoccupant. On dirait que c'est le FBI qui donne le ton au département d'Etat », a déclaré Aníbal Fernández. 

Si complot il y a, rien à voir avec celui dénoncé par la Bolivie et le Venezuela. Ce qui gêne l'Argentine, c'est un procès en cours à Miami où est inculpé un homme d'affaires américano-vénézuélien qui, l'an dernier, a voulu débarquer à Buenos-Aires avec 900 000 dollars.

Le personnage en question, Guido Antonini Wilson, qui voyageait sur un avion affrété par le gouvernement argentin, affirme aujourd'hui que cet argent était destiné à la campagne électorale de l'actuelle présidente, Cristina Fernández de Kirchner. D'où l'intérêt de crier haut et fort au moment où, à Caracas comme La Paz, on dénonce une conspiration.

Un rideau de fumée d'autant plus nécessaire qu'une autre affaire gênante risque d'éclater bientôt. Suite à l'assassinat de trois personnes liées à des narcotrafiquants colombiens, l'on s'interroge sur les généreux apports réalisés par des laboratoires pharmaceutiques, pas toujours irréprochables, à la campagne de la présidente.

Une crise profonde, par Donaig Le Du

La décision d’expulser nos ambassadeurs de Bolivie et du Venezuela traduit la faiblesse et la position désespérée de ses dirigeants face aux défis intérieurs qu’ils ont à relever, a sobrement commenté le porte-parole du département d’Etat à Washington.

Les Etats-Unis ont immédiatement demandé aux ambassadeurs de ces deux pays de quitter leur territoire, mais au-delà de ces mesures de réciprocité, une crise profonde est en train d’éclater au grand jour.

Le trésor américain a annoncé vendredi qu’il prenait des sanctions contre plusieurs collaborateurs du président Chavez, accusés d’être impliqués dans le trafic de drogue mené par les FARC.

Les Etats-Unis ont en outre moyennement apprécié la décision du Venezuela d’accueillir deux bombardier stratégiques russes sur son territoire, en plein regain de tensions entre Washington et Moscou.

Mais ce qui inquiète au plus haut point à Washington, c’est la décision d’Hugo Chavez d’interrompre ses livraisons de pétrole aux Etats-Unis.



13/09/2008
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