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Des Marocains manifestent contre les élections anticipées

Des Marocains manifestent contre les élections anticipées

par Souhail Karam

RABAT (Reuters) - Des milliers de Marocains ont manifesté dimanche dans plusieurs villes du pays pour appeler au boycottage des élections législatives anticipées prévues en novembre dans le royaume.

Le gouvernement issu de ce scrutin aura la tâche d'élaborer les textes d'application de la nouvelle Constitution, adoptée à une écrasante majorité lors d'un référendum organisé en juillet par le roi Mohammed VI en réaction aux revendications inspirées par le "printemps arabe".

A Rabat, la capitale, un journaliste de Reuters a vu plusieurs dizaines de policiers anti-émeutes frapper à coups de pieds et de matraques des manifestants rassemblés devant le parlement à l'issue d'une marche ayant réuni environ 3.000 personnes.

Un élu de Casablanca, le coeur économique du pays, a fait état d'une manifestation d'environ 8.000 personnes. Plusieurs milliers de manifestants ont été signalés dans d'autres villes, notamment Fès et Tanger.

"Ces manifestations à travers le pays ont été organisées autour d'un même mot d'ordre, qui est le boycottage des élections du 25 novembre", a dit Omar Radi, un militant du comité local du Mouvement du 20-Février à Rabat.

"Il est évident que ces élections vont porter au pouvoir les mêmes personnalités qui, depuis des années, pillent les richesses du pays et prennent en otage l'avenir du peuple marocain", a-t-il ajouté.

MOHAMMED VI PROMET LA TRANSPARENCE

Le Mouvement du 20-Février a été créé par des jeunes inspirés par les révolutions tunisienne et égyptienne, qui ont renversé des régimes autocratiques en place depuis des décennies. Il demande l'instauration d'une monarchie parlementaire et dénonce la corruption dans les cercles du pouvoir.

Face à ce début de contestation, Mohammed VI a rapidement réagi en proposant de transférer une partie de ses prérogatives à un gouvernement élu, tout en conservant la haute main sur les affaires religieuses et de sécurité. Ces réformes ont été approuvées en juillet lors d'un référendum sur une modification de la Constitution et les élections législatives, initialement prévues en septembre 2012, ont été avancées.

Les détracteurs du roi jugent que cette consultation a été organisée de manière trop précipitée pour permettre un véritable débat.

A Rabat, les manifestants ont qualifié les élections de mascarade et ont exigé de séparer "l'argent et le pouvoir". Beaucoup ont brandi des images du cadavre de Mouammar Kadhafi, dirigeant déchu de la Libye, avec la légende suivante: "Voilà ce qui arrive aux despotes".

Mohammed VI a promis que les élections seraient libres et transparentes. Le Parti de la Justice et du Développement, principale formation d'opposition, a cependant dénoncé les lois adoptées récemment pour le déroulement du scrutin et qui, selon lui, ne sont pas suffisantes pour empêcher les achats de voix.



24/10/2011
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