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GRENOBLE (AP) -- L'enquête sur l'assassinat par un tireur embusqué d'un détenu de la maison d'arrêt de Varces (Isère), dans la banlieue de Grenoble, s'orientait résolument lundi vers la piste du grand banditisme.

La victime, Sghaïr Lamiri, condamnée en juillet 2008 par les assises de l'Isère à huit ans de prison dans une affaire de vols à main armée commis en 2001 et 2002, devait être entendue prochainement dans le cadre de l'enquête sur la série de règlements de comptes qui ont fait neuf morts et onze blessés depuis janvier 2007 dans l'agglomération grenobloise. Cette série avait débuté peu après l'acquittement des hommes accusés de l'assassinat de Lassad Lamiri, le frère de Sghaïr, abattu par balles en 2003.

Le tireur d'élite présumé, un homme âgé de 58 ans connu des services de police pour de multiples cambriolages, était toujours entendu lundi par le SRPJ. L'homme dont l'identité n'a pas été révélée a été interpellé dimanche en possession d'une carabine de chasse équipée d'une lunette.

«Il nie les faits mais a été interpellé au moment où il récupérait sa moto, portant une fausse plaque d'immatriculation, et il avait un fusil à lunette encore chaud», a précisé la ministre de la Justice Rachida Dati qui s'est rendue sur place en soirée. Le tireur a fait feu à cinq reprises, à une distance d'environ 300 mètres de sa cible, a-t-on précisé de source proche de l'enquête.

Le calme était revenu lundi matin à la maison d'arrêt de Varces où sont incarcérés quelque 350 détenus pour 217 places. Les forces de l'ordre étaient toujours présentes dans l'enceinte pénitentiaire où 70 détenus avaient refusé, durant quelques heures dimanche soir, de regagner leur cellule après l'assassinat de Sghaïr Lamiri. Il s'agit de mesures normales, a assuré l'Administration pénitentiaire en se refusant à qualifier d'émeute les incidents de dimanche soir. Selon elle, tous ont regagné leur cellule vers 1h du matin lundi après le passage des pompiers intervenus pour circonscrire un début d'incendie sur le toit des ateliers de la maison d'arrêt.

«C'est la première fois en France qu'un détenu est abattu par un tireur posté à l'extérieur d'une prison», a observé Mme Dati lors de son déplacement. Elle a annoncé une série de mesures pour améliorer la sécurité de la maison d'arrêt de Varces, dont l'installation de caméras de surveillance au-delà des murs d'enceinte, qui vont être surélevés.

Le syndicat FO pénitentiaire, par la voix de son secrétaire régional Jean-Pierre Schiefer, affirme avoir dénoncé à plusieurs reprises le danger potentiel que constitue la colline dominant la maison d'arrêt et dont les sentiers sont ouverts au public.