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Deuxième vague de la dépression : Hyperinflation probable

La deuxième vague de la débâcle économique est pour bientôt. Dernièrement, dans un moment d’étourderie, Larry Summers, le potentat de l'économie, la marionnette de Wall Street dans le régime actuellement aux affaires à Washington, a avoué au Financial Times : « Je ne pense pas que le pire soit passé... »

      Quelques semaines avant, Jacques Attali, qui fut dans les années 80 le principal conseiller économique du Président français Mitterrand, avait déclaré lors d’une audience au Forum International Economique et Financier de Paris, que le monde pourrait bientôt être face à un « Weimar planétaire » sous la forme d’une dépression hyperinflationniste similaire aux événements de 1922 à 1923 en Allemagne.


      Lors de la dernière crise économique mondiale, la première vague survint sous la forme du fameux krach boursier d’octobre 1929 à New York. Mais ce ne fut que le début, et sûrement pas l'événement principal. La dépression mondiale des années 30 fut rendue irrévocable par la faillite britannique de septembre 1931, au moment où la Banque d'Angleterre cessa les paiements en or.

      À cette époque, le commerce international était en grande majorité financé par des lettres de change en livre sterling, tirées à Londres. Quand la livre britannique commença à flotter dans une série de dévaluations concurrentielles, l’instabilité de la monnaie de réserve, et non pas l’US Smoot-Hawley Tariff Act, étrangla le commerce international, rendant ainsi la dépression aussi grave qu’elle le fut. La défaillance britannique atteignit à son tour le système bancaire étasunien, ouvrant la voie à la panique bancaire qui ravagea les États-Unis en 1932 et 1933, au point que pas une seule banque du pays n’était encore en activité au moment où Franklin D. Roosevelt prit la présidence en mars 1933.

      Les États-Unis auraient presque certainement été assaillis par des vagues de dépression, s’ils n'avaient pas été favorables à la sélection bancaire mise en œuvre par l'administration Roosevelt lors de la fermeture des banques, et à d'autres mesures du New Deal qui réussirent à atténuer la crise.

      D'autres pays, notamment l’Allemagne, entrèrent dans une dépression permanente, qui s’exprima par une série de campagnes militaires visant à piller l'économie des autres pays de l'Europe.

      Quel que soit ce que puisse prétendre l'analyse économique idéologique des fanatiques des écoles discréditées d'Autriche et de Chicago, il n'existe en affaire aucun cycle automatique capable de relever le monde moderne d’une désintégration économique grave. La dépression prendra fin quand des mesures adéquates, style New Deal, seront mises en œuvre, et pas avant, comme je le montre dans la deuxième édition de mon nouveau livre, Surviving the Cataclysm.



Aujourd’hui, entre 1929 et 1931


      Aujourd'hui, nous sommes par conséquent, pour ainsi dire, dans le creux entre la vague d’octobre 1929 (qui correspond à la crise des produits dérivés et à la panique bancaire de 2008) et la vague de septembre 1931, qui prendra très probablement cette fois-ci la forme d'une poussée hyperinflationniste du dollar ou, en d'autres termes, d’une hyperstagflation et d’une dépression de l'économie mondiale rayonnant depuis Wall Street et la City de Londres.

      Quelle pourrait être la principale caractéristique de la prochaine vague de la débâcle économique mondiale actuelle ?


      La prochaine vague est susceptible d'entraîner la panique dans le monde du dollar. Par des estimations, nous pouvons dire qu'il y a environ 4 à 5 billions de dollars répandus dans le monde sous forme d'argent, de titres du Trésor étasunien, d'euro dollars, et de diverses formes de dollars stoïques.

      Le Japon en détient environ un billion, la Chine près de 2 billions, et ainsi de suite. Il est naturellement très peu judicieux pour un pays en développement comme la Chine de détenir autant de dollars au lieu d’acheter avec des infrastructures utiles et des biens d'équipement. Et les dirigeants chinois sont très embarrassés par leur décision insensée, prise bien évidemment sous la pression des États-Unis.

      Mais le fait est que cet excédent de 4 à 5 billions de dollars est de par sa nature extrêmement instable. Tout pays détenteur d'importantes sommes en dollars ou de bons du Trésor étasuniens, observe nerveusement ses voisins pour voir s'ils montrent des signes de précipitation vers la sortie. Jusqu'à présent, pour autant que nous le sachions, aucun gros détenteur de dollars n’a tenté de réduire son exposition au billet vert délabré en s’en débarrassant sur le marché international. Si quelqu'un le faisait, il provoquerait une véritable panique financière universelle, capable de créer le chaos et la destruction, non seulement aux États-Unis et en Grande-Bretagne, mais aussi dans d’immenses régions du reste du monde.

      C'est concrètement ainsi que l’hyperinflation peut désormais survenir : Qu’un ou plusieurs pays créancier des États-Unis tente de se délester brusquement de ses dollars, et la valeur de la monnaie étasunienne subira une baisse catastrophique produisant une hyperinflation galopante sur le front intérieur des États-Unis.



Panique imminente dans le monde du dollar ?


      Nous devons nous rappeler que la valeur d'une monnaie moderne n'est pas déterminée à l'intérieur du pays, mais plutôt sur les marchés des changes internationaux. C'est là que se trouve la vulnérabilité fatale du dollar.

      Dans les ruines du système de Bretton Woods, qui a prévalu pendant près de 40 ans, depuis le colossal vandalisme historique de Nixon le 15 août 1971, les États-Unis sont apparus comme le seul pays doté d’une licence permanente de financement des importations grâce à la simple impression d’encore plus de leur propre monnaie et à l'envoi de ces billets de banque à l’étranger.

      Tous les autres pays devaient fabriquer et exporter quelque chose que d’autres voulaient acheter, pour obtenir les devises nécessaires pour payer leurs propres importations.

      Leur permis d’imprimer a fait des États-Unis l'acheteur en dernier ressort et le lieu de décharge du bric-à-brac mondial invendu, entraînant chez eux un processus de chômage élevé permanent.

      De nombreux signes montrent que cet arrangement invivable par nature a désormais atteint son point de rupture.




Relations monétaires internationales, pas de fourniture d’argent


      Mme Ellen Brown, qui, apparemment, soutient la doctrine de la circulation du crédit social des années 30, a récemment affirmé que la déflation est désormais à l'ordre du jour, et que l'hyperinflation peut être exclue.

      Elle fonde cette analyse sur le fait que le marché du crédit privé dans ce pays est en grande partie effondré, et sur l’affirmation que les paramètres monétaires M1 et M2 n’ont fait que diminuer ou augmenter légèrement. Mais tout cela est à côté de la question.

      La Réserve fédérale et le Trésor ont déjà fourni près de 13 billions de dollars de nouveaux prêts aux banques, compagnies d'assurance, sociétés de cartes de crédit, et à d'autres institutions purement financières. Elle fait cela pour tenter de renflouer les 1.500 billions de dollars de la bulle mondiale des produits dérivés, dont environ les deux tiers ou plus, ce qui veut dire environ un million de milliards de dollars, peuvent être localisés à l'intérieur de la zone dollar.

      La dépression mondiale a commencé quand cette bulle de produits dérivés s’est embarquée dans un effet levier inversé, ce qui signifie que des pertes au lieu de super profits ont été générés au sommet de la pyramide spéculative, comme nous l’avons vu dans le cas des 3 billions de dollars des fonds spéculatifs d’AIG à Londres.

      Le régime Obama est engagé dans une tentative hystérique visant à redémarrer la production des dérivés sous forme de titrisation, c'est-à-dire dans la création de davantage et de meilleurs titres adossés à des produits dérivés. Dans le même temps, de façon cynique et délibérée, le régime Obama a conduit à la faillite les constructeurs d’automobiles de Detroit, en détruisant des centaines de milliers d’emplois industriels parmi les quelques restant aux États-Unis. Cela signifie que la production industrielle poursuit sa baisse drastique aux États-Unis.

      La simple évocation de la production nous rappelle que les écoles apparentées, autrichienne, de Chicago, et du crédit social, sont concernées surtout ou exclusivement par l'argent et la banque, et ne prêtent guère ou pas du tout attention aux activités industrielles, agricoles, et aux infrastructures de production. Cela signifie naturellement qu'elles négligent la création des valeurs palpables d’usage physique, des biens d'équipement, et des formes de richesse réelle apparentées, sur lesquelles dépend l'existence humaine.

      Avec le renflouage grandissant et toutes les formes de production de marchandises en baisse, nous sommes dans la situation classique du beaucoup trop d'argent pour trop peu de biens. La poussée interne vers l'hyperinflation provient du fait que le renflouage et les prêts de la dette publique, en plus de la masse planante, boursouflée, fictive, et en croissance exponentielle des produits dérivés, sont tous des frais qui doivent être ajoutés au prix de la production des biens. Ajoutez cela au plus important facteur menaçant le dollar, la panique dans les échanges internationaux, et les signes prépondérants pointent vers l'hyperinflation.

      L’hélicoptère de Ben Bernanke a reçu son nom de sa fameuse recette de jeter des containers de dollars depuis des hélicoptères sur la pelouse des banquiers pour encourager l'économie à sortir de la dépression, et cela nous rappelle que le profil financier du leadership anglo-american, de Gordon Brown, Alistair Darling, et Mervyn King à Summers, Geithner, et Bernanke, est résolument hyperinflationniste.

      La conviction en l’impossibilité d’une hyperinflation de Mme Brown est donc erronée.


      En 1923, l'hyperinflation allemande fut créée sur le plan mondial, et non pas en Allemagne, comme une campagne de guerre économique de la Grande-Bretagne et de la France contre leur rival vaincu. L'Allemagne avait signé les accords de Rapallo avec la Russie soviétique, créant une association économique représentant un grand défi pour les Anglo-Français. Pour annuler le potentiel de Rapallo, en créant le chaos dans l'économie allemande, les Anglo-Français détruisirent avec méthode la valeur du Reichsmark allemand dans les échanges internationaux, en profitant du système de réparation de Versailles et de l'occupation française de la Ruhr industrialisée. Le marc baissait chaque jour à l’annonce du taux de change de Londres. Aujourd'hui, c'est l'énorme excédent international de dollar qui menace d'anéantir le billet vert des États-Unis.


      Pour que survienne réellement la déflation, le seul moyen serait l’arrivée au pouvoir de quelqu'un comme Ron Paul, l'idéologue auto-déclaré de l’école autrichienne. L’alternative « libertaire » de Ron Paul, à la continuation du renflouage de Wall Street d’Obama, est à l'évidence un krach déflationniste immédiat, qui, il l’affirme, sera suivi par une reprise automatique.

      Ron Paul est un représentant moderne de la fameuse école liquidationiste des années 20, à laquelle appartenait le secrétaire au Trésor, Andrew Mellon. Mellon avait exigé la liquidation des actions, des obligations, de l'immobilier, et du travail. Heinrich Brüning, le chancelier allemand, une autre liquidationiste, avait sauvagement coupé les prestations de chômage des Allemands à la hauteur de la dépression, aidant à provoquer la débâcle de janvier 1933.

      Les Liquidationistes ont tendance à être des gens qui ont de l'argent et qui pensent qu'ils en auront toujours, même après un krach total, quand ils seront en mesure de rafler des patrimoines saisis et des travailleurs sans emploi désespérés à un prix imbattable et à se faire rembourser. Mais, bien évidemment, le Liquidationisme ne peut pas être une solution à la dépression de la société entière.


      Les dernières rencontres des dirigeants des pays du G-8 élargi, à Aquila en Italie, ont été marquées par la prise de conscience croissante du fait que le dollar, à cause des mesures dangereusement irresponsables des financiers de Wall Street, qui dominent le régime Obama, et celui de Bush avant, ne peut plus jouer le rôle de monnaie de réserve mondiale unique.

      Le Président russe Medvedev a exhibé une sorte de pièce mondiale pour essayer d’aiguillonner le régime Obama dans la direction d’une grande réforme monétaire mondiale, ce qui représente, bien sûr, la tâche urgente de tout le monde.

      Les oligarques de la finance, comme Summers, Geithner, et Bernanke, veulent naturellement continuer à jouer le rôle de dictateurs monétaires mondiaux, et ne pas être contraints de négocier la fin de l'hégémonie anglo-américaine.

      Le monde a besoin d'aller vers un nouveau système monétaire mondial favorable à la croissance, dans lequel l'euro, le yen, le dollar, le rouble, la monnaie chinoise, une éventuelle unité monétaire d'Amérique Latine, et une éventuelle unité monétaire arabe seraient tous inclus. Il sera important de faire la transition vers ce nouveau système d’une manière aussi ordonnée que possible, car l’effondrement catastrophique du dollar à court terme ne serait un avantage pour personne, et constituerait plutôt une voie sûre vers la ruine universelle.

      De 1944 à 1971, dans le cadre du système de Bretton Woods, le taux de croissance économique mondial fut le plus élevé de l'histoire, avant et après. Cela fut accompli grâce à l'étatisme et au dirigisme, sous forme de bandes d'isolement étroites entre les monnaies, combinées au règlement en or des excédents et des déficits entre les nations, ce qui fournissait un principe de réalité indispensable pour limiter la tendance hyperinflationniste anglo-américaine.

      Le nouveau système monétaire mondial doit inclure l’abolition du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale sous leur forme actuelle, car ces institutions étranglent le progrès économique des pays en développement. L'objectif du nouveau système monétaire devrait plutôt être de relancer l'exportation de la haute technologie, des excellents biens d'équipement du type le plus moderne, d'Europe, du Japon et des États-Unis, vers les pays pauvres d'Afrique, d'Asie du Sud, et de certaines parties de l'Amérique Latine.



Le gouvernement fédéral doit cesser d’emprunter et commencer à prêter


      Ici, aux États-Unis, nous devons éliminer la bulle des produits dérivés avec une taxe tobine, ou taxe sur les transferts de titres, de 1% sur toute transaction financière spéculative, notamment à terme, d’options, d’actions, d’obligations, de matières premières, d’opérations de change, et ainsi de suite. En Californie, une taxe tobine résoudrait la crise budgétaire de l'État.

      Les banques du top 16 de Wall Street sont des institutions zombies qui doivent être saisies et liquidées toutes ensemble sous le chapitre 7 des faillites, avec tous leurs produits dérivés partant au broyeur.

      Les saisies de maisons, de fermes et d’entreprises devraient être carrément interdites pendant cinq ans ou pendant la durée de la dépression, qui ne dure jamais longtemps.

      Pour procurer le crédit, la Réserve fédérale devrait être saisie et nationalisée, et utilisée comme moyen de prêt du crédit fédéral à 0% pour les activités de production, et non pas pour la spéculation.

      Pour relancer la demande de crédit, l'État et les collectivités locales pourraient alors contracter des emprunts fédéraux à 0% pour les projets depuis longtemps en souffrance, comme la construction de 1.000 hôpitaux, de 80.000 kilomètres de chemins de fer moderne à sustentation magnétique, et de 100 réacteurs nucléaires de quatrième génération, à lit de boulets à haute température, ainsi que pour la reconstruction des réseaux d’adduction d’eau et du réseau routier entre les États.

      Les usines d’automobiles inoccupées doivent être reconverties à ces fins. Les sciences pilotes, du domaine de l'exploration et de la colonisation spatiale, de la physique des hautes énergies et de la recherche biomédicale, devraient être aussi entièrement financées pour apporter une modernisation technologique.

      Le filet de la Sécurité sociale doit être étendu et aménagé, avec des pensions de Sécurité sociale plus grandes pour une génération dont les plans de retraite 401(k) et les comptes individuels de retraite ont été en grande partie détruits, en augmentant de même les prestations de la Sécurité sociale pour ceux dont les compagnies d'assurance sont insolvables, comme The Hartford et AIG, qui ont été dévastées par la spéculation des produits dérivés.


      Ce sont tout simplement les conditions du maintien de la civilisation humaine dans cette partie du monde. Tant que des mesures de ce genre ne seront pas mises à exécution, les États-Unis et le monde continueront à s'enfoncer plus profondément dans l'abîme de la dépression économique.



08/08/2009
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