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La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a eu "honte" de devoir s'abstenir jeudi dernier lors du vote de la résolution du conseil de sécurité de l'ONU sur Gaza, sur ordre du président George W. Bush, a déclaré lundi le Premier ministre israélien Ehud Olmert.

M. Olmert a affirmé qu'il avait au préalable interrompu un discours de M. Bush pour lui expliquer par téléphone que les Etats-Unis ne pouvaient voter, en l'état, en faveur de cette résolution, ce que Washington a aussitôt démenti.

Mme Rice "a eu honte. (C'était) une résolution qu'elle avait préparée et au final elle a dû s'abstenir de voter pour", a déclaré Ehud Olmert lors d'un discours dans le sud d'Israël.

"Dans la nuit de jeudi à vendredi, quand la secrétaire d'Etat souhaitait soumettre le vote sur un cessez-le-feu au conseil de sécurité de l'ONU, nous ne voulions pas qu'elle vote en faveur du texte", a-t-il expliqué.

Alors que M. Bush prononçait un discours, M. Olmert a insisté pour lui parler au téléphone. "Je lui ai dit que les Etats-Unis ne pouvaient pas voter pour une telle résolution. Il a immédiatement appelé la secrétaire d'Etat et lui a dit de ne pas voter en sa faveur", a affirmé M. Olmert.

Un responsable du département d'Etat a aussitôt démenti.

"M. Olmert se trompe", a déclaré à l'AFP ce responsable ayant requis l'anonymat, assurant que Mme Rice avait prévu dès le départ de s'abstenir jeudi lors du vote sur la résolution 1860 du conseil de sécurité de l'ONU, appelant à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, qui a été adoptée jeudi par 14 voix sur 15 et une abstention, celle des Etats-Unis.

"C'était ce qui était prévu", a-t-il déclaré. "Ce n'est pas le gouvernement israélien qui décide de la politique américaine".

Le ministre israélien de l'Intérieur, Meïr Sheetrit, membre du cabinet de sécurité, avait critiqué vendredi le refus des Etats-Unis d'imposer leur veto à cette résolution.

"Il y a eu des promesses de la part des Américains d'imposer leur veto qui n'ont malheureusement pas été tenues sous la pression, apparemment, des pays arabes qui avaient envoyé leurs ministres des Affaires étrangères" aux Etats-Unis, avait déploré M. Sheetrit.