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Henry Paulson défend le plan de sauvetage américain

2008-09-21 19:22]

par Mark Felsenthal et Tom Ferraro

WASHINGTON (Reuters) - Le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, s'est employé à vanter à ses concitoyens les mérites du plan de 700 milliards de dollars d'aide au secteur financier, un mal nécessaire selon lui pour empêcher toute dégradation supplémentaire d'une situation économique déjà fragile.

"Nous n'avions pas envie de le faire mais c'était vraiment nécessaire", a-t-il dit dans l'émission "Meet the Press" du réseau national NBC. "Nous l'avons fait pour protéger les contribuables."

Le projet de l'administration Bush prévoit la reprise par le Trésor des créances douteuses liées de près ou de loin au marché du crédit immobilier, dans le but d'empêcher une propagation à l'ensemble de l'économie de la crise financière la plus grave subie par les Etats-Unis depuis la "grande dépression" des années 1930.

Paulson a ajouté que les Etats-Unis encourageaient d'autres pays à mettre en oeuvre des plans de stabilisation financière.

"Notre système financier est global et nous avons des discussions très vives avec d'autres pays dans le monde pour les encourager à faire la même chose, et je crois qu'un certain nombre d'entre eux le feront", a-t-il dit sur ABC.

Le projet a été transmis samedi au Congrès, dont les deux chambres sont dominées par les démocrates.

Des élus démocrates ont dit espérer un vote favorable rapide mais ils souhaitent quand même modifier le texte, notamment pour plafonner la rémunération des dirigeants des entreprises concernées et pour y ajouter des mesures d'aide aux propriétaires immobiliers.

Le sénateur démocrate de l'Etat de New York Charles Schumer a cependant assuré que les démocrates n'alourdiraient pas le texte en y ajoutant des dispositions superflues. Il a précisé que des mesures de relance économique pourraient faire l'objet d'un texte distinct.

PAULSON PROMET UN COÛT INFÉRIEUR À 700 MILLIARDS

"Nous n'allons pas transformer ce projet en arbre de Noël", a-t-il promis sur Fox News, tout en soulignant la nécessité de venir en aide aux propriétaires de logements.

Schumer et Whip Jon Kyl, élu républicain au sénat, ont tous les deux prédit que les parlementaires parviendraient à rapprocher leurs positions afin de permettre l'adoption du texte avant la fin de la semaine.

"La probabilité d'y parvenir avant la fin de la semaine est supérieure à 50%", a dit Kyl sur Fox News.

Paulson est intervenu dans quatre émissions différentes dimanche matin sur des réseaux de télévision nationaux pour défendre sa gestion de la crise financière, en expliquant que l'inaction serait plus douloureuse encore pour les contribuables que le plan qu'il a échafaudé.

Il a assuré que le coût de ce plan serait au final bien inférieur au montant initial de 700 milliards de dollars engagé par Washinghton pour reprendre les actifs "toxiques" des institutions financières.

"C'est l'issue la moins coûteuse", a-t-il dit sur CBS.

Il a toutefois reconnu que rien ne pouvait garantir que les actifs concernés verraient leur valeur revenir à son niveau initial.

Pour financer ce plan, l'administration prévoit de porter le plafond autorisé de la dette publique américaine à 11.315 milliards de dollars (7.850 milliards d'euros), contre 10.615 milliards actuellement.

Le texte de trois pages transmis au Congrès prévoit que le plan s'appliquera aux institutions dont le siège est installé sur le sol des Etats-Unis mais Paulson a précisé dimanche que les banques étrangères auraient la possibilité d'apporter des actifs à la structure de cantonnement qu'il entend voir mise en place.

PAULSON "DICTATEUR" DU SYSTÈME FINANCIER

"Si une institution financière qui a des activités aux Etats-Unis et emploie des gens aux Etats-Unis est handicapée par des actifs illiquides, elle aura le même impact sur le peuple américain qu'une autre institution", a-t-il dit Paulson sur ABC.

Il n'a pas confirmé que les "hedge funds" auraient accès au plan.

Celui-ci permettrait à l'Etat fédéral de racheter en deux ans jusqu'à 700 milliards de dollars d'actifs, qu'il s'agisse de prêts immobiliers - résidentiel ou commercial - ou de produits dérivés de tels crédits. La durée de détention de ces actifs pourrait toutefois dépasser deux ans.

Le Trésor a précisé samedi qu'il pourrait modifier la liste des actifs concernés et celle des établissements habilités à céder des actifs à l'Etat, en coordination avec la Réserve fédérale, afin de stabiliser les marchés. Une disposition qui ne figure pas dans le projet de loi.

Paulson "est dans le faits en train de devenir pour quelques mois le dictateur du système financier américain, sous surveillance du congrès", a commenté John Steele Gordon, historien spécialiste de Wall Street.

Wall Street a salué par un rebond de plus de 7% en deux jours la perspective d'un plan public d'assainissement du secteur financier. L'indice Dow Jones a ainsi limité à 0,3% son repli sur la semaine écoulée, pourtant marquée par la faillite de Lehman Brothers, le rachat en urgence de Merrill Lynch par Bank of America et le renflouement de la compagnie d'assurance American International Group (AIG).

Mais le secteur bancaire n'en a pas fini avec les restructurations: Morgan Stanley a poursuivi ce week-end les discussions en vue d'un éventuel rapprochement tandis que les autorités fédérales fermaient le petit établissement régional Ameribank, douzième banque à déposer son bilan depuis le début de l'année aux Etats-Unis.



21/09/2008
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